Le quartier Griffintown attire les promoteurs montréalais depuis plusieurs années et les immeubles résidentiels y sont maintenant nombreux. Avec ses trois phases totalisant environ 450 unités d’habitation et une certification LEED Platine visée, le complexe Arbora, qui serait le plus gros projet en bois lamellé-croisé (CLT) au monde, se démarquera de ses voisins.
Alors que les premiers contrats en excavation et en coffrage seront accordés sous peu, la construction de la phase 1, un édifice locatif de huit étages et 130 unités, sera bientôt amorcée, en vue d'une livraison à la fin de 2016. Le rez-de-chaussée sera occupé par des commerces de proximité et une terrasse commune est prévue au toit.
Le second bâtiment comptera environ 150 unités d’habitation en copropriété, d’une superficie variant de 440 à 1 700 pieds carrés, dont 30 maisonnettes de ville aménagées sur les deux premiers paliers. Le huitième étage, pourvu d’une mezzanine, accueillera des appartements terrasses, auxquels sera dédié le toit de l’édifice.
La livraison de cette seconde phase est prévue au printemps 2017. La phase 3, dont les plans ne sont pas encore réalisés, pourrait pour sa part comprendre environ 140 unités. Des commerces pourraient aussi s'y trouver.
Un stationnement souterrain de deux étages, comportant 460 emplacements, 30 bornes de recharge pour les voitures électriques et un lave-auto, fait partie du projet. Le complexe offrira à ses résidents plusieurs espaces communs, aménagés principalement au cours des deux premières phases. Des salles multifonctionnelles, un gymnase avec sauna, des modules de jeux pour enfants, un atelier d’entretien de vélos et même un espace lave-pitou sont envisagés. L’implantation au sol des bâtiments étant de 55 %, des espaces verts aménagés, une piscine extérieure et une cour intérieure sont aussi prévus.
Pour atteindre la certification LEED Platine, les promoteurs LSR-Gesdev et Sotramont ont privilégié le bois CLT, un produit pour lequel l’entreprise chibougamoise Nordic Structures a obtenu la certification FSC (Forest Stewardship Council), garantissant une gestion durable des forêts.
Si le règlement de zonage de la Ville de Montréal impose l'utilisation du béton pour les espaces commerciaux des phases 1 et 3, les dalles, les colonnes et les poutres du complexe seront en épinette noire.
« Ça nous permet d’avoir l’approche la plus écologique en bâtiment, avance Marc-André Roy, président de Sotramont, également constructeur du complexe. Le bois, de par sa fabrication et sa mise en place au chantier, est le matériel de construction le plus écologique. »
Le bois CLT se compare de plus avantageusement à ses compétiteurs en ce qui a trait à ses capacités ignifuges, alors qu’il résiste aussi bien que le béton, et même mieux que l’acier, aux incendies. Au chapitre de l’isolation thermique, il est sept fois plus performant que le béton et 500 fois plus résistant que l’acier.
L’entrepreneur loue également la maniabilité du produit québécois : « Du point de vue de l’exécution des travaux, il y a une maniabilité accrue de par la nature du bois. Ça nous permet de monter un étage par semaine. Il n’y a pas de mûrissement, pas de décoffrage, il arrive déjà prémesuré et précoupé. »
Les promoteurs, conseillés dans leur démarche par Écohabitation, ont de plus intégré des systèmes de récupération de la chaleur à la ventilation des bâtiments. S’ils ont préféré laisser de côté la récupération des eaux usées, pour faciliter la gestion des édifices par leurs futurs occupants, ils sont confiants que l’utilisation de matériaux locaux et écologiques, l’aménagement de toits verts ainsi que l’accessibilité des services et des transports en commun leur donneront les points nécessaires à l’obtention de la certification LEED Platine.
D’une superficie totale de 597 560 pieds carrés, le projet, conçu par la firme d’architecture Lemay+CHA, représente un investissement de 130 millions $. L’ingénierie de structure a été assurée, pour les sections en bois, par Nordic Structures et par Consultants LGL, pour les sections en béton. Les firmes Dupras Ledoux et Equiluqs ingénierie étaient pour leur part responsables, respectivement, du génie mécanique-électrique et du génie civil. La firme Humà Design a été chargée du design intérieur. Finalement, les firmes MJM Conseillers en Acoustique, pour l’acoustique, et PTVD, pour l’enveloppe, participent au projet en tant que consultants.
Cet article est paru dans l’édition du mardi 27 octobre 2015 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !