Deuxième phase du projet Fluidité de la traverse de Sorel-Tracy, la gare fluviale de Saint-Ignace-de-Loyola a été aménagée en tenant compte de la géométrie particulière du site, qui se trouve entre le fleuve, l’accès aux bateaux et le stationnement incitatif.
La première phase du projet s’est amorcée en 2017, avec le dévoilement des plans d’aménagement de la nouvelle aire d’attente et du concept architectural de la gare fluviale de Sorel-Tracy. Un effort conjoint entre la Société des traversiers du Québec (STQ) et la Société québécoise des infrastructures (SQI) ainsi qu’un investissement de 25 M$ ont alors permis de réaliser les travaux de cette gare et, par la suite, de celle de Saint-Ignace-de-Loyola, qui a été inaugurée à l’été 2022.
Favoriser la mobilité et en mettre plein la vue
Améliorant la capacité, la fluidité et le confort, ces deux nouvelles gares positionnent la traverse comme un lien structurant pour ceux et celles qui habitent la rive sud et la rive nord du fleuve Saint-Laurent, tout comme pour les camionneurs et automobilistes qui y circulent. La gare de Saint-Ignace-de-Loyola peut désormais accueillir 75 passagers et en asseoir 32, en plus d’offrir un stationnement incitatif pour en faciliter l’accès.
Différentes firmes et équipes ont permis la création de ce lieu aussi pratique qu’unique, soit les firmes GLCRM Architectes pour le concept, CIMA+ pour l’ingénierie et Groupe Malo pour la construction. Les travaux se sont essentiellement concentrés sur des aménagements terrestres, dont la construction du bâtiment principal ainsi que l’agrandissement de l’aire d’attente des véhicules, favorisant une meilleure circulation aux heures de pointe et améliorant l’accès aux traversiers.
« Au cours des dernières années, la STQ a redoublé d’efforts afin de bonifier et d’améliorer son offre de services tant au chapitre de l’entretien de ses navires que de la gestion de l’achalandage », a commenté le ministre des Transports et ministre responsable de la région de l’Estrie, François Bonnardel, lors de l’inauguration du projet. Démontrant leur agilité, les différents corps de métiers qui se sont succédé sur le chantier ont d’ailleurs relevé le défi de réaliser leurs travaux tout en gardant le site opérationnel et accommodant pour les usagers.
Quand l’architecture coule de source
Souhaitant amalgamer la gare naturellement avec son environnement, l’équipe d’architecture s’est inspirée de cette ressource qui est l’âme même du projet : l’eau. D’abord en offrant les splendeurs du fleuve en panorama dans l’aire d’attente, ensuite, en teintant de bleu certaines fenêtres qui tapissent cet espace de bas en haut.
Le bois est aussi omniprésent, autant dans sa structure que dans ses finitions extérieures et intérieures. Une décision qui cadre parfaitement avec la Politique d’intégration du bois dans la construction et le Plan de mise en oeuvre 2021-2026 du ministère des Ressources naturelles et des Forêts concernant les bâtiments et ouvrages de génie civil publics, parapublics et privés. Ce matériau noble et renouvelable s’invite ainsi sur les poutres de bois lamellé-collé, sur les dalles de toit faites de bois lamellé-croisé ainsi que sur les plafonds tout en hauteur. Pour prolonger l’aspect harmonieux de la construction, les guérites d’accès pour les véhicules reprennent un discours similaire.
Finalement, des aménagements paysagers, des espaces verts et une pièce unique viennent compléter l’ensemble. « À l’extérieur, une oeuvre de l’artiste Vasil Nikov, intitulée Les marcheurs du fleuve, capte les regards. Elle représente sept axes et arcs qui dialoguent. Le chiffre 7 a été choisi pour représenter le nombre de jours par semaine où la gare dessert ses usagers. À l’extrémité de ces arceaux poussent cinq bandes métalliques torsadées rappelant, par leurs ondulations et leur fini, les flots de l’eau et ses vagues douces », précise le porte-parole auprès des médias de la SQI, Francis Martel.
Prendre le « LEED »
La gare fluviale de Saint-Ignace-de-Loyola a été construite de façon à obtenir la certification LEED, qu’elle s’est vu octroyer en novembre dernier. « Cette réalisation démontre une fois de plus que la STQ introduit des critères d’écoresponsabilité dans ses projets de construction et de rénovation. Cela témoigne de son engagement en matière de développement durable », affirme le porte-parole. Le bâtiment limite son empreinte écologique depuis le début de sa construction, alors que des matériaux – comme le bois – et des méthodes d’approvisionnement à l’impact environnemental réduit ont été privilégiés. C’est pourquoi la disponibilité des matériaux a joué un rôle décisif dans la sélection de ceux qui ont servi à construire la nouvelle gare. Une utilisation efficiente de l’eau, de l’énergie et d’autres ressources ont aussi contribué à l’obtention de la certification LEED. « Cela va se répercuter sur toute la durée de vie du bâtiment et permettra de réaliser des économies d’exploitation allant jusqu’à 40 % », souligne-t-il.
Cet article est tiré du Supplément thématique – Projets 2023. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !
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