En activité depuis plus de 40 ans, la Ferblanterie Laro DC, située à Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier, près de Québec, a connu une croissance fulgurante dans les dernières années.
C'est en 1983, soit un an après sa création, que le père de Joël Chamberland, le président actuel, intègre l’équipe de la ferblanterie. En 2000, l’homme la rachète, et son fils l’y rejoint au début des années 2010. « Ferblantier de formation, je suis arrivé à l’administration des bureaux. J’ai développé une passion pour la conception, l’ingénierie », raconte Joël Chamberland. À son arrivée, une petite poignée d’employés y travaillaient, se consacrant à des travaux résidentiels, des remplacements de fournaises et des installations de systèmes à air chaud. Il y avait bien quelques projets commerciaux, mais de petite envergure. « On a toujours fait des projets custom, moins standards et plus compliqués. Quand je suis arrivé, on n’était pas capables, à quatre employés, de pallier la demande, ce qui nous a poussés tranquillement à accroître l’entreprise », explique le président. D’année en année, le chiffre d’affaires de la ferblanterie croît de 50 % à 100 %, et double même parfois.
Des plans préliminaires du client aux premières ébauches, en passant par les discussions avec les architectes et autres professionnels au dossier jusqu’à la présentation au client puis à la fabrication, l’installation et la mise en marche, la ferblanterie offre un service clés en main. « Une fois que nos clients ont travaillé avec nous, ils ont tendance à nous rappeler parce qu’on est capables de leur simplifier beaucoup le travail », souligne le président.
Sa clientèle, composée notamment d’entrepreneurs généraux, de promoteurs immobiliers, de propriétaires d’industries ou de commerces, peut couper de moitié le temps habituellement consacré à un projet grâce à la coordination assurée par la ferblanterie. Et cette dernière privilégie de grandir avec ses clients. « Le client qu’on avait il y a 15 ans, il fait encore affaire chez nous. Au début, ils étaient une petite équipe, ils en sont devenus une moyenne puis une grosse. Certains ont doublé, triplé le volume de contrats qu’ils nous amenaient », révèle Joël Chamberland.
La technologie au service de la croissance
Le développement des équipements et des logiciels y est pour beaucoup dans la croissance marquée de la Ferblanterie Laro DC. Son équipe d’aujourd’hui compte 25 employés ainsi qu’un programmeur à temps plein. C’est d’ailleurs ce que le président conseille aux autres entreprises de faire. « Implantez des logiciels, mettez-y du temps et embauchez des consultants, vous allez vite pouvoir grandir. Nous, on utilise des logiciels qu’on programme nous-mêmes selon nos besoins. L’un d’eux est très peu répandu et très performant. Il nous permet de partir d’un plan pour faire l’estimation, le dessin, le plan de coordination et même la coupe de morceaux sur la table au plasma dans l’atelier », illustre Joël Chamberland. « Un autre logiciel se charge de la gestion documentaire, il classe les dossiers, les sauvegarde et les place dans le manuel de fin de chantier. »
Toutefois, le président tient à préciser que travailler avec des logiciels donne aussi du fil à retordre et demande beaucoup de temps et d’énergie. « D’implanter une nouvelle technologie, c’est toujours de l’ajustement. On a certains logiciels implantés depuis un an et demi qui ne sont pas encore 100 % opérationnels. » L’implantation de ces technologies a d’ailleurs fait partie des défis rencontrés lors de la croissance de l’entreprise. « On utilise beaucoup de logiciels maison. Qui dit logiciels maison dit cobayes. Quand il y a un bogue sur un logiciel, c’est un peu une course contre la montre pour le remettre fonctionnel. On a eu certains délais administratifs qui étaient involontaires et on a surmonté ces défis de la bonne vieille méthode : en faisant plus d’heures ! » Malgré tout, en gestion documentaire par exemple, la ferblanterie a réussi à devenir quatre fois plus efficace qu’avant. Et en moyenne, grâce aux technologies, l’entreprise a su doubler son efficacité en termes de nombre d’heures.
L’atelier aussi doit profiter des technologies, selon Joël Chamberland. « Nos contrôleurs sont au goût du jour avec les tables au plasma. On ne fonctionne pas avec de vieilles machines. Ainsi, on programme vraiment ce dont on a besoin afin de produire et d’obtenir les résultats escomptés. »
L’acquisition d’un joueur à la fois petit et grand
Alors qu’il visite un entrepôt dans la région de Saint-Raymond, Joël Chamberland apprend par hasard que le propriétaire de la Tôlerie Tremblay, près de la retraite, souhaite vendre son entreprise. Cette dernière se spécialisait plutôt en moulures, pièces architecturales et caps de cheminée, des éléments que la Ferblanterie Laro DC avait moins l’habitude de faire. De plus, la tôlerie occupait le marché local de façon non négligeable. « Cette acquisition nous a permis de venir renforcer notre notoriété dans le secteur et notre position dans un marché qui était dominé par M. Tremblay », note le président.
Si l’acquisition s’est réglée en deux mois seulement, rien n’a été laissé au hasard pour autant. Le rachat s’est fait à travers une bonne communication marquée par une synergie entre les deux principaux acteurs. Par la suite, la tôlerie a pris soin d’avertir tous ses clients du changement de main. De plus, M. Tremblay est toujours à l’emploi. « Il restera pour deux à trois ans au minimum avant de prendre sa retraite à temps partiel. On veut profiter de son expérience. Il a plus de 40 ans dans le domaine! L’équipe de production, de notre côté, est plus jeune. Et il y a encore Dany, mon père, qui lui aussi prendra éventuellement sa retraite. Deux têtes de 40 ans de métier, ça a une valeur inestimable », mentionne Joël Chamberland.
Si la Ferblanterie Laro DC a enregistré des performances impressionnantes au cours des dernières années, elle souhaite pour quelque temps soutenir une petite croissance. « On est en train de construire un nouveau bâtiment dont on prendra possession au début de l’année 2025. Notre nouvelle usine de production et nos nouveaux bureaux s’y trouveront. On voudra rôder ce bâtiment avant de peser sur la pédale », confie le président. L’entreprise souhaite donc rester stable avec son volume d’affaires actuel pour, par la suite, à partir du milieu de l’année 2026, optimiser ce qui aura été construit et maximiser le potentiel de ses équipements. « Et quand on voudra peser sur le gaz, ça va y aller ! », termine Joël Chamberland.
Pour le président de la Ferblanterie Laro DC, savoir bien s’entourer est la clé pour bien naviguer sur une croissance. « Ton entourage, les gens avec qui tu travailles, autant les collègues, les clients ou les consultants, c’est ce qui va faire que ce sera facile. Le réseau de contacts et la communication aussi. Quand on est capable de créer une synergie dans le bureau ou dans les équipes de chantier, les gens prennent leur travail à cœur. Et une fois qu’ils prennent ça à cœur, c’est un charme et tout se fait tout seul », croit Joël Chamberland.
Cet article est tiré du Magazine – Les Leaders de la construction 2024. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !
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