Saint-Philippe modernise le processus de traitement de ses eaux usées

24 juillet 2024
Par Elizabeth Pouliot

Avec un territoire de 62 km2, dont 92 % sont occupés par des terres agricoles, la Ville de Saint-Philippe devait bien planifier l’élaboration de son secteur urbain, qu’elle souhaitait développer et densifier. Pour ce faire, elle a constaté qu’il fallait avant tout moderniser le processus de traitement de ses eaux usées.

Comme plusieurs villes du Québec, Saint-Philippe, à l’heure actuelle, traite les eaux usées à l’aide d’étangs aérés. « Ils ont été construits en 1995 et agrandis en 2006 pour accueillir les eaux de la municipalité voisine, Saint-Mathieu, mais ils ont atteint leur pleine capacité et ne répondent plus aux plus récentes normes environnementales », explique Tania Servranckx, directrice du Service de l’eau et des projets à la Ville de Saint-Philippe. Le terrain des étangs aérés représente 2,2 millions de pieds carrés; la nouvelle usine, elle, aura une superficie de 100 000 pieds carrés. « On traitera plus d’eau sur une superficie beaucoup plus petite, ce qui sera optimal dans notre contexte de développement », ajoute Mme Servranckx. La Ville finance en partie ce projet d’usine de 36 M$ par la vente des terrains où se s’étendent actuellement ces étangs aérés.

 

L’usine sera située au 1200, rue Édouard-VII. Cet emplacement amenait son lot de défis. D’abord, le sol, à cet endroit, est très argileux. Après des analyses, l’équipe a dû prévoir des encrages au roc. Ensuite, il a fallu prolonger les infrastructures, pour le coût de 18 M$, afin d’amener l’aqueduc et l’égout jusqu’aux limites du territoire. Finalement, parce que la future usine se dressera à l’entrée de Saint-Philippe, dans le secteur industriel, la Ville a opté pour un bâtiment plutôt esthétique, dont la conception a été réalisée par RÉGIS. « C'est un bâtiment avec un aspect architectural très intéressant, pour donner le ton aux constructions à venir, servir d’exemple, attirer de belles entreprises », souligne la directrice du Service de l’eau et des projets. L’architecture de paysage a quant à elle été confiée à Version Paysage.

 

Répondre à l’accroissement de la population

L’usine, dont toute l’ingénierie est entre les mains de gbi, comportera un bâtiment qui renfermera les procédés mécanisés d’épuration d’eaux usées. Des bassins en béton reposeront à l’extérieur. Une fois les eaux traitées, elles seront acheminées à la rivière Saint-Jacques. « L’usine pourra traiter 4 700 m3 d’eau à l’ultime. Les équipements sont conçus pour un horizon de 10 ans, mais les infrastructures civiles le sont pour un horizon de 30 ans », mentionne Tania Servranckx. En effet, en fonction de l’accroissement de la population, des industries et des commerces sur le territoire, la construction d’une deuxième phase sera possible ultérieurement.

 

Le contrat de construction a été octroyé en octobre 2023 à Tisseur, qui a commencé le travail en novembre dernier. Actuellement ont lieu les travaux de structure et de fondation, qui devraient s’échelonner jusqu’à l’automne. Par la suite seront installés les systèmes mécaniques et électriques, à l’intérieur. La Ville de Saint-Philippe prévoit une mise en service de son usine à l’été ou à l’automne 2025.

 

Cette nouvelle bâtisse fait partie du Programme de développement des infrastructures de la Ville. Sont également prévus, entre autres, la construction d’un pont, afin de faire le lien avec le futur développement résidentiel qui se trouvera sur les actuels étangs aérés, ainsi que des travaux de bouclage de réseaux d’égout et d’aqueduc.

Cet article est paru dans l’édition du 11 juillet 2024 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.