Régler, gérer et suivre en un clic les fonctions de son immeuble, voilà le rêve de tout exploitant. L’immotique transforme aujourd’hui ce fantasme en réalité.
L’immotique est à l’immeuble commercial, ce que la domotique est au bâtiment résidentiel : un ensemble de solutions électroniques, informatiques et de télécommunications visant à contrôler les diverses fonctions d’un édifice. Apparu dans les années 1990, le terme désigne tout système de gestion informatisée des bâtiments dont l’objectif est de maximiser la sûreté, le confort et les économies d’énergie.
S’appuyant sur des technologies de contrôle et de commande, l’immotique permet de régler les paramètres liés à l’éclairage, à la sécurité (incendie, verrouillage), à la surveillance, à la communication et à la régulation des systèmes de chauffage, de ventilation, de climatisation (CVC), mais également à différents scénarios en fonction, par exemple, des heures d’ouverture du bâtiment.
« C’est une technologie qui a mis du temps à s’implanter dans le grand bâtiment, note Louis Limoges, le président de Domobec, une entreprise spécialisée en automatisation. Quand la domotique est apparue il y a une quarantaine d’années, elle fonctionnait uniquement sur le réseau filaire électrique et il y avait beaucoup d’interférences. Ces problèmes ont été résolus avec l’arrivée des technologies sans fil, entre autres la radiofréquence et les modes hybrides, qui combinent la radiofréquence à des liaisons filaires plus stables, pour mettre en réseau les fonctions du bâtiment. »
Il ajoute que des protocoles de communication plus polyvalents, comme Insteon en Amérique du Nord ou Z-Wave en Europe, ont succédé au protocole X10, qui dominait jusqu’ici le marché de la domotique. Ces nouveaux protocoles, en ouvrant la communication à tous les types de relais et à tous les voltages possibles, offrent plus de latitude aux gestionnaires d’immeubles, tout en leur permettant de réduire davantage leurs frais généraux.
Innovation récente
« On peut maintenant contrôler les bas et les hauts voltages sans problèmes et couvrir une échelle de 1 à 600 volts, relève Louis Limoges. Par exemple, dans un restaurant, une hotte branchée sur un courant à 240 volts consommera facilement entre 5 000 et 10 000 watts dans une journée. Avec les technologies immotiques actuelles, on peut maintenant inclure la coupure de l’alimentation de la hotte dans le mode fermeture de l’établissement et éviter ainsi les oublis coûteux. »
L’apparition de nouveaux moyens de contrôle à distance, comme la tablette et le téléphone intelligent, facilite également la démocratisation de l’immotique auprès des exploitants, constate le patron de Domobec. Grâce à ces outils mobiles, il est maintenant possible de suivre sa consommation d’électricité en temps réel ou de couper à distance l’alimentation d’un équipement mécanique trop énergivore.
La chaîne Pacini est récemment passée à l’heure de l’immotique en implantant le système Synergy de Domobec dans ses restaurants. Premier établissement à se mettre au diapason, le restaurant de Sherbrooke a ainsi pu résoudre différents problèmes, dont la gestion des ambiances en fin de journée. Le système a permis de standardiser l’éclairage et l’atmosphère sonore de la salle à manger, afin d’améliorer l’expérience des clients.
« Synergy peut être programmé par zone et inclure plusieurs scénarios, signale le président de Domobec, Louis Limoges. Au Pacini de Sherbrooke, il est géré au moyen d’un écran de 26 pouces installé au bar et d’une interface intuitive. Il contrôle tout : le haut voltage, les accès, les équipements mécaniques. Ce système représente aussi un grand potentiel d’économies dans le secteur de l’hébergement. Dans le grand bâtiment, on parle d’un rendement de l’investissement inférieur à 10 ans. »
Cet article est tiré du Supplément thématique – Bâtiment 2016. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !
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