L’ABC du BIM pour les gestionnaires de bâtiments

21 novembre 2018
Par Marie-Ève Sirois

Le Groupe de recherche en intégration et développement durable en environnement bâti (GRIDD) lancera un guide BIM destiné aux gestionnaires d’immeubles d’ici la fin 2018. Rencontre avec l’un des coauteurs de l’ouvrage.

Le terme BIM est sur toutes les lèvres depuis quelques années. Mais comme tout bon concept qui se taille une place dans l’industrie, sa nature, son utilisation et ses bénéfices sont encore méconnus.

 

Après la publication d’un guide sur la conception intégrée, en 2015, le GRIDD a identifié le BIM comme sujet à approfondir pour l’avancement de l’industrie de la construction au Québec. Derrière le développement du contenu de ce guide se trouve l’équipe de Daniel Forgues, à la tête de la toute nouvelle Chaire de recherche industrielle sur l’intégration des technologies numériques en construction, héritière de la réputée Chaire de recherche industrielle Pomerleau. Y ont également contribué le Centre d’études et de recherches pour l’avancement de la construction au Québec (CERACQ), Planifika et l’Association des gestionnaires de parcs immobiliers institutionnels (AGPI).

 

Louis-Martin Guénette, vice-président R&D chez Planifika. Photo de Planifika

 

Louis-Martin Guénette, vice-président R&D chez Planifika, a participé à l’élaboration du guide BIM, destiné aux propriétaires et gestionnaires d’immeubles. « La méthode de construction BIM présente une panoplie de bénéfices post construction encore méconnus, dit-il. En ce sens, le guide se veut un outil d’éveil aux gestionnaires d‘immeubles et une source de contenu assez solide pour amorcer la transition organisationnelle vers cette méthode. »

 

Dans le guide, les bénéfices sont présentés en détail et catégorisés ainsi : réduction de cout, données de qualité, diminution des erreurs et productivité améliorée. À titre d’exemple, en phase de conception, une maquette facilite la conception intégrée, la visualisation par les diverses parties prenantes et l’identification de conflits ou d’erreurs potentielles.

 

En phase postconstruction, elle peut offrir un inventaire des composantes de l’immeuble à jour dès la fin du projet. Ces données peuvent ensuite être utilisées pour la gestion des espaces, la gestion de la maintenance, la gestion de l’énergie et le maintien d’actif. Selon Louis-Martin Guénette, « plus les usages sont multiples, plus la valeur de l’information contenue dans une maquette est grande ».

 

« À l’heure actuelle, explique-t-il, une grande partie de l’industrie de la construction opère avec des méthodes qui datent des années 1970. Il est temps que le Québec se dote d’approches plus performantes et moins propices aux erreurs, notamment par le biais de la numérisation et de la démocratisation de l’information, de la conception jusqu’à la fin de vie d’un immeuble. Que ce soit pour le soutien à la décision ou encore pour l’optimisation des processus, le BIM est la voie à suivre pour maximiser la valeur d’un bâtiment nouvellement conçu. »

 

À cet effet, on apprend à la lecture du guide, que les États-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni sont des chefs de file dans l’adoption du BIM. Plus près de cheznous, la Ville de Québec se démarque des autres villes puisqu’elle a adopté une politique BIM pour tous ses nouveaux projets immobiliers municipaux. La vision derrière cette initiative est la suivante, cite Louis-Martin Guénette : « utiliser le BIM pour fournir la bonne information, à la bonne personne, au bon moment. »