Malgré la crise sanitaire qui sévit toujours, l’Administration portuaire de Montréal (APM) a confirmé, lors d’un point de presse tenu le 15 juillet dernier, son intention d’aller de l’avant avec son projet de terminal à conteneurs à Contrecoeur.
Le projet, dont les couts sont estimés entre 750 et 950 millions de dollars, connaitra d’ailleurs ses premiers développements avant la fin de l’année. À terme, le nouveau terminal permettra de manutentionner pas moins de 1,15 million de conteneurs équivalents vingt pieds (EVP).
« L’APM gère le Port de Montréal, le plus grand port de l’Est du Canada et l’un des ports les plus importants de la côte Est pour la manutention de conteneurs, rappelle Laurent Fafard, directeur, Développement de projet – Contrecoeur. Entre 1967 et 2019, il a connu une croissance moyenne de 13 pour cent de ses activités et il est prévu que ses quatre terminaux à conteneurs atteindront leur pleine capacité au cours de la présente décennie. Le moment est donc venu de développer le site de Contrecoeur. »
Il signale que le site de Contrecoeur comprend déjà un terminal de vrac solide, en exploitation depuis le milieu des années 1950, et qu’entre 1988 et 1992 l’APM y a acquis 468 hectares (ha) de terrains additionnels. Le site offre aussi plusieurs autres avantages, dont une configuration idéale, la proximité d’un réseau ferroviaire et de grands axes routiers (autoroute 30 et route 132) ainsi que l’espace nécessaire pour le développement industriel et logistique.
Pour répondre aux besoins futurs de l’APM, qui prévoit une augmentation d’environ 50 % de la capacité actuelle du Port de Montréal, le nouveau terminal de Contrecoeur comprendra un mur de quai de 675 mètres (m), qui permettra l’amarrage simultané de deux porte-conteneurs d’une longueur maximale de 300 m chacun, et une zone d’approche d’une profondeur de 11,3 m.
Le projet se complètera d’une aire de manutention de conteneurs et d’une aire d’empilement des conteneurs réfrigérés, de bâtiments administratifs et d’entretien, de même que des bâtiments auxiliaires nécessaires au soutien des opérations. Une cour ferroviaire intermodale et une connexion à la ligne principale du CN, de même qu’une voie d’accès routière et un portail d’accueil pour les camions, figurent également au programme.
La construction et la mise en service du nouveau terminal se feront toutefois de façon graduelle, indique pour sa part Ryan Dermody, vice-président du Port de Montréal, en précisant que le projet sera réalisé en mode conception-construction et qu’il fera l’objet d’un appel de qualification au cours des prochaines semaines. Au terme de cet exercice, trois répondants seront retenus et seront invités à déposer une proposition. Cet appel de propositions est prévu pour le 1er trimestre de 2021.
Cette première phase, qui concerne une portion de 115 ha sur les 468 ha de la réserve foncière, sera toutefois précédée de travaux préparatoires afin de rendre le site accessible et prêt à la construction. Des travaux de drainage sont d’ailleurs en cours dans certains secteurs. Des activités de terrassement sont également prévues vers la fin de l’année et feront l’objet d’un appel d’offres, une fois reçues les autorisations environnementales.
Les prochaines étapes permettront par ailleurs de préciser les travaux nécessaires pour la connexion aux réseaux existants. On ne prévoit cependant que peu de réaménagements puisqu’une connexion à la ligne principale du CN existe déjà. Quant à l’étendue et la profondeur de l’aire d’approche, elles seront divulguées plus tard aux soumissionnaires retenus au terme du processus de l’appel de propositions. La mise en service du terminal est prévue pour 2024.
Cet article est paru dans l’édition du 13 aout 2020 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.