Une nouvelle piste pour l’aéroport de La Tuque

Un aéroport sécuritaire à l’année

Entre 3 000 et 3 500 mouvements d'aviation sont enregistrés chaque année à La Tuque. Pourtant, les conditions hivernales ont forcé 40 jours de fermeture l’an dernier. « Les normes de déneigement vont s’approcher de celles de tous les grands aéroports et nous pourrons aussi compter sur un ground power unit pour les aéronefs qui auraient besoin d’un survoltage », explique Guillaume Dontigny, directeur des services techniques à la Ville de La Tuque.

La nouvelle piste permettra aussi la reprise des évacuations médicales par les airs. Il sera maintenant possible pour un avion-hôpital d’atterrir sur la piste de La Tuque, entre autres grâce à des travaux de déboisement effectués aux abords de celle-ci pour améliorer la sécurité.

Outre les travaux sur la piste, cette dernière sera géolocalisée et aura une approche aux instruments de non-précision. L’ajout d’une station météorologique donnant toutes les données environnementales ainsi que le plafond nuageux a été réalisé, en plus du remplacement complet du circuit électrique et des lampadaires de l’aéroport.

Des travaux jusqu’aux fondations

La piste, construite dans les années 1950, a déjà bénéficié de travaux de réfection en 1989. Cependant, celle-ci montre des signes de fissures dès les années 1990. Pour Guillaume Dontigny, il n’était pas concevable d’uniquement pallier les défectuosités partielles. « On comptait environ 80 kilomètres de fissures, on devait absolument retirer tout le pavage d’une épaisseur de près de 8 centimètres pour ensuite abaisser de plus de 10 centimètres le niveau du gravier avant d’y ajouter un mélange de pierre pour rendre la fondation conforme et améliorer son indice de gélivité », explique-t-il.

En plus du remaniement des composantes de la chaussée, une section a été excavée en bout de piste pour en faire une nouvelle aire de virage pour les aéronefs. « La fondation a été retirée pour être tamisée afin de la rendre conforme aux normes au lieu de remplacer complètement les matériaux par du neuf. Il s’agit d’une manière économique et écologique de procéder lorsqu’il est possible de le faire », ajoute le directeur des services techniques.

Pour avoir un granulat qui possède les qualités d’un MG20 conforme, il doit y avoir un maximum de 7 % de particules fines, alors que leur taux au départ tournait autour de 12 %. Ces calculs d’échantillonnage précis ont été réalisés à l’aide de l’entreprise EnGlobe, laboratoire reconnu pour la gestion des sols.

Le projet, qui totalise environ 9,2 M$, a obtenu une aide de 8 M$ de la part du Programme d’aide québécois pour les infrastructures aéroportuaires régionales (PAQIAR). Les plans et devis, quant à eux, ont été confiés à la firme d’ingénieurs GBI, alors que c’est Eurovia qui a obtenu le contrat pour réaliser les travaux.

D’autres ajouts à venir

Puisque le territoire de l’agglomération de La Tuque est montagneux, il représente un endroit de choix pour les pilotes en formation. L’école de pilotage Altitude s’installera à l’aéroport pour leur permettre de s’entraîner à la gestion des obstacles de la nature.

 « On a des promoteurs intéressés pour la construction de hangars, on a encore beaucoup d’espace pour faire du développement touristique ou commercial », conclut Guillaume Dontigny. Du côté de la Ville de La Tuque, plusieurs efforts sont aussi en branle pour exploiter le côté touristique et commercial offert par la nouvelle piste de l’aéroport.