Atelier 25, un bâtiment innovant pour les Travaux publics de Candiac

16 octobre 2024
Par Isabelle Pronovost

Nommé « Atelier 25 », le projet piloté par cette municipalité de la couronne sud se veut innovant autant sur le plan réglementaire qu’environnemental.

En réponse à la croissance de sa population et, en corollaire, des services qu’elle doit rendre à cette dernière, la Ville de Candiac a décidé de se doter d’un bâtiment neuf pour héberger son Service de Travaux publics, qui regroupe six entités distinctes (mécanique, menuiserie, voirie, réseaux, parc et gazon ainsi qu’arboriculture). En plus d’être désuet et mal adapté, l’édifice actuel a comme inconvénient de se trouver en plein cœur du nouveau centre-ville Montcalm, auquel la municipalité souhaite donner une orientation plus piétonnière, incompatible avec le passage de véhicules lourds.

 

Les travaux de construction de l’Atelier 25 — nom donné en référence à l’adresse civique du bâtiment situé sur le boulevard Marie-Victorin — ont débuté à la fin mai et ont d’abord visé la gestion des sols contaminés. Les infrastructures souterraines ont également été mises en place, ce qui permettra de commencer à poser les pieux en septembre puis de faire les fondations. La Ville compte aussi ériger une partie de la structure d’ici Noël.

 

Une première au Québec

La future bâtisse de 4 700 m2 s’inscrit à la fois dans la politique d’architecture de la Ville de Candiac pour les bâtiments municipaux — qui accorde une place importante au bois — et dans une vision de développement durable. Résultat : sa structure en bois plutôt qu’en acier devrait permettre de diminuer les émissions de gaz à effet de serre.

 

Son toit vert d’une superficie de 2 400 m2 constitue une autre des particularités du projet; cela en fait le premier ouvrage québécois d’envergure en gros bois d’œuvre à être muni d’une toiture végétalisée. Puisque le bâtiment n’est pas soumis à l’application du Code de construction de la Régie du bâtiment du Québec en raison de sa nature industrielle, l’équipe a eu les coudées franches pour innover et faire avancer la réglementation provinciale en la matière. « On a pu se permettre d’aller de l’avant et de faire toutes les études qui démontrent que c’est possible, que les risques par rapport au feu ne sont pas plus grands que dans un bâtiment en acier ou en béton par exemple », fait valoir Audrée Bourassa, architecte à la Ville de Candiac.

 

Plusieurs mesures durables

L’autre moitié du bâtiment sera revêtue d’un toit ordinaire qui aura pour fonction de recueillir l’eau de pluie et de la rediriger dans un système développé par l’entreprise Ecotime, de Saint-Constant. Cette eau servira à alimenter toutes les toilettes, lesquelles seront en outre à faible débit. « Ces deux stratégies font en sorte qu’on réduit de 70 % la consommation d’eau potable », assure l’architecte.

 

Parmi les autres mesures vertes, mentionnons l’alimentation entièrement électrique du bâtiment ainsi que le recours aux bornes de recharge intelligentes pour les véhicules des employés et des Travaux publics. Ce désir d’intégrer des éléments de développement durable s’est toutefois accompagné d’un immense défi au chapitre des demandes de subventions, puisque chaque programme a ses propres règles et critères. Audrée Bourassa estime que les subventions pourraient couvrir de 20 à 25 % de la facture de ce projet de 32,67 M$.

 

ÉQUIPE DE PROJET
  • Entrepreneur général : Constructions Bâtiments Québec (CBQ)
  • Architecture, mécanique et certification LEED : Aedifica
  • Structure : L2C Experts-Conseils
  • Électricité : Dallaire consultants
  • Civil : Équipe Laurence
  • Architecture de paysage : Version Paysage
 

Cet article est paru dans l’édition du 3 octobre 2024 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.