Opérateur de chargeuse écrasé mortellement : des lacunes identifiées

26 mars 2015

Au Québec, entre 2009 et 2013, 39 travailleurs sont décédés après avoir été coincés ou écrasés par de l'équipement ou des objets.

Le 8 septembre 2014, Normand Béland, opérateur de chargeuse sur pneus au service de l'entreprise Jobert, est écrasé mortellement lors du démantèlement du corps de soupape, un composant du système hydraulique de la chargeuse.

 

Parmi les causes à l'origine de l'accident, la CSST identifie, dans les conclusions de son enquête, notamment des lacunes dans la gestion de la santé et de la sécurité des travaux d'entretien et de réparation de la machinerie lourde.

 

Le travailleur est écrasé mortellement

Le jour de l'accident, la chargeuse est stationnée près du garage de l'entreprise pour la réparation d'une fuite d'huile hydraulique sous le corps de soupape. Le godet de la chargeuse est à plat sur des blocs de béton, à une hauteur d'environ 1,2 m. L'opérateur est sous les bras de la chargeuse afin de procéder au démantèlement du corps de soupape.

 

Un autre travailleur, qui s'affaire dans le garage, entend soudainement un bruit s'apparentant à de l'huile qui gicle, suivi d'un fort bruit d'impact. Il se rend à l'extérieur du garage et constate que le godet est pratiquement au sol et que l'opérateur est écrasé sous les bras de levage de la chargeuse. Diverses manœuvres sont entreprises pour le dégager. Il est transporté à l'hôpital, où son décès est constaté.

 

Les causes de l'accident

L'enquête a permis à la CSST d'établir trois causes pour expliquer cet accident. Tout d'abord, le travailleur s'installe dans une zone dangereuse pour procéder au démantèlement du corps de soupape de la chargeuse.

 

Également, la perte soudaine de pression hydraulique libère la rotule qui relie le godet au bras de levage modifiant l'état d'équilibre des bras de levage de la chargeuse et entraînant ainsi le godet au sol. Finalement, la gestion de la santé et de la sécurité concernant les travaux d'entretien et de réparation de la machinerie lourde est déficiente.

 

La CSST exige une meilleure méthode

À la suite de cet accident, la CSST a notamment exigé de l'employeur qu'il mette en place une méthode de travail sécuritaire lors de travaux d'entretien et de réparation de la chargeuse.

 

La CSST considère que l'employeur, Jobert, a agi de manière à compromettre la santé et la sécurité des travailleurs. Par conséquent, un constat d'infraction lui a été délivré. Pour ce type d'infractions, l'amende peut varier de 15 839 $ à 63 355 $ pour une première offense, et de 31 678 $ à 158 389 $ s'il s'agit d'une récidive.

 

Source : Commission de la santé et de la sécurité du travail