Afin d’aider les entrepreneurs de la région de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches à conserver leurs cartes tout en se dotant de meilleurs atouts pendant et en vue de l’après-pandémie, l’Association de la construction du Québec (ACQ) – région de Québec y est allée de quelques initiatives susceptibles de créer des petits.
L’Association, qui est plus que centenaire, lançait récemment le MBAConstruction (MBAC) visant à doter les gestionnaires d’entreprises du secteur de compétences et d’outils leur permettant d’accroitre leur efficacité tout en se préparant en vue de la reprise qui, souhaitons-le, suivra illico la crise actuelle. La première session est inscrite pour la période hiver-printemps-été 2021.
« Nous avons tellement de demandes que nous sommes obligés de partir deux cohortes en simultané. Nous avons bâti les groupes en fonction des compétences. Nous sommes multisectoriel. Nous avons des entrepreneurs généraux dans tous les domaines, des entrepreneurs de toutes les spécialités. Nous désirons bâtir des cohortes hétérogènes permettant le plus grand nombre d’échanges possible. Ce que nous voulons susciter, c’est un partage d’expériences », indique Véronique Mercier, directrice générale de l’ACQ-Québec.
Quand l’industrie fait école
La permanence de l’Association a remarqué que plusieurs membres désiraient tirer avantage du temps libre que leur donnait le confinement pour se former et améliorer leurs façons de faire. C’est ainsi que la mise sur pied du MBAC, programme exclusif à l’ACQ-Québec qui était déjà en gestation, a été accélérée. « Nous sommes actuellement dans un contexte exceptionnel, témoigne Véronique Mercier. Que fait-on dans ce temps-là ? On se rapproche de ceux qui nous res semblent. On a besoin d’être ensemble pour avancer. Habituellement, les entrepreneurs sont tous en compétition. Mais, en ce moment, ils ressentent le besoin de se soutenir face à l’inconnu. »
Au moment d’écrire ces lignes, plus d’une trentaine d’inscriptions avaient été reçues. Une sélection des candidatures est effectuée pour créer de petits groupes de 14 participants. Le programme regroupe huit modules étalés sur autant de mois. Chacun d’eux comporte une rencontre d’une ou deux journées, suivie d’un coaching en entreprise. Il s’agit d’une approche personnalisée qui permettra aux participants d’approfondir un élément qu’ils veulent améliorer.
« Le programme est adapté à ce que nous vivons présentement. N’en demeure pas moins que c’était un besoin avant la COVID-19 comme ça l’est encore aujourd’hui », analyse Nathalie Aubin, formatrice et conceptrice du programme MBAConstruction pour l’ACQ-Québec. La formation est axée sur les compétences transversales et personnelles que l’entrepreneur a besoin de maitriser pour évoluer dans l’industrie de la construction, telles que l’art de la communication, la gestion de ses émotions, le leadership, les habiletés de négociation, la gestion d’équipe ou l’intelligence émotionnelle.
« C’est une formation qui s’adresse à la fois aux entrepreneurs généraux et spécialisés. Ce qui distingue ce programme, c’est que chaque individu aura, au préalable, été rencontré afin d’établir un plan individualisé de développement de ses compétences. C’est comme si on suivait un cours de groupe, mais en privé. »
Des activités de codéveloppement et d’échange sont prévues et le cours est monté de façon que chacun puisse mettre en application, au fur et à mesure, l’ensemble de tout ce qui sera vu dans son organisation même.
« On leur demande un grand engagement, avise Véronique Mercier. Car ils vont devoir montrer leur vulnérabilité comme gestionnaire. À un moment donné, tu dois être capable de dire tes bons coups, oui, mais aussi quels sont les éléments que tu aurais pu améliorer pour avoir un meilleur succès. Il s’agit de valider avec les autres, mais aussi de venir chercher l’expérience des autres. »
Le chantier de l’emploi
Une autre initiative du chapitre de Québec de l’ACQ a retenu l’attention : le Chantier de l’emploi, salon exclusif à l’industrie de la construction à Québec et voué au recrutement et à la formation de la main-d’oeuvre.
Pandémie oblige, la seconde édition a été reportée du début octobre 2020 à la mi-février 2021 et ne se déroulera pas en personne. La formule remodelée n’adoptera pas non plus la forme d’un événement web comme tel avec kiosques virtuels. Elle proposera entre autres une version bonifiée et collaborative de la plateforme que met l’organisme à la disposition des membres pour le recrutement de travailleurs et l’affichage de postes à pourvoir.
« Reste que nos membres veulent un événement en présentiel. Ce qui sera organisé de nouveau lorsque cela sera possible. C’est la raison pour laquelle nous n’investissons pas dans un salon virtuel. Lorsque l’événement reviendra, notre plateforme sera juste plus adéquate », rapporte Véronique Mercier.
Du concret
Outre de la défense de leurs intérêts, les membres de l’Association ont d’abord besoin d’accompagnement, de soutien, sur le terrain, explique Véronique Mercier. Encore plus depuis le printemps. Les journées se succèdent à la vitesse grand V. Dans un tel contexte, poursuit- elle, ils ont besoin de recevoir l’information en amont et rapidement, par exemple pour être prêts relativement à une nouvelle réglementation.
« Ç’a été le cas pour la reprise des chantiers, au printemps. Ç’a été le nerf de la guerre pour nous, de faire des communications efficaces tout au long du processus. On les a aidés, on leur a fourni les équipements et les guides pour leur permettre de tout mettre en place. » Le regroupement d’entrepreneurs avait plus tôt organisé une collecte auprès de ses membres pour amasser couvre-visages et désinfectants à l’intention des centres hospitaliers prioritaires, qui devaient alors composer avec une pénurie de matériel de protection.
De son côté, ne pouvant reprendre la tournée des écoles comme il l’avait effectuée en 2019, le comité des jeunes leaders de la construction a mis en ligne une vidéo pour soutenir les troupes lors du retour aux chantiers en mai dernier. La diffusion d’autres capsules serait prévue, cette fois avec l’intention de recruter de nouveaux talents.
« La construction va bien. Il y a une belle collaboration entre tous les intervenants, chose qui se manifestait moins auparavant lorsque tout le monde travaillait en silo. Aujourd’hui, avec les plateformes collaboratives et le désir de vouloir innover, les entrepreneurs sont portés à se donner une plus grande latitude pour collaborer, partager de l’information. Ce qui fait en sorte qu’il y a une meilleure productivité », observe-t-elle.
Cet article est tiré du Magazine – Les Leaders de la construction 2020. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !
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