2 mars 2016
Marc-André Pilon

La rénovation, un processus très important dans la vie d’un bâtiment, est souvent beaucoup plus complexe qu'elle n'y paraît à première vue.

Rénover un bâtiment patrimonial et monumental comme la gare Viger à Montréal est une tâche autrement plus ardue. Travailler dans des recoins exigus, avec des matériaux souvent difficiles à remplacer, remettre aux normes des équipements désuets. La liste est longue.

 

En 2012, le groupe Jesta a mis le rouleau à la pâte en se portant acquéreur de la gare et en décidant de la rénover. Construit en 1896 et inauguré en 1897, le bâtiment a servi de gare jusqu'en 1951 avant d'être transformé en bureaux pour des fonctionnaires municipaux. Des projets venaient et disparaissaient depuis son abandon en 2006.

 

Le défi de rénover la gare Viger - Photo de Marc-André Pilon

 

« Les anciens propriétaires avaient tout décontaminé, sauf les sous-sols, ce qui est la pire, mais la première chose à faire, explique Domenic Zambon, directeur et gérant exécutif de construction chez Groupe Jesta. D'abord il y a eu l'inspection par les autorités. Ensuite, nous avons travaillé avec Technorm pour évaluer les codes qui existent et leurs implications dans les bâtiments existants. Tout ce qui touche les normes (NDLR : absence de gicleurs, les escaliers, les hauteurs, murs extérieurs, toitures, etc.) doit être évalué avant le début du travail. »

 

Le défi de rénover la gare Viger - Photo de Marc-André Pilon

 

Tout ce qui a trait à la mécanique du bâtiment, comme l'aération et le chauffage, doit être caché. « On a dû excaver et installer les puits de refroidissement, creuser la dalle de béton, percer le toit du bâtiment Berri, descendre les équipements mécaniques, installer des tuyaux dans des endroits extrêmement serrés », de continuer M.Zambon.  

 

La structure, les poutres et les murs extérieurs étaient en très bon état malgré un abandon de huit ans. À peine quelques poutres ont dû être renforcées ou remplacées. La toiture est le défi majeur avec ses tourelles, ses pentes et ses angles difficiles. Une fois celle-ci terminée, M. Zambon espère recevoir les permis pour pouvoir remplacer les fenêtres par de nouvelles qui seront plus proches de la fenestration originale.

 

Le défi de rénover la gare Viger - Photo de Marc-André Pilon

 

Le nombre de permis nécessaires est justement un défi de taille selon M. Zambon. « C’est très important de travailler avec les différents gouvernements. Ils font leur travail pour s’assurer que l’on respecte le patrimoine. […] À l'instar du nouveau CHUM, on veut ramener la vie dans le secteur. Nous avons l’aide de la Ville et de différents ministères, mais le processus est long et la paperasse, la règlementation s’empilent toujours de plus en plus. »

 

Le pari de remise à neuf de la gare Viger semble plaire puisque les locaux déjà rénovés sont tous loués et qu'un projet immobilier devrait voir le jour sur le stationnement à l'arrière du bâtiment.

 

Consultez notre article sur l'histoire des gares-hôtels pour en apprendre plus sur la gare Viger.