Le Carré Laval : un futur quartier alliant innovation et écologie

1 avril 2025
Par Laetitia Arnaud-Sicari

Durant les 15 à 20 prochaines années se déploiera le Carré Laval, un nouveau quartier mixte qui comprendra plus de 3 500 logements dans le centre-ville lavallois. Pour la Ville de Laval, ce projet se veut « emblématique », marquant une nouvelle ère pour celle-ci.

« On comprend que les citoyens souhaitent voir des milieux urbains dynamiques qui respectent la nature. Et il y a un besoin pour des grands espaces verts, surtout au centre-ville. Avec [le Carré Laval], on souhaite justement répondre à ces besoins-là », indique Elizabeth Muir Lepage, cheffe du programme du Carré Laval.

 

Le projet sera situé dans le quadrilatère délimité par l’autoroute 15 et les boulevards Saint-Martin, Daniel-Johnson et du Souvenir. Une trentaine de bâtiments serait envisagée, à terme, selon le Plan directeur d’aménagement pour le développement du Carré Laval, conçu par la firme d’architecture Provencher_Roy et dévoilé en septembre 2024. Les firmes Biodiversité conseil, Bouthillette Parizeau, Intervia, Marchand Houle & Associés et Vlan Paysages ont également pris part au développement du Plan.

 

Maude Brochu, conseillère professionnelle en aménagement urbain, Ville de Laval. Crédit : Courtoisie de la Ville de Laval

 

En plus des logements, dont le nombre oscillerait entre 3 500 et 4 500 unités, le Carré Laval offrira des commerces de proximité, comme des épiceries, des pharmacies et des garderies, un pôle civique incluant une école primaire et un pôle socioéconomique, qui accueillera des entreprises, des institutions à vocation éducative ainsi que des espaces locatifs, administratifs et publics.

 

Et le tout sera aménagé autour d’un immense parc de taille régionale s’étendant sur 220 000 mètres carrés, qui, avec son bassin, agira aussi comme une éponge, tout en contrant les îlots de chaleur, détaille Maude Brochu, conseillère professionnelle en aménagement urbain à la Ville de Laval.

 

Carré Laval. Crédit : Courtoisie de la Ville de Laval

 

« Nous avons aussi la vision de faire un quartier sans voiture. (…) Nous voulons favoriser les modes de déplacement actifs le plus possible », ajoute-t-elle. Comment ? En rapprochant les bâtiments les uns des autres pour réduire la distance de marche et en aménageant une rue apaisée et des sentiers traversant le parc, par exemple.

 

Les impacts de l'ancienne carrière Lagacé

« La particularité du Carré Laval, c’est qu’il a été exploité par la carrière Lagacé jusqu’à la fin des années 1970. Ç’a laissé derrière un grand trou d’excavation de 30 à 40 mètres de profondeur », poursuit Maude Brochu. Bien que les cicatrices causées par l’ancienne carrière Lagacé ont permis de créer une opportunité pour un parc éponge, elles ont aussi imposé des contraintes géotechniques, qui ont dicté certaines orientations, relève-t-elle.

 

« Puisque le sol bouge, il se compacte au fil des ans. On a voulu réduire au maximum l’implantation de constructions lourdes dans les zones de remblai pour minimiser les risques. Les plus lourdes sont donc localisées sur le roc, et le parc et les installations plus légères au centre », donne-t-elle comme exemple. Outre l’influence de l’ancienne carrière sur la conception du Carré Laval, « les valeurs de la valorisation de la nature et des humains, qui en sont les principes fondateurs » s’y reflètent aussi, précise Elizabeth Muir Lepage.

 

Elizabeth Muir Lepage, cheffe du programme, Carré Laval. Crédit : Courtoisie de la Ville de Laval

 

Pour concrétiser cette vision, « les composantes écologiques existantes du site », telles que les friches, les habitats fauniques et la proximité du bois Armand-Frappier, seront mises de l’avant, illustre Jonathan Lévesque, conseiller aux Affaires publiques à la Ville de Laval. L’aménagement de nouveaux habitats naturels comme des herbacés, des ouvrages de captation des eaux pluviales, un boisé et une plaine, est aussi envisagé, ajoute-t-il.

 

« Cet engagement à préserver les écosystèmes en place se reflète également dans l’implantation des bâtiments du plan directeur. Par exemple, un rayon de protection libre de construction de 100 mètres sera appliqué autour d’un nid de faucons pèlerins nichant dans les parois rocheuses de la carrière pour favoriser la cohabitation entre cette espèce et les activités urbaines », souligne Jonathan Lévesque.

 

Les prochaines étapes

Alors, quelles sont les prochaines étapes pour le Carré Laval ? « On travaille présentement sur une première phase. Elle comportera environ 1 000 unités de logement, dont 500 seront des logements sociaux. Une entente a été signée avec la Société de développement Angus. Le résidentiel, c’est notre priorité », indique Maude Brochu. Un centre d’innovation sera aussi érigé lors de cette première étape.

 

Au moment d’écrire ces lignes, le coût, l’échéancier et le nombre total de phases du projet restaient à préciser. Dans les deux prochaines années, des mandats seront donnés quant à la conception et à réalisation d’études préliminaires pour le parc et les infrastructures, estime Maude Brochu.

 

LES MESURES DURABLES ENVISAGÉES

Au stade où le projet se situe, les stratégies écoresponsables qui y seront intégrées restent à définir. Toutefois, « nous avons eu toute une réflexion sur le potentiel solaire et passif du site. On a aussi beaucoup réfléchi aux manières par lesquelles nous pourrions mutualiser les espaces et les aires logistiques pour les bâtiments pour réduire la dépendance à l’automobile », mentionne Maude Brochu. La réduction de l’empreinte carbone des bâtiments et le potentiel géothermique sont également étudiés. Mais « avant tout, il faut caractériser le potentiel », dit-elle.