Place Bell : un grand projet en mode accéléré

Dans le cadran nord-est des boulevards Le Corbusier et de La Concorde, à Laval, quatre grues à tour s’activant à l’intérieur d’un périmètre de 27 000 mètres carrés signalent au loin la présence d’un grand chantier de construction : celui de la Place Bell, un projet de 200 millions de dollars dont la réalisation se déroule rondement depuis le démarrage des travaux en septembre 2014. Très rondement même.

Il faut dire que l’entrepreneur Pomerleau, qui mène ce chantier en mode clés en main, est ni plus ni moins engagé dans une course contre la montre. Car ce projet piloté par la Cité de la culture et du sport de Laval doit être livré pour le tout début du printemps 2017, un échéancier très serré quand on sait qu’il doit se traduire d’ici là par la conception et la construction d’un complexe de près de 75 500 mètres carrés, répartis dans deux volumes reliés par des accès protégés.

L’un, le bloc A, prendra la forme d’un amphithéâtre comptant 10 000 sièges et plus d’une quarantaine de loges corporatives ; le bloc B, à vocation communautaire celui-là, abritera une patinoire olympique et une autre de dimension LNH (dédiée au hockey amateur) pouvant respectivement accueillir 2 500 et 500 spectateurs, en plus de loger des espaces commerciaux et des locaux administratifs. Sans compter qu’il comportera 700 espaces de stationnement souterrain.

« Le chantier est déjà avancé dans une proportion de plus de 10 % et il continue de progresser à une cadence soutenue dans le respect des échéanciers établis, indique Louis-Philip Bolduc, gérant de projet pour le bloc B. L’excavation de 170 000 mètres cubes de terre sur le site, ce qui représente 18 000 voyages de camion, est maintenant pratiquement terminée. Et depuis environ six semaines, les travaux de coffrage sont en cours autant dans le secteur des stationnements souterrains que dans celui de l’amphithéâtre. »

Les ouvrages de coffrage et de bétonnage se poursuivront jusqu’à l’été. L’érection de la structure d’acier du bloc communautaire démarrera durant la période estivale, alors que la mise en place de celle qui composera l’ossature de la toiture de l’amphithéâtre – il sera pourvu d’une structure de béton – est prévue en septembre prochain. Une fois l’enveloppe fermée, une étape que l’on vise à franchir le plus tôt possible avant la prochaine saison hivernale, démarreront aussitôt les ouvrages intérieurs. La cadence du chantier ira dès lors en s’accélérant pour atteindre une pointe de plus de 200 travailleurs en 2016, soit le double de l’effectif qui s’y active actuellement.

Si le mode clés en main permettra au final de devancer d’au moins 18 mois l’achèvement des installations par rapport aux modes de construction traditionnels, le design et les travaux sur le terrain étant réalisés en parallèle, il enjoint du coup à Pomerleau d'assurer une gestion de projet réglée au quart de tour. C’est pourquoi l’entreprise beauceronne a mis en place une structure lui permettant de s’assurer que les activités de conception puissent fournir l'information nécessaire à la bonne marche du chantier. Et qu’elle s’est aussi donné des outils lui permettant de minimiser les risques liés à une conception évoluant au rythme du déroulement d’un chantier de grande envergure.

« Nous pouvons compter sur le BIM [Building Information Modeling] qui est entièrement intégré dans le projet depuis le développement de la proposition en appel d’offres, note Tony Maheux, gérant de projet pour le bloc A. Nous travaillons aussi au chantier avec des tables à plans électroniques, ce qui fait que pratiquement aucun plan papier n’est utilisé sur place.

« En outre, poursuit-il, un logiciel d’échange et de stockage de la documentation utilisé en réseau avec tous les intervenants permet notamment de centraliser en un seul endroit toute l’information sur le projet, incluant les plans et les devis. Le client y a également accès, ce qui simplifie les échanges avec celui-ci. »

À la livraison de la Place Bell, plus de 25 sous-traitants auront oeuvré à sa réalisation. Vu la nature du projet, Pomerleau procède par phase pour l’octroi des contrats aux entrepreneurs spécialisés. L’équipe en mécanique-électricité, soulignons-le, a déjà été retenue et veille depuis le tout début à accompagner les ingénieurs à la conception. Les entrepreneurs qui verront à l’exécution des travaux portant sur la structure et l’enveloppe seront sélectionnés au printemps. Tout comme le seront d’ici la fin de l’automne ceux qui seront appelés à réaliser les ouvrages architecturaux à l’intérieur.

Au final, non seulement Laval bénéficiera-t-elle d’une nouvelle infrastructure sportive digne de la troisième ville en importance au Québec, mais aussi d’installations performantes. Car bien que le projet ne vise pas l’obtention d’une certification LEED, il n’en demeure pas moins que son concept sera le fruit de l’intégration de plusieurs stratégies écologiques et éconergétiques. Comme la récupération de la chaleur de l’air vicié évacué et de celle dégagée par les systèmes de refroidissement des patinoires, pour ne citer que cet exemple.

Cet article est tiré du Supplément thématique – Projets 2015.
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