Faire de son bâtiment une vitrine technologique

Fin 2013. Régulvar emménage dans un nouveau siège social sur le boulevard industriel, à Laval. Un bâtiment offrant 5 100 mètres carrés d’aires de bureaux et d’entreposage qui, rénové et aménagé au coût de quelque 5,5 millions de dollars, permet désormais à cette entreprise de solutions immotiques de réunir toutes ses activités sous un seul toit.

C’est qu’en raison de sa croissance soutenue, Régulvar était depuis trop longtemps à l’étroit dans l’immeuble qu’elle occupait en location plus au sud sur la même artère. À telle enseigne qu’elle devait même louer des espaces dans un bâtiment voisin pour loger son centre de formation, sans compter que son centre de distribution était localisé à Lachine.

Si ce projet de relocalisation visait d’abord à remédier à un manque criant d’espace, il aura aussi été l’occasion pour Régulvar de faire l’étalage de son savoir-faire et de ses solutions technologiques. Au premier chef en installant dans son nouveau siège social une variété d’appareils, câblés et sans fil, pour optimiser le contrôle CVC et celui de l’éclairage.

Marc Dugré, président de l’entreprise, explique : « Il y a plein de contrôles dépareillés dans notre bâtiment. Car nous voulions que nos clients puissent venir ici et voir en application tout ce que nous pouvions leur offrir. En plus de pouvoir leur montrer, par exemple, comment est installé un interrupteur sans fil positionné sur la vitre d’une salle de conférences ou d’un bureau, puis comment il fonctionne et quels bénéfices on peut en tirer. »

Comme si ce n’était pas assez, Régulvar a aussi décidé de pousser plus avant sa démonstration technologique en intégrant une batterie de solutions éconergétiques dans son immeuble industriel léger de deux étages. Comme un système géothermique répondant à 50 % des besoins en chauffage et en climatisation, des planchers radiants installés au périmètre des bureaux du rez-de-chaussée ou des convecteurs à masse thermique permettant de limiter les pointes de consommation électrique.

Ou encore un mur solaire thermique préchauffant l’air neuf entrant dans l’entrepôt, des poutres thermiques couplées à des réseaux d’eau froide et d’eau chaude, un système d’éclairage composé à 100 % de luminaires à DEL et des stores motorisés permettant d’occulter les gains solaires thermiques en été ou d’en profiter en hiver. Sans oublier une roue thermique récupérant l’énergie sur l’air vicié évacué et une série de petites thermopompes servant à récupérer la chaleur dégagée par la salle des serveurs et la salle électrique.

« Nous visions à ce que notre immeuble soit confortable, durable et très efficace sur le plan énergétique, souligne Marc Dugré. Nous voulions également que les technologies qui y seraient intégrées servent à la formation en continu de nos employés, car ils sont de plus en plus souvent appelés à travailler avec des systèmes tels la géothermie ou les murs solaires. »

Régulvar a contribué activement au design de son projet. Plus particulièrement sur le plan de l’optimisation de l’efficacité énergétique de ses futures installations, de concert avec Claude Routhier, de Génécor Experts- Conseils. Et pour respecter ses budgets, qui n’étaient pas élastiques, elle a dû faire des choix.

C’est ainsi que le recours à l’aérothermie, qui avait par exemple été envisagé au départ, a dû être abandonné en cours de route. « Après avoir été en soumissions, précise Marc Dugré, on s’est rendu compte que c’était hors de prix pour nous. Nous avons décidé de faire appel à la géothermie pour répondre à la moitié de nos besoins en chauffage et en climatisation. Parce que l’on était prêt à payer pour six puits, non pour 12.

« Si nous pouvions combiner la géothermie à un refroidisseur en été, poursuit le président de l’entreprise lavalloise, il nous manquait 400 heures en chauffage en hiver. Pour les combler, nous avons décidé de miser sur la récupération, le stockage et la redistribution de la chaleur dans le bâtiment. Comme dans ce cas-ci, il a fallu faire montre d’ingéniosité tout au long de la conception et de la réalisation du projet. En bout de ligne, le jeu en valait certainement la chandelle. Pour un bâtiment de deux étages, d'une superficie de plus de 5 000 mètres carrés, nous gardons la puissance sous 100 kW sans aucune autre source d'énergie que l'électricité. »