Innover pour prévenir les chutes en hauteur

16 décembre 2013

La coulée de béton de deux silos sur le chantier de la minière ArcelorMittal, à Fermont, aura été pour Cegerco l’occasion d’innover en matière de santé et sécurité du travail.

Par Annie Saint-Pierre

 

Cegerco a toujours accordé beaucoup d’importance à la santé et la sécurité au travail de ses employés. Le président, Jeannot Harvey, s’y attarde personnellement depuis de nombreuses années. En 2012, l’entreprise s’est démarquée en faisant preuve d’audace et de créativité sur un chantier d’ArcelorMittal portant sur l’érection de deux gigantesques silos de béton dans le Nord du Québec.

 

Le vice-président, secteur industrie et travaux civils de Cegerco, Michel Jean, relate que les gestionnaires n’avaient qu’un seul objectif en tête lors du déroulement de ces travaux : éviter les chutes en hauteur. Le chantier consistait à construire deux réservoirs de béton devant recevoir le minerai de fer extrait du gisement avant son traitement.

 

Les deux équipements sont d’une hauteur de 23 mètres et ont 27 mètres de diamètre, précise Michel Jean pour illustrer l’ampleur du chantier. Les premiers travaux ont été entrepris en septembre 2011. Les fondations servant à recevoir ces deux silos ont été complétées en décembre.

 

L’équipe de Cegerco, entourée de ses partenaires, a imaginé une méthode de travail sécuritaire et efficace pour éviter les accidents, mais aussi réussir l’aménagement des deux silos dans les délais et les coûts prévus. La construction de ces silos s’est donc effectuée en coulée continue avec des coffrages coulissants. Cette technique, utilisée exceptionnellement, a nécessité six semaines de préparation de la part des équipes en place.

 

« Ce type de construction était une première pour Cegerco et il était nécessaire de bien planifier ces travaux. On ne pouvait pas se permettre d’interrompre la coulée, car ça aurait engendré des conséquences considérables pour l’ensemble du projet », explique Michel Jean.

Des rencontres ont été tenues quotidiennement dans les jours qui ont précédé la coulée. C’est le lundi 4 juin 2012 que Cegerco a amorcé cette coulée de béton en continu, un travail qui nécessitait la présence d’au moins 200 personnes.

 

« Tout le personnel était fébrile, les camions de béton arrivaient à tour de rôle, la mise en place de l’armature s’effectuait comme prévu et les finisseurs de béton s’assuraient que le produit final répondrait aux critères de qualité du client. C’est ainsi que les coffrages montaient continuellement à la satisfaction de tous », dit-il pour décrire le déroulement du chantier.

 

Cegerco a notamment procédé à l’installation d’une plate- forme de travail à l’intérieur des silos. À l’extérieur se trouvait une passerelle avec des garde-corps. « C’était complètement fermé à l’intérieur et au fur et à mesure que les silos montaient, les équipements de travail suivaient la coulée. Ils étaient hissés de manière hydraulique », expose le vice-président de Cegerco.

 

La coulée s’est faite pendant six jours, de façon permanente. « La façon dont nous avons installé nos équipements a fait en sorte que la hauteur n’avait aucune importance pour nos travailleurs. C’est comme s’ils avaient travaillé sur la terre ferme », mentionne Michel Jean.

 

Cette initiative se termine bien : aucun accident ou incident de travail n’est survenu pendant les six journées de coulée de béton sur ces gigantesques silos de minerai. « C’est évidemment une très grande fierté pour nous. Notre objectif a été atteint et tous nos travailleurs sont en confiance », dit Michel Jean.

 

La réussite de ce mandat complexe a été assurée par un travail d’équipe réunissant tous les intervenants du chantier, notamment ceux de l’ingénierie de SNC-Lavalin, en plus de ceux de Qualitas qui effectuaient le travail de contrôle de qualité et le support donné par le client ArcelorMittal. La notion de hauteur, la cohabitation avec d’autres chantiers et la question des conditions climatiques difficiles ont été contournées par Cegerco et ses collaborateurs pour relever ce défi en santé-sécurité au travail et en environnement.

 

UNE MÉTHODE DE TRAVAIL PRIMÉE

La méthode de travail retenue par Cegerco n’est pas passée inaperçue dans l’industrie de la construction puisqu’elle a valu à l’entreprise le prix Gestion santé-sécurité décerné par l’Association des constructeurs de routes et grands travaux du Québec (ACRGTQ).
Le projet a été retenu selon plusieurs critères, dont les mesures de sécurité mises en place pour éliminer ou contrôler le danger, les moyens pris pour obtenir l’adhésion de la direction, de la supervision et des travailleurs et la conformité à la réglementation.