Pour exploiter le plein potentiel d’un équipement de chantier, encore faut-il en connaître tous les rouages. D’où l’importance de parfaire en continu les compétences de ses travailleurs.
Pour rester dans la course dans une industrie aussi compétitive que celle de la construction, les entreprises doivent pouvoir compter sur de l’équipement performant. À condition, bien sûr, que leurs travailleurs puissent l’utiliser de façon optimale. Non seulement pour en exploiter le plein potentiel, mais aussi pour travailler en toute sécurité.
Vice-présidente de Grues Maurice Gendron, Julie Gendron est bien placée pour en parler. L’entreprise montréalaise, qui donne dans la location d’équipement de levage – avec ou sans opérateur –, emploie une soixantaine de personnes, dont une vingtaine de grutiers. Ces derniers se retrouvent régulièrement aux commandes de l’une ou l’autre de ses grues mobiles. Et tout aussi régulièrement sur les bancs d’école…
« Cet équipement est de plus en plus sophistiqué, avec des systèmes électroniques évolués et des ordinateurs embarqués, dit-elle, et il représente des investissements importants. On parle de plusieurs centaines de milliers de dollars à l’achat, et ça peut aller jusqu’à plus d’un million de dollars dans certains cas. Des investissements qu’on veut préserver, mais qu’on veut aussi rentabiliser au maximum. C’est pourquoi on offre régulièrement à nos grutiers des activités de perfectionnement. »
Former sur mesure
La dernière formation en date a justement eu lieu à l’hiver. Fidèle à ses habitudes, Julie Gendron est allée frapper à la porte de la Commission de la construction du Québec(CCQ) pour qu’on lui conçoive un cours sur mesure, qui répond aux besoins spécifiques de l’entreprise et de ses travailleurs. Un conseiller en formation s’est aussitôt chargé du dossier en prenant en main tous les aspects de la formation, de l’étude des besoins à la prestation du service.
« Pour organiser une formation sur mesure, l’entrepreneur n’a qu’à communiquer directement avec nous, sinon avec l’agent de promotion de son association patronale, mentionne Patrick Dubeau, conseiller en formation à la CCQ. On va d’abord planifier une rencontre avec le représentant de l’entreprise pour bien évaluer le besoin. À partir de là, soit qu’on élabore un devis de formation spécifique pour l’entreprise, soit qu’on adapte une formation existante pour répondre aux besoins exprimés. »
Il rappelle du même souffle que l’employeur n’aura pas un sou à débourser pour le perfectionnement de ses travailleurs, qui sera financé par le Fonds de formation des salariés de l’industrie de la construction. Seul préalable : l’employeur comme ses salariés devront répondre aux conditions d’admissibilité. « On défraie toutes les dépenses, les honoraires du formateur, la location d’équipement si nécessaire, en plus de couvrir les frais de déplacement et d’hébergement des travailleurs, s’il y a lieu », ajoute Patrick Dubeau.
C’est ainsi que trois compagnons grutiers de Grues Maurice Gendron se sont retrouvés, une fois de plus, sur les bancs d’école entre février et mars derniers. D’une durée de six semaines, l’activité de perfectionnement qui leur était proposée a été scindée en deux parties afin de mieux répondre aux besoins exprimés par leur employeur. D’abord un cours de trois semaines sur une grue mobile de 300 tonnes, puis un autre cours, également de trois semaines, sur une grue mobile de 400 tonnes.
Optimiser l’utilisation
« On a voulu leur offrir une formation plus poussée pour qu’ils améliorent leurs compétences et qu’ils soient aussi plus polyvalents en exploitant au maximum les fonctions de l’équipement, indique Julie Gendron. Le cours portait entres autres sur les composantes mécaniques des grues, leur construction et leurs fonctions. Il couvrait aussi les aspects liés au déplacement de l’équipement et à son utilisation en général, en plus des séquences de montage et de démontage. Tous les aspects ont été passés au crible. »
Elle rappelle qu’il ne s’agissait pas d’une formation de base, mais bien d’une formation très technique. « Le but, c’est de nous assurer une relève compétente et qualifiée, mais aussi de réduire les bris mécaniques sur l’équipement et d’en optimiser toutes les possibilités, ajoute la gestionnaire. Et c’est doublement rentable parce que, d’un côté, on améliore la productivité de nos grutiers au chantier et, de l’autre, on diminue les risques d’incidents sur le plan de la santé et sécurité. C’est aussi très mobilisant pour les travailleurs. »
En témoigne Alexandre Flowers, un des trois grutiers à avoir profité de la formation. « On a entre autres appris comment faire les calculs de charge en fonction de la force du vent et comment mettre le luffing et le superlift, dit-il. C’était vraiment intéressant et utile comme apprentissage. De connaître le montage et l’opération de ces grosses machines, ça donne confiance en soi. »
Ces bénéfices se répercutent par ailleurs sur la stabilité de l’effectif de l’entreprise. Julie Gendron rapporte en effet un taux de roulement très faible parmi ses grutiers, dont le doyen compte près de 30 ans de service. « Ces formations renforcent leur sentiment d’appartenance envers notre entreprise, c’est certain. Mais les opérateurs en tirent aussi beaucoup de satisfaction personnelle. Ils sont fiers parce qu’ils sont formés par l’élite. Ils sont fiers aussi parce qu’ils deviennent de meilleurs grutiers. Ça aussi, ça compte », conclut-elle.
- Rentabiliser l’achat
- Optimiser les fonctions
- Réduire les bris
- Améliorer la productivité
Cet article est tiré du Supplément thématique – Équipement de chantier 2016. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !
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