26 février 2016
Luc-Etienne Rouillard Lafond

La Ville d’Ottawa travaille depuis plusieurs années à la revitalisation de son centre-ville. À l’approche des festivités entourant le 150e anniversaire de la Confédération canadienne, elle s’est alliée aux promoteurs DevMcGill et Groupe Germain pour l’agrandissement de la Galerie d’art d’Ottawa (GAO), le réaménagement de la Cour des arts et la construction d’une tour à usage mixte.

Après la création d’un rendu de concept par les firmes torontoises Barry Padolsky Associates Architects et KPMB Architects, la Ville a procédé en 2014 à un appel de projets afin de retenir un partenaire privé pour la mise en valeur du site. Amorcé en août dernier, le vaste chantier, mené par l’entrepreneur EBC, représente un investissement de 41,7 millions de dollars de la Ville et de ses partenaires, ainsi que de 60 millions du secteur privé.

 

Une tour mixte

Parallèlement aux projets de la Ville, DevMcGill et le Groupe Germain procéderont à la construction d’un édifice de 23 étages. Accueillant le complexe d’habitation en copropriété Arthaus ainsi que l’hôtel Le Germain, sa livraison est prévue à la fin de 2017.

 

Les cinq premiers niveaux de la tour seront occupés par des espaces communs, explique Hugo Germain, directeur du développement : « Le hall aura pignon sur rue. Il y aura un restaurant au deuxième étage, pour lequel le concept n’est pas entièrement déterminé. Par la suite, les autres étages auront des salles de réunion et quelques services d’hôtel. »

 

L’entreprise hôtelière aménagera ensuite 116 chambres de diverses grandeurs, sur les huit étages suivants. « Il y aura une multitude de partenariats que nous pourrons élaborer avec les gens de la communauté, avance-t-il, pour essayer d’intégrer le plus possible une forme artistique, que ce soit au niveau des œuvres d’art, des meubles ou de la façon dont les chambres seront dessinées. »

 

À partir du quinzième étage, le complexe résidentiel Arthaus offrira 89 unités d’habitation en copropriété de trois, quatre ou cinq pièces et demie. Des appartements en terrasse occuperont aussi le dernier niveau. Finalement, une terrasse à l’usage exclusif des copropriétaires sera aménagée au toit.

 

La tour, élaborée par les architectes de Groupe Régis Côté et Lemay Michaud, a été pensée de manière à maximiser son insonorisation. Ainsi, les promoteurs ont choisi une structure en béton armé, dont la firme de génie Pasquin St-Jean et associés a été chargée. S’il est acquis que l’enveloppe de l’édifice sera constituée de verre pour environ 80 %, le procédé appelé à optimiser sa performance acoustique n’a pas encore été déterminé. Un système hybride alliant des murs-rideaux et des murs-fenêtres est envisagé.

 

« Un bâtiment mixte amène, au niveau de la coordination de certains éléments, tels que la mécanique ou l’acoustique, un peu plus de réflexion », avance Hugo Germain. Aussi, si l’hôtel, le complexe résidentiel et la galerie d’art partagent des entrées d’eau, un système électrique et des pompes à incendie, chacun sera pourvu d’un système mécanique autonome et indépendant. La firme Dupras Ledoux ingénieurs a été chargée du génie mécanique.

 

 

Agrandissement de la GAO

« En ce moment, la galerie est dans un immeuble qui fait partie du projet, mais qui est trop petit, explique la gestionnaire de programme aux services d’infrastructure de la Ville, Jana Trembinski-Milburn. Le nouvel espace que l’on va créer, cette nouvelle boîte blanche, sera beaucoup plus grande et aura des espaces non seulement pour l’exposition des œuvres d’art, mais pour la création et la production. »

 

Le nouvel édifice de 5 860 mètres carrés, répartis sur six étages, comptera également une salle multifonctionnelle de 250 places, une terrasse située au toit ainsi qu’un théâtre de style boîte noire, pouvant accueillir 120 personnes, et quatre salles de cours destinées à l’Université d’Ottawa.

 

Pour cet immeuble, une structure en béton armé a été privilégiée. Le revêtement extérieur alliera pour sa part des murs-rideaux, des blocs de béton ainsi que des panneaux préfabriqués. Au-dessus, un filet en aluminium à ouvertures de taille variable sera installé, avec à son sommet ou à sa base un système d’éclairage LED.

 

L’aménagement intérieur mettra à profit le bois naturel et des planchers de béton poli. Le projet permettra de plus la réutilisation des escaliers de la maison Firestone, d’où provient la collection, conservés après la démolition du bâtiment patrimonial en 2007.

 

Un stationnement souterrain de deux étages sera aménagé afin d’accommoder tant les résidents de la tour que les clients de l’hôtel et de la GAO. Finalement, deux places publiques conçues par la firme Denis Massie architecte paysagiste seront disposées aux extrémités nord et sud du site. D’une superficie combinée d’environ 600 mètres carrés, elles compteront du pavé uni, des arbres, des espaces verts ainsi que du mobilier urbain.

 

Au moment de la livraison de la nouvelle GAO, en septembre 2017, la Cour des arts, le bâtiment de quatre étages abritant ses installations actuelles, fera finalement l’objet d’une transformation complète. Cette phase vise à aménager des bureaux ainsi que des locaux pour la création, la production, l’exposition et l’interprétation d’œuvres, sur une superficie totale de 2 014 mètres carrés. Marquant la fin du projet, elle pourrait être complétée au début de 2018.

 

Alors qu’elle s’apprête à célébrer un moment marquant de notre histoire, la Ville d’Ottawa prépare maintenant son renouveau. « Dans quelques années, avance Jana Trembinski-Milburn, il y aura non seulement cette nouvelle destination centrée sur les arts, mais aussi deux stations de train léger à proximité, un centre commercial sera complètement rénové et des projets sont prévus dans les rues du quartier. »

 

Cet article est paru dans l’édition du jeudi 4 février 2015 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !