La construction de bâtiments verts et durables semble avoir la cote dans la Capitale-Nationale. De nombreux bâtiments commerciaux, industriels et institutionnels s’y démarquent par leur performance écoénergétique et par leur durabilité. Mais la région de Québec a-t-elle vraiment le pouce plus vert ? Portrait et démonstration.
La ville de Québec figurerait effectivement parmi les leaders en matière de construction de bâtiments verts et durables, plusieurs firmes d’architecture spécialisées dans le domaine s’y développant. De plus, l’Université Laval est l’une des seules universités au pays à compter en ses murs à la fois des facultés d’architecture, de foresterie, de géographie, de géomatique, de sciences et de génie, ce qui permet d’accentuer la recherche dans les divers secteurs et de travailler sur des projets pratiques. Finalement, d’importants employeurs de la ville, tels que les trois paliers de gouvernement, les compagnies d’assurances ou encore les banques, ont emboîté le pas et font construire des bâtiments durables. « Tout ça mis ensemble crée un microcosme », soutient Luc Jolicoeur, à la fois membre du conseil d’administration du Réseau en bâtiment vert et intelligent (BVI) et vice-président principal au développement durable chez CIMA+.
Des projets qui contribuent au changement
Plusieurs bâtiments participent à ce paysage, et ce, depuis de nombreuses années. Sièges sociaux, bâtiments commerciaux, pavillons universitaires et écoles : aucun donneur d’ouvrage n’échappe à cette tendance de plus en plus marquée. Bien qu’il soit impossible de présenter tous les projets se démarquant au sein de la région, en voici quelques-uns qui s’inscrivent dans ce panorama aux airs futuristes.
Implanté dans le Parc technologique du Québec métropolitain depuis 2011, l’édifice GlaxoSmithKline se distingue, entre autres, par son architecture. Ce bâtiment conjugue esthétique, confort et performance écoénergétique. Plusieurs stratégies considérées comme les meilleures pratiques d’aménagement pour les environnements de travail sains et performants y sont déployées, permettant au concept d’être à la fois responsable sur le plan environnemental, mais aussi social. L’aspect social du développement durable y est effectivement mis en valeur grâce à une multitude d’espaces partagés, permettant aux employés de se rencontrer, de collaborer, de socialiser et de se ressourcer. L’utilisation de matière recyclée au sein des matériaux de construction, la récupération des eaux pluviales, le système de chauffage géothermique, le chauffage et l’occultation solaires comptent parmi les nombreuses mesures écoénergétiques et durables déployées dans cet édifice.
Le complexe de soccer intérieur du parc Chauveau, avec son impressionnante structure en bois, pour sa part, a permis à la ville de Québec de se doter d’une infrastructure sportive d’envergure régionale. Sa gestion efficace de l’eau, la performance énergétique de l’enveloppe du bâtiment, ses matériaux à faible émissivité et l’utilisation optimisée de l’éclairage naturel consistent en quelques-unes des caractéristiques écoénergétiques et durables de ce complexe sportif. La structure de la toiture est constituée d’arches de bois lamellé collé d’une portée de 73 mètres. Le bâtiment, qui a reçu la certification LEED NC argent, est issu d’une volonté de la Ville de créer un bâtiment exemplaire en ce qui a trait aux principes de développement durable. Sa stratégie d’implantation a aussi permis de réduire l’impact des stationnements dans l’environnement du parc. Le bâtiment, partiellement enfoui dans le sol, tire profit de la topographie descendante du site pour émerger progressivement de terre, afin de réduire son impact visuel.
Le siège social d’Eddyfi Technologies, quant à lui, se distingue au premier coup d’oeil par sa facture architecturale. Il se démarque également par sa haute teneur environnementale et son milieu de travail attractif. Autant d’objectifs dont l’atteinte avait d’ailleurs été clairement établie dès le départ par cette entreprise privée. Parmi les stratégies architecturales qui y concourent, on note une implantation et une volumétrie favorisant la réduction des besoins en chauffage et en climatisation ainsi qu’une isolation thermique bonifiée et l’utilisation de verre triple sur toutes les façades. La sélection de matériaux permettant de réduire l’empreinte carbone du bâtiment, l’aménagement de toitures blanches et végétalisées, la sélection d’une enveloppe de bâtiment performante ainsi que l’emploi de thermopompes refroidies à l’air pour le chauffage et la climatisation du bâtiment représentent quelques-unes des caractéristiques ajoutant à la performance du siège social.
Le rôle du client
Pour arriver à un bâtiment vert et durable, le client occupe bien entendu un rôle majeur. Il prend nombre de décisions et tient évidemment les cordons de la bourse. « Il faut s’asseoir avec lui puis comprendre les objectifs de son projet. Qu’est-ce qu’il veut atteindre ? Et jusqu’à quel point est-il prêt à aller pour obtenir un bâtiment vraiment respectueux de l’environnement et des générations futures ? », poursuit Luc Jolicoeur. Les certifications permettent aussi de satisfaire de telles ambitions. Des analyses comme LEED, WELL ou encore BOMA BEST, si elles ne sont pas parfaites, amènent au moins les différents acteurs à parler le même langage, croit Jean-Michel Champagne, responsable du développement durable pour la Direction des infrastructures et le Secrétariat général de l’École des hautes études commerciales (HEC) de Montréal. « On est chanceux car il y a beaucoup d’outils pour nous aider. Les certifications ont transformé l’industrie. »
S’il n’existe pas encore de programmes pour encourager les compagnies à bâtir vert, Jean-Michel Champagne remarque néanmoins de plus en plus d’initiatives d’affaires qui favorisent l’émergence de projets de bâtiments durables. « Ce qu’on voit de plus en plus, c’est de la pression sur les entreprises venant de parties prenantes. Par exemple, les actionnaires auront des exigences de plus en plus fortes sur l’empreinte environnementale des compagnies dans lesquelles ils déposent leurs fonds. » L’actionnaire ne veut plus seulement connaître les chiffres financiers, mais aussi les chiffres socio-environnementaux, croit-il. De quoi encourager les entreprises à s’y soumettre… et c’est la planète qui en ressortira alors gagnante.
Les écoquartiers ont eux aussi la cote au sein de la Capitale-Nationale. Les écoquartiers d’Estimauville et de la Pointe-aux-Lièvres, par exemple, se posent aujourd’hui comme des milieux de vie exemplaires. Et leur développement se poursuit. Accueillant des maisons en rangée, des logements locatifs, sociaux ou communautaires ainsi que des immeubles de bureaux, les écoquartiers proposent une offre d’unités d’habitation variée pour une clientèle diversifiée, favorisant de ce fait la mixité sociale.
Cet article est tiré du Dossier régional – Capitale-Nationale 2021, accessible gratuitement ici.
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