Le Centre d’expertise et de recherche en infrastructures urbaines (CERIU) est en voie d’actualiser sa mission et ses services. Hervé Rivet, directeur général de l’organisme, explique.
Par Annie Saint-Pierre
Le CERIU prend un nouveau virage qui permettra de mieux représenter les intérêts de ses membres. L’organisme vient d’ailleurs de compléter une vaste tournée de toutes les régions du Québec, au cours de laquelle 300 décideurs du milieu municipal ont pu partager leurs préoccupations sur les besoins et enjeux de gestion des infrastructures municipales.
Il se dégage de ces rencontres de grandes lignes directrices proposées sous la forme de 13 recommandations. Le directeur général du CERIU, Hervé Rivet, précise qu’elles visent à offrir aux divers décideurs et gestionnaires municipaux une offre de service accessible, diversifiée et disponible répondant à leurs besoins selon leurs réalités municipales en matière d’infrastructures.
« Il s’agit donc d’un regard vers l’avenir qui propose des pistes d’action et des leviers stratégiques concrets pour améliorer le soutien aux municipalités dans l’exercice de leur rôle de propriétaires des infrastructures municipales », expose-t-il.
D’entrée de jeu, il mentionne que pour offrir une eau de qualité, des rues sans nids-de-poule, ainsi que des bâtiments municipaux qui sont à la fois sécuritaires et modernes, l’entretien et la mise aux normes constante des infrastructures municipales doit être une priorité de tous les instants. Parce que c’est le maillon fort de la collectivité.
D’ailleurs, dès cet été, le CERIU disposera d’une nouvelle vitrine électronique et interactive avec une plateforme web. « C’est un premier pas concret dans notre réorganisation. Les gens nous demandent beaucoup d’information et nous souhaitons la leur offrir par l’intermédiaire de ce média qui est très accessible », précise le directeur général.
Constats et recommandations
Le premier constat qui émerge de la consultation tenue au cours des derniers mois est un fort besoin d’information intégrée et ciblée en matière d’infrastructures. Et ce, indique le rapport de la tournée, « tant aux niveaux technique, opérationnel, de la planification, du développement urbain, du financement, de l’établissement des coûts de revient, de critères décisionnels, de la notion d’espace public ainsi que des liens avec les programmes gouvernementaux ».
Ainsi, le CERIU développera un référentiel de gestion de l’espace public qui inclurait notamment un volet décisionnel et un volet technique. Le développement de formations à l’intention des décideurs et du personnel municipal figure parmi les recommandations ainsi que la diffusion, via le web, de l’information relative à l’ensemble des aspects des infrastructures municipales.
Un second constat a été posé au cours des échanges entre les gens du CERIU et les intervenants municipaux : la perte de mémoire corporative, ainsi que le manque de ressources requises pour la gestion des données de localisation et d’état, est un problème criant. « Il est primordial de cibler et d’adapter des outils informatisés de gestion de données, de bâtir un programme d’entretien préventif, de devenir proactif dans la gestion des milliards de dollars publics », dit Hervé Rivet.
D’autre part, les municipalités ont besoin d’appui dans la gestion des programmes gouvernementaux. Le CERIU veut donc mieux intégrer et concentrer les canaux de communication. La notion des coûts est au coeur des préoccupations des élus qui veulent connaître les investissements totaux et les impacts financiers pour mieux gérer les risques. Hervé Rivet compte donc développer un outil d’analyse par simulation financière et adapter un outil de suivi des travaux majeurs.
Petites municipalités
Des particularités se dessinent pour les municipalités de moins de 6 000 habitants qui souffrent d’un manque flagrant d’expertise et de ressources techniques Le CERIU recommande donc de créer des pôles de regroupement de services techniques, d’accompagner les décideurs dans leur processus décisionnel, de développer des formations spécifiques et de concentrer la pénétration des réseaux de décideurs par le CERIU.
« Le Centre a saisi cette opportunité unique pour remettre en question la base de sa mission et l’adéquation de son offre de services. Cet exercice de réflexion s’inscrit directement dans une volonté ferme d’amélioration continue pour nos clients », analyse Hervé Rivet.
Un forum se tiendra cet automne afin d’identifier des cibles d’action pour le CERIU. Un plan de développement stratégique est en préparation et il sera présenté dès le début 2014. Cette stratégie aura une durée de trois ans.
Cet article est tiré du Supplément thématique – Infrastructures et grands travaux 2013. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !
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