Le siège social de lg2 : s’adapter à la réalité de la COVID-19

4 novembre 2021
Par Mathieu Ste-Marie

Les travaux au nouveau siège social de lg2 allaient bon train au moment où la pandémie a fait dérailler les plans, en mars 2020, entrainant les dirigeants de l’agence de création à emprunter une tout autre direction. Survol d’un projet qui a su allier audace, agilité et travail d’équipe.

Nul ne peut prédire l’avenir, mais dans les semaines suivant le début de la crise sanitaire, il devenait de plus en plus évident que l’organisation du travail allait changer à jamais. Le télétravail était là pour de bon et l’agence montréalaise devait donc donner une raison aux employés de se rendre au travail lorsque ce serait permis.

 

Deux choix s’offraient alors à lg2 : suivre les plans d’aménagement déjà établis ou recommencer le travail pour s’adapter à la nouvelle réalité. Après une profonde réflexion, l’entreprise a choisi la seconde option. « Clairement, les plans que l’on avait conçus représentaient le passé. Nous les avons donc déchirés pour repartir à neuf. Nous avons été chanceux d’avoir pu nous revirer de bord aussi rapidement, en pleine pandémie », raconte Hélène Fortin, architecte associée chez lg2.

 

L’agence a ainsi décidé de diminuer le nombre de bureaux en plus d’éliminer les postes de travail assignés, ce qui a fait passer le nombre de pieds carrés de 45 000 à 40 000. Plusieurs petites salles ont été prévues pour permettre aux employés de faire des téléconférences, de se concentrer ou simplement de s’isoler. Toutefois, le plus important changement a été la création de six zones de travail différentes, dont celles de cotravail, de collaboration et de concentration. La diminution du nombre de bureaux permettait plus d’espaces à aire ouverte.

 

Hélène Fortin, architecte associée chez lg2. Crédit : lg2

 

« Nous voulions revoir nos espaces afin qu’ils reflètent les raisons pour lesquelles les gens se déplacent au bureau. Ils viennent pour voir du monde. Nous devions donc créer des espaces qui permettent aux gens de se rencontrer, de discuter, de faire des remue-méninges. Nous voulions vraiment créer un milieu de vie et que les employés aient du plaisir dans nos espaces de travail », souligne Hélène Fortin.

 

Travail d’équipe et agilité

Ce changement de plans aussi draconnien qu’inattendu n’aurait pu s’opérer sans l’engagement de la firme d’architecture Provencher_Roy, la Société de développement Angus (propriétaire du bâtiment) et l’entrepreneur général Sidcan. « Les raisons du succès de ce projet-là ont vraiment été le travail d’équipe et l’agilité de tous les partenaires. Tout le monde a dû se revirer sur un dix cennes », illustre l’architecte de lg2.

 

Du même avis, le coprésident de Sidcan, Daniel Triassi, ajoute qu’une communication constante avec les différents partenaires et une bonne capacité d’adaptation ont aussi représenté les clefs du succès : « Nous avons dû revoir certaines stratégies de construction, certaines planifications des travaux.

 

Daniel Triassi, coprésident de Sidcan. Crédit : Gracieuseté

 

Des commandes ont été mises sur pause le temps de voir si lg2 allait de l’avant avec un nouveau plan d’aménagement. Mais une fois que la vision de lg2 nous a été communiquée, c’était facile de discuter avec l’entreprise et de voir quelles étaient les pistes de solution », affirme l’homme d’affaires. Pour lui, ce n’était pas le produit final qui importait, mais le processus pour y arriver.

 

Un bâtiment apprécié des employés

Ce processus a culminé en septembre dernier avec l’ouverture du siège social, situé dans l’écoquartier du Technopôle Angus, dans l’est de Montréal. Ces nouveaux bureaux sont assez spacieux pour y accueillir les quelque 260 employés, une fois les restrictions sanitaires levées. À l’heure actuelle, un maximum de 100 employés peuvent y travailler en même temps, une capacité qui est régulièrement atteinte.

 

Après plus d’une année en télétravail, les travailleurs sont heureux de retourner dans ce nouvel environnement, propice aux échanges et aux déplacements. « Le mode de travail est plus dynamique. Les gens peuvent prendre leur ordinateur portable et s’asseoir, par exemple, dans le grand escalier qui sert de lieu de circulation, mais aussi d’estrade et d’espace de travail. Ils peuvent aussi aller à la cafétéria où c’est très lumineux », souligne Hélène Fortin.

 

Les espaces ont été pensés afin de rendre le milieu de travail plus dynamique, comme dans le cas de ces escaliers qui servent aussi d’estrade et d’espace de travail. Crédit : lg2

 

Dans les prochains mois, lg2 surveillera les tendances de ses employés et pourra changer son aménagement en conséquence. Par exemple, si la zone de cotravail est très populaire, elle pourrait être agrandie. Même chose si la zone de collaboration est prisée. « Les plans sont adaptables et flexibles. Nous nous sommes laissé la chance de nous tromper. Mais pour l’instant, les bureaux répondent à nos attentes », souligne l’architecte.

 

Les employés ont d’ailleurs été sondés à plusieurs reprises tout au long du processus de conception des nouveaux bureaux. Selon un des sondages menés par la direction, quatre employés sur cinq ont affirmé que la principale raison pour se déplacer au bureau était le fait de pouvoir travailler en équipe.

 

Une réflexion nécessaire

« Alors que les employés retourneront graduellement au bureau dans les semaines à venir, des entreprises amorcent la réflexion nécessaire qu’a eue lg2 il y a un peu plus d’un an. Plusieurs d’entre elles ont dans l’idée de redéfinir leurs espaces de bureaux et de créer des aires communes où les employés pourraient se rencontrer », souligne le coprésident de Sidcan.

 

Ces dernières semaines, l’agence montréalaise a même accueilli de nombreuses visites dans ses bureaux de la part d’entrepreneurs qui cherchent à s’adapter à ce nouveau mode de travail hybride. Si lg2 peut inspirer par l’aménagement de ses locaux, elle peut surtout inspirer par son audace et sa vision. « lg2 a fait preuve de courage et d’avant-gardisme, puisqu’elle a été capable de s’adapter en pleine pandémie en construisant des bureaux pour des besoins futurs sans même savoir ce que sera le futur », conclut Daniel Triassi.