Métamorphose de la bibliothèque Gabrielle-Roy

Défaire avant de refaire

Le bâtiment, en fonction depuis 1983, avait des composantes en fin de vie utile. En plus du désamiantage, la structure de béton a été démolie en phases. Comme il y a des voisins immédiats, il aura fallu préserver un coupe-feu à indice de résistance de deux heures. Un défi de taille résidait dans la localisation de la bibliothèque, bien insérée entre les rues Saint-Joseph Est et du Roi et encadrée par les artères d’importance que sont la rue Dorchester et de la Couronne. Autre défi non négligeable, une gestion très serrée à saveur pandémique qui a donné des maux de tête aux dirigeants, mais qui permit aux opérations de ne jamais cesser.

C’est le consortium Saucier + Perrotte | GLCRM qui a séduit le jury du concours d’architecture organisé par la Ville de Québec. Le concept architectural tout en transparence permettait d’intégrer l’imposant bâtiment dans son quartier. « Il était important d’avoir cette perméabilité entre l’intérieur et l’extérieur, d’agrandir la bibliothèque oui, mais également d’aller chercher les citoyens dans la rue », explique Yasmina Lacasse, architecte, responsable du projet de la bibliothèque Gabrielle-Roy au Service de la gestion des immeubles de la Ville de Québec, division des grands projets de construction, des bâtiments et des parcs.

L’investissement total du projet s’élève à 43,3 M$, dont 10 M$ proviennent du gouvernement québécois dans le cadre de l’Entente de développement culturel et 1,5 M$ de Patrimoine Canada pour l’acquisition d'équipements. C’est l’entreprise Ronam Construction qui a obtenu le mandat de déconstruction, construction et de mise aux normes de la structure existante.

Décloisonner la culture un foyer à la fois

La réfection demandait aussi un agrandissement de 25 % de la surface, passant de 8 370 m² à près de 10 500 m². En plus de contenir quelque 200 000 documents, la bibliothèque abritera 10 foyers thématiques, entre autres pour la cuisine, la jeunesse ainsi que les sciences et technologies, et comportera des salles de travail, un studio d’enregistrement, une salle de diffusion et une terrasse extérieure. « Tout a été pensé et conçu dans une optique de favoriser la vie collective des citoyens, l’éventail des possibilités d’utilisation vient refléter tout cela », souligne Mathilde Borde, conseillère en communication à la division des communications publiques et organisationnelles.

Accueillant un million de visiteurs par an, la bibliothèque sera un lieu d’accessibilité universelle proposant entre autres des alarmes stroboscopiques pour les personnes malentendantes et du mobilier adapté aussi pour les familles.

Ouverture festive pour la relâche

Non seulement les travaux d’importance se sont échelonnés sur trois ans, mais en amont, les contrats pour les plans et devis ont été octroyés à l'automne 2017. « Déjà l’enceinte extérieure améliore la trame urbaine. L’ouverture tant attendue promet d’en mettre plein la vue, ce sont des journées de festivités qui seront prévues pour la population. Nous voulons que les citoyens viennent s’approprier leur bibliothèque », conclut madame Lacasse.