Un entrepreneur doit nécessairement voir à s’adapter aux risques particuliers que présentent chacun de ses chantiers.
Petits ou grands, tous les chantiers de construction présentent invariablement des risques pour la sécurité des travailleurs, tant dans le secteur du bâtiment que dans ceux du génie civil et de la voirie. D’où l’importance de bien les identifier et de prendre les mesures qui s’imposent pour prévenir du mieux possible les accidents.
Coordonnateur corporatif Santé / sécurité et formation chez L.A. Hébert, Jean-François Dionne est bien placé pour en parler. Cette entreprise de la rive sud de Montréal a su protéger avec brio la dizaine de ses travailleurs appelés à remplacer un ponceau de 35 mètres de long du ministère des Transports à Sainte-Martine, à l’automne 2014. Un chantier somme toute modeste mais qui n’en exigeait pas moins l’application de mesures de sécurité toutes particulières.
« À l’intérieur d’une aire de travail restreinte, explique t- il, nous devions notamment composer avec la présence de lignes électriques et d’un cours d’eau, mais il nous fallait également prendre en compte des risques de chute en hauteur et d’autres liés à la manutention de lourdes charges. »
C’est ainsi que, pour parer au danger que posait la proximité de lignes aériennes, un système de limitation de portée avec écran tactile était présent dans l’excavatrice à proximité. Sans compter qu’à sa demande, Hydro-Québec a enveloppé ses fils aériens avec une gaine de protection.
Toujours pour optimiser la sécurité de ses travailleurs, il a utilisé simultanément trois boîtes de tranchée pour consolider le batardeau mis en place dans la rivière Châteauguay. Conçu par un ingénieur de L.A. Hébert, cet assemblage a été inspecté quotidiennement par le contremaître en poste sur le chantier pour s’assurer de son intégrité tout au long de l’exécution des travaux. La pelle hydraulique ayant servi à déplacer ces assemblages était munie de valves antiretour sur les circuits hydrauliques de la flèche et du balancier pour éviter une chute potentielle de la charge en cas de défaillance du système hydraulique.
Une autre boîte de tranchée a aussi été mise à profit pour sécuriser la pose des sections du ponceau. Soulignons qu’on a utilisé une mini-pelle dans le fond de cette installation de 27 pieds de long et de 10 pieds de haut. Pourquoi ? Tout simplement parce que la pelle hydraulique aurait, pour sa part, dû excaver de côté et du haut de la boîte, ce qui fait que l’opérateur aurait travaillé à l’aveugle en se fiant uniquement sur la gestuelle d’un signaleur.
L’entrepreneur ne laissant aucune place au hasard, l’usage de l’équipement de pompage pour contrôler la venue d’eau dans l’excavation a été planifié en conservant un facteur de sécurité important. C’est pourquoi des pompes additionnelles étaient déjà en place et prêtes à être mises en marche au moindre imprévu. Des coupes-types représentatives ont en outre été réalisées au moyen d’un logiciel pour veiller à ce que le talutage et les étançonnements soient sécuritaires en tout temps.
Autre initiative digne de mention sur le plan de la sécurité : à la demande de L.A Hébert, le fabricant du ponceau a livré au chantier des sections de ponceau de 8 tonnes – elles pèsent habituellement 16 tonnes chacune – , de façon à ce que la pelle hydraulique puisse être employée pour les mettre en place. Autrement, il aurait été nécessaire de recourir à une grue, ce qui aurait augmenté significativement le risque d’entrer en contact avec les lignes électriques.
L’application de telles mesures de sécurité, dont la liste pourrait s’allonger encore, démontre bien qu’un entrepreneur doit nécessairement tout mettre en oeuvre pour protéger ses travailleurs, peu importe l’envergure du chantier, comme l’a d’ailleurs reconnu l’ACRGTQ en remettant à L.A. Hébert son Prix Gestion SST 2015.
Cet article est tiré du Supplément thématique – Santé et sécurité 2015. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !
Ce sujet pique votre curiosité ? Lisez tous les articles du dossier SUPPLÉMENT THÉMATIQUE – SANTÉ ET SÉCURITÉ 2015 :