La construction de la Nouvelle École Innovatrice (NEI) à Greenfield Park, sur la rive sud de Montréal, devrait être complétée comme prévue pour la prochaine rentrée scolaire de l’automne 2019.
Au moment d’écrire ces lignes, en février, la structure était déjà complétée pour deux de ses trois étages.
Mis en chantier en juin 2018 par l’entrepreneur Groupe Geyser, ce projet de 16,9 millions de dollars de la Commission scolaire Marie-Victorin vise la construction d’une nouvelle école alternative sur le site même de l’école primaire existante Pierre-Laporte. Le bâtiment de deux à trois étages plus un étage en sous-sol totalise une superficie au sol de 2 175 mètres carrés (m2).
D’architecture contemporaine, la nouvelle école conçue par la firme d’architectes Menkes Shooner Dagenais Letourneux comprendra une classe maternelle, trois classes primaires, douze classes secondaires et un laboratoire. Selon la Commission scolaire, l’école regroupera quelque 450 élèves rapatriés de l’école primaire Tourterelle à Brossard et de l’école secondaire l’Agora à Greenfield Park. Le bâtiment inclura des espaces communs, notamment une grande bibliothèque, un gymnase double avec une scène et un atelier culinaire.
Un des éléments caractéristiques de la conception proposée sera l’espace central ouvert et lumineux sur deux niveaux où logera également un café-bistro. Il possédera des bancs-gradins en bois naturel qui relieront le rez-de-chaussée au premier étage.
Selon l’ingénieur des Services EXP chargé de projet pour la structure, Yves Allard, il s’agit d’une structure mixte. Elle est construite en béton armé avec des murs de refend en béton pour le sous-sol et les deux premiers étages, et en acier pour le troisième étage, avec contreventement en acier. Il resterait à construire les trois cages d’escalier et le troisième étage.
Pour ce qui est du revêtement de l’enveloppe, il sera constitué de panneaux de béton léger au rez-de-chaussée et en brique pour les deux étages supérieurs.
Cette nouvelle école implantée sur le site de l’école existante Pierre-Laporte dispose d’un terrain d’une superficie de 1805 m2. L’aménagement de la cour d’école, qui sera complètement refait et gazonné, est issu d’une réflexion concertée en vue d’en faire un milieu de vie stimulant. Elle inclura une classe extérieure en gradin et des plateformes-ateliers propices à la découverte et l’exploration. Les élèves y pratiqueront des activités sportives, de collaboration et d’apprentissage.
La conception de l’aménagement paysager est assurée par la firme Hybride Paysage, qui en profitera pour optimiser le drainage du terrain en y prévoyant la construction d’un bassin de rétention des eaux de pluie.
Une école verte
Au plan mécanique et électrique, le projet aura recours à la géothermie pour assurer à la fois le chauffage et le refroidissement de la Nouvelle École Innovatrice et l’école adjacente Pierre-Laporte. L’ingénieure jr Virginie Gauvin, de la firme Bouthillette Parizeau, précise que le réseau est composé de 45 puits géothermiques de 152 m de profondeur dans le roc. Chaque puits a un diamètre de 150 mm et contient un échangeur géothermique en U. Les puits sont regroupés trois par trois avec une circulation du fluide caloporteur (un mélange d’eau et de propylène glycol) à retour renversé pour assurer le balancement entre chaque puits du groupe. Cette stratégie permet ainsi de réduire les coûts de tuyauterie.
Le réseau géothermique alimentera trois thermopompes à six tuyaux, dont deux d’une capacité de 70 tonnes et une de 50 tonnes. Ces équipements permettront d’assurer le chauffage et la climatisation simultanément. La conceptrice ajoute que les thermopompes seront installées dans la salle mécanique au sous-sol de l’école Pierre-Laporte et qu’un réseau souterrain de tuyauterie acheminera le fluide de chauffage et de refroidissement vers la nouvelle école voisine.
« Le réseau de géothermie est dimensionné pour répondre à 100 % de la charge de climatisation de la Nouvelle École Innovatrice et à la charge de climatisation de l’école Pierre-Laporte déterminée en fonction de l’installation mécanique existante, explique-t- elle. Cela correspond à environ 65 % de la charge de pointe en chauffage, et à 99 % de la consommation de pointe de chauffage. L’appoint de chauffage en période de pointe sera assuré par trois chaudières (au gaz naturel) installées dans la salle de mécanique de l’école Pierre-Laporte. » Cet appoint répondrait à seulement 2,5 % des besoins énergétiques anticipés de chauffage par combustible, ce qui correspondrait à moins de 2 % de la consommation totale d’énergie du bâtiment.
L’installation mécanique et électrique comprendra aussi une unité d’apport d’air neuf dédié avec roue enthalpique (thermique) qui récupérera l’énergie dans l’échange d’air. De plus, l’éclairage DEL et l’installation de variateurs de vitesse permettront également de réaliser des économies d’énergie.
Somme toute, la consommation énergétique anticipée de ces installations devrait atteindre idéalement 0,63 GJ/m2. Selon les simulations des ingénieurs, cette performance attendue correspondrait à une réduction de la consommation énergétique qui surpasse l’objectif de 20 % du Plan d’action sur les changements climatiques 2013-2020. La réduction de gaz à effet de serre conséquente serait alors de 4,48 tonnes d’éq. CO2 par rapport au bâtiment de référence du Conseil national de l’enveloppe du bâtiment.
Cet article est paru dans l’édition du 21 février 2019 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.