Le complexe sportif de Rimouski : un modèle d’efficacité

20 septembre 2018
Par Marie Gagnon

Le complexe sportif de Rimouski, dont la construction s’est amorcée en juillet 2017, se démarquera à plusieurs égards. Le projet d’une valeur de 40 millions de dollars combinera en effet deux glaces, une de dimensions olympiques, l’autre de dimensions nord-américaines, et deux piscines, soit un bassin semi-olympique comprenant 10 couloirs et un bassin récréatif de 15 mètres sur 15 mètres. Le complexe de 14 600 mètres carrés sera également un modèle d’efficacité énergétique avec une consommation d’énergie de 30 à 40 % inférieure à celle d’un bâtiment standard.

« Le projet est aligné sur LEED, mais on ne demandera pas la certification, indique Dany Morin, chef de projet à la Ville de Rimouski. Le projet n’en sera pas moins efficace puisque, avec les mesures durables retenues, on atteint le niveau Or, alors qu’au départ on visait le niveau Argent. Le projet inclut entre autres beaucoup de régulation pour économiser l’énergie. Comme un système d’éclairage intelligent qui tient compte de la lumière naturelle pour atteindre le nombre de lux préétablis dans les zones glaces et piscines. »

 

Le complexe sportif de rimouski : un modèle d’efficacité - Photo : Ville de Rimouski

D’autres mesures s’ajouteront pour optimiser le bilan énergétique du complexe. Dont la récupération de la chaleur dégagée par les piscines au moyen d’une unité Dry- O-Tron. Cet appareil aux dimensions hors normes – Dany Morin le compare à un autocar – retire la chaleur contenue dans l’air humide de la zone piscine et la réutilise pour chauffer l’eau et maintenir la pièce à la température désirée. Même chose pour la chaleur émanant des compresseurs. Elle sera utilisée pour chauffer les vestiaires des piscines et des patinoires.

 

Une boucle de recirculation permettra par ailleurs de maintenir une température idéale dans le réseau d’eau chaude des douches. « Dans les arénas, les douches sont souvent équipées d’un oeil magique, note Dany Morin. On n’en voulait pas, parce que l’eau finit par refroidir dans la tuyauterie. On a préféré une boucle de recirculation pour que l’eau soit toujours à la même température. Comme ça, on évite le gaspillage d’énergie et d’eau potable. On a aussi opté pour un système de détection de mouvement pour éteindre les lumières et couper l’eau. »

 

En incluant entre autres le vitrage triple à l’argon doublé d’une pellicule à faible émissivité, le système géothermique au glycol de 25 puits en deuxième cycle pour compenser les journées de grand froid et une isolation dépassant les exigences du Code national de l’énergie pour les bâtiments (CNÉB), le projet générera au bout du compte près de 200 000 dollars d’économie d’électricité par année. Une valeur théorique, prévient Dany Morin, mais qui ne serait pas très éloignée de la vérité.

 

Et il ne devrait pas tarder à le savoir, puisqu’au 21 août le projet était avancé à 75 %. C’est également à cette date que les équipes de Constructions Binette commençaient la pose de carreaux de céramique dans le grand bassin. Du côté du bassin récréatif, ces travaux étaient complétés à 70 %. Quant aux plages de béton, elles seront réalisées au début d’octobre. Entre-temps, la glace de dimensions nord-américaines sera parachevée avec l’installation des bandes de patinoire, alors que la coulée de la dalle de la glace olympique était prévue pour la semaine du 27 août.

 

« À la fin août, tous les équipements nécessaires à la réfrigération des glaces et tous les systèmes de filtration et de pompage des piscines seront en place, signalait le porte-parole de la Ville. Ils seront suivis en septembre par des travaux de finition intérieure. La dernière grande étape, le commissioning, sera réalisée au plus tard à la mi-octobre, pour une livraison au plus tard le 17 décembre. »

 

 

Cet article est paru dans l’édition du 6 septembre 2018 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.