Un milieu de vie pour les étudiants autochtones de Trois-Rivières

Il s’agit de la deuxième construction de ce genre au Québec. La toute première devrait d’ailleurs ouvrir ses portes sous peu, à Sept-Îles, et un troisième projet en est à ses balbutiements à Québec. « C’est une initiative qui provient du ministère de l’Enseignement supérieur qui, en 2019, cherchait un porteur de projet pour implanter des milieux de vie destinés à la population étudiante autochtone en milieu urbain dans le but d’augmenter le taux de diplomation », explique Laurent Odjick, directeur de la Société immobilière du Regroupement des centres d’amitié autochtone du Québec (SIRCAAQ).

Chaque projet est financé en partie par le Ministère ainsi que de nombreux partenaires, autant fédéraux que provinciaux, tels que des bailleurs de fonds, les villes, les institutions d’enseignement, les organisations autochtones et les conseils de bande. « Tous se réunissent pour former ce qu’on appelle le comité de déploiement, ce qui permet de réaliser des projets qui répondent autant que possible aux attentes des futurs résidents autochtones, toujours sondés, qui viendront y étudier », ajoute-t-il.

Un projet en deux lots

Sise sur un terrain d’environ 250 000 p², la résidence de Trois-Rivières comptera deux lots : un résidentiel mesurant 18 395 m² et contenant 42 logements allant du studio au six et demi; et un communautaire de 6228 m² qui logera une maternelle quatre ans, un centre de la petite enfance (CPE), des salles polyvalentes et une cuisine collective, entre autres. Le Centre d’amitié autochtone de Trois-Rivières, actuellement au centre-ville, y déménagera aussi ses locaux. La résidence accueillera plusieurs jeunes mères de famille qui retournent aux études. « On est les premiers au Québec à avoir un espace partagé entre une maternelle quatre ans et un CPE », mentionne Bruno Lemieux, coordonnateur de projets pour la SIRCAAQ. « Il a fallu quand même travailler en collaboration avec le ministère de l’Enseignement supérieur et celui de la Famille pour arriver à un projet viable sur le plan de la sécurité et de l’architecture. »

Bâtie en milieu plutôt naturel, le long de la rivière Millette, la construction de trois étages en charpente de bois, sans sous-sol et dotée de dalles de béton se devra de respecter les normes Novoclimat, comme elle fait affaire avec le programme AccèsLogis de la Société d’habitation du Québec (SHQ). De plus, avant toutes choses, il a fallu déplacer une fleur en péril qui se trouvait sur le site, l’aster à feuilles de linaire.

Pour la conception de ce projet décrit comme contemporain, la SIRCAAQ a mandaté un consortium formé de Waban-Aki, Doucet + Turcotte Architectes inc. ainsi que Jacques & Gervais. L’ingénierie a été entièrement confiée à Ashini Consultants et Pomerleau agit à titre d’entrepreneur général. « On fonctionne avec une formule de gérance de construction. Les contrats se donnent donc au fur et à mesure que le projet avance », souligne Laurent Odjick. Et Bruno Lemieux complète : « On est au tout début. Ce qui a été donné, c’est l’excavation, le déblai, la décontamination, la climatisation, l’électricité. Et ce qui reste, c’est la toiture, l’érection de la charpente de bois, la finition, les portes et fenêtres, le paysage, etc. »

Les travaux de construction de cette résidence étudiante, qui couteront 36 M$, ont débuté au cours des dernières semaines, la première de nombreuses phases étant la décontamination du site. Et si tout va bien, la SIRCAAQ envisage d’accueillir ses premiers locataires dès l’automne 2023.