L'édifice de GlaxoSmithKline – Rencontre entre la science et l'architecture

L'ensemble des professionnels oeuvrant dans le domaine de la construction le savent, ériger un bâtiment adapté à un climat rigoureux tel que celui de Québec constitue un défi de taille. Dans les faits, vouloir construire en adéquation avec les caractéristiques physiques et météorologiques d'un site, c'est chercher à offrir une œuvre architecturale pertinente et confortable aux occupants qui y travailleront, y vivront. L'atteinte d'une qualité supérieure en architecture est aussi un gage de succès en ce qui a trait au rendement de l'investissement pour une entreprise, car celle-ci verra fort probablement la productivité de son équipe augmenter.

Concilier esthétique architecturale et performance n'est malheureusement pas une mince affaire. La concrétisation d'une telle ambition peut cependant être facilitée lorsque certains conditions particulières sont réunies, entre autres l'implication d'un client conscientisé de l'importance d'une architecture de qualité supérieure, un budget et des délais adéquats, une équipe de conception chevronnée et audacieuse ainsi que la participation active de consultants spécialisés qui accompagneront les concepteurs avec créativité. En ce sens, le nouvel édifice administratif de GlaxoSmithKline (GSK) Biologicals érigé dans le parc Technologique du Québec Métropolitain à Sainte-Foy se démarque. Récemment couronné d'un prix Contech 2011 pour la pratique novatrice et étant sur la liste des 10 principaux projets qui contribueront à métamorphoser le paysage architectural des villes de Québec et Lévis au cours des années à venir, cet édifice alimente déjà bon nombre de discussions.

Mode concours et multidisciplinarité

En invitant quatre firmes d'architecture à participer à un concours dont l'enjeu était l'octroi d'un contrat pour la conception de leur futur édifice administratif, GSK confirmait dès le départ sa ferme intention de loger ses employés dans un édifice de haut niveau, autant sur le plan esthétique, fonctionnel que de la performance énergétique. C'est finalement coarchitecture (anciennement Hudon Julien Associés) qui a remporté les enchères grâce à une proposition unique et innovante ; un bâtiment phare qui permettrait à GSK de faire bande à part dans le contexte de la ville de Québec.

Dès les premiers instants du concours, l'objectif de l'équipe était clair : le bâtiment devait faire figure de proue en ce qui a trait à la symbiose entre l'architecture et les diverses stratégies passives et actives composant les systèmes mécaniques tout en s'imposant comme une référence architecturale en climat nordique. La participation active de spécialistes en science du bâtiment a permis d'optimiser le concept de base des architectes et d'assurer que celui-ci respecte en tout temps les meilleures pratiques relatives au confort des occupants et à l'économie d'énergie. Dans le cadre particulier du concours architectural, mode malheureusement encore rarissime dans la pratique de l'architecture au Québec, l'équipe de conception a très bien été servie par ses visées ambitieuses du départ. Pour l'occasion, elle a su se réinventer et, par le fait même, surprendre le client en dépassant largement les attentes initiales.

Innovation et confort

Maintenant occupé, le bâtiment présente des performances énergétiques bien au-delà des standards reconnus tout en mettant de l’avant plusieurs stratégies architecturales et d’ingénierie complémentaires qui assurent le confort des occupants. La structure de bois spectaculaire séquestre le carbone et est bien visible de l'extérieur grâce à l'immense paroi vitrée orientée franc sud de type double peau, une première dans la région de Québec. L'intégration de dispositifs d'occultation solaire dans cette paroi permet d'offrir un confort accru au sein des espaces de socialisation adjacents à celle-ci.

La stratégie de chauffage repose sur un système de géothermie active couplé à un récupérateur de chaleur des plus efficaces. Les occupants bénéficient aussi d’un système de chauffage radiant au plancher, intégré dans les chapes de béton ajoutées à la structure de bois. La climatisation des différents espaces est assurée par des poutres de refroidissement et, lorsque les conditions climatiques le permettent, par une ventilation naturelle gérée automatiquement à l'aide d'une station météo installée sur le site. Avec du recul, il est possible d'affirmer que l'importance accordée, dès le départ, à l'intégration des systèmes est l'un des aspects ayant le plus contribué au succès du projet.

En terminant, sachez qu'il me fera plaisir de prendre connaissance de vos commentaires concernant cette chronique ou tout autre sujet connexe. Pour ce faire, vous pouvez m'écrire à l'adresse courriel suivante : fcantin@hudonjulien.com

L’auteur est stagiaire en architecture chez coarchitecture (anciennement Hudon Julien Associés), bénévole au sein de la section du Québec du CBDCa et membre d’ECOOP, une coopérative offrant divers services de consultation en science du bâtiment.