Quand revitalisation rime avec culture à Gatineau

Ces trois projets, à caractère culturel, artistique et patrimonial, devraient se concrétiser dans un avenir rapproché alors qu’en parallèle le déploiement permanent du futur Musée régional de l’Outaouais continue d’évoluer vers sa réalisation.

Le projet des Ateliers du Ruisseau

Même si ce projet est sur la table de travail de la coopérative d’artistes du même nom depuis déjà quelque temps, c’est dans les dernières semaines qu’il a reçu l’aval du conseil municipal. Évalué à 28 M$, il prévoit des lieux de diffusion artistique et quarante-cinq ateliers d’artistes entre 20 et 80 mètres carrés sur cinq étages, avec des espaces de bureaux. Il est aussi prévu que le bâtiment comprenne café et boutiques avec façades sur la rue Morin.

La Galerie Montcalm, actuellement située à la Maison du citoyen, y sera déménagée, tout comme les 3 800 oeuvres de la collection permanente de la Ville de Gatineau. Il s’agit de la plus importante collection municipale au Québec. « On veut donner pignon sur rue à cette galerie, amener une affluence, redonner une vie de quartier à ce secteur et, ce qui est intéressant, c’est qu’il y a beaucoup de mobilisation de la part des organismes culturels de la région », souligne Josée Bellemare, directrice du Service des arts, de la culture et des lettres à la Ville de Gatineau.

Le projet développé en collaboration entre BGLA Architectes et la firme Latéral, ingénieurs en structure, prévoit intégrer différents emplois du bois dont une structure en bois lamellé, la toiture en porte-à-faux et des murs poutres. Ces murs poutres, qui seront percés pour la fenestration, composeront chaque étage prévu du bâtiment. « Nous en sommes à travailler avec la Régie du bâtiment pour élaborer des mesures compensatoires afin d’assurer la sécurité de la bâtisse; ce n’est pas commun d’avoir tant d’étages de hauteur en bois », explique Martin Brière, architecte chez BGLA. « Cette utilisation prédominante du bois n’est pas sans rappeler l’histoire de la drave qui est dans l’ADN de la ville », souligne Josée Bellemare.

Il est aussi prévu que le projet propose des gradins extérieurs et un véritable espace public, le secteur présentant « beaucoup de potentiel par son emplacement; c’est un quartier central qui va proposer une belle diversité artistique, c’est inspirant pour un designeur urbain », confie l’architecte.

Le Centre des Arts Vivants

Situé un peu plus en périphérie du coeur de la ville de Gatineau, le Bâtiment 9 du Centre des arts vivants, un lieu de création et de production pour les arts de la scène a, de son côté, besoin d’une mise à niveau de l’infrastructure. Le projet est à l’étape du montage du plan d’affaires qui doit être présenté au conseil municipal dans les prochains mois. Les grandes lignes du projet comprendront la réfection du bâtiment historique situé au 100, rue Gamelin et la construction d’une annexe, ce qui représente aussi un investissement de 28 M$. « La région a un rattrapage à faire du côté des infrastructures culturelles, particulièrement dans ce créneau des arts de la scène et de la muséologie », affirme la directrice. C’est qu’il y a maintenant près de 10 ans que les organismes l’Avant-première et l’Artishow souhaitent voir se concrétiser ce projet.

Agrandissement de la Filature

Dans les derniers mois, les organismes qui chapeautent le centre de la Filature se sont tournés vers la ville de Gatineau pour une entente concernant l’acquisition d’un terrain municipal afin de pouvoir procéder à l’agrandissement, un projet évalué à 6 M$. L’agrandissement de la Filature, en bordure du ruisseau de la Brasserie, prévoit l’aménagement d’un nouvel espace multidisciplinaire ainsi que des ateliers collectifs et individuels. Ce centre regroupe deux organismes, soit DAÏMÔN et AXENÉO7, qui oeuvrent dans le domaine de la production visuelle et sonore. Ces derniers comptent s’asseoir prochainement avec le Conseil des arts et de la culture de la Ville de Gatineau pour discuter du terrain et des bases du projet.

Le présent et le futur du centre-ville de Gatineau

Alors que le Bureau de coordination du centre-ville travaille à redynamiser son centre-ville par le biais du moteur de la culture, David Leclerc, chef de service au Bureau de coordination du centre-ville, souligne que ce secteur « demeure le principal lieu d’emploi de 43 000 travailleurs, c’est un lieu riche du patrimoine et en événements animés. Pour densifier son secteur, la construction de 2 500 logements a été autorisée dans les trois dernières années ainsi que plusieurs améliorations de certaines artères urbaines, dont le boulevard Saint-Joseph qui vivra une réfection complète. »