Bien établie à Saint-Pascal, une ville située dans la municipalité régionale de comté de Kamouraska, dans le Bas-Saint-Laurent, Construction Marcel Charest et Fils fait partie du paysage économique de l’Est du Québec depuis maintenant quatre décennies.
En 1976, Marcel Charest se lance en affaires en créant Construction Marcel Charest et Fils. À l’époque, l’entreprise s’affairait majoritairement dans le secteur résidentiel, en plus d’exploiter un commerce au détail, soit une quincaillerie. Le cliché veut que l’évolution d’une entreprise fasse en sorte que sa mission se transforme, s’adapte au marché et se modernise, et Construction Marcel Charest et Fils est un bel exemple de cette idée. Au fil des ans, son cercle d’activités s’est développé graduellement, se dirigeant majoritairement vers la construction commerciale, industrielle et institutionnelle, aujourd’hui les trois secteurs de prédilection de la direction.
« En 1997, on a pris la décision de vendre la quincaillerie pour se concentrer uniquement sur le monde de la construction », explique Guy Charest, devenu président de l’entreprise. Ce dernier est appuyé par son frère Marc, qui agit à titre de vice-président. « Il faut s’adapter au marché, la construction a beaucoup changé au cours des 15 dernières années. Maintenant on travaille 12 mois, ce qui n’était pas le cas autrefois. » On peut dire que l’adaptation s’est bien passée, puisque le chiffre d’affaires de l’entreprise avoisine les 20 millions de dollars.
Un défi régional
Exploiter une compagnie de construction en région représente un défi supplémentaire pour un entrepreneur, car une large part des contrats octroyés dans la province suit la charge démographique, dans les grands centres.
« La grosse portion de notre clientèle provient de la région du Bas-Saint-Laurent, spécifie le principal intéressé. Nous nous concentrons surtout sur un territoire qui s’étend de Montmagny à Gaspé. Par contre, on a des clients privés qui font affaire avec nous depuis de nombreuses années et qui sont situés à Québec et Montréal. »
La relation de confiance entre donneurs d’ouvrage et entrepreneurs est la clé de la réussite. « Au fil du temps, mon père avait créé des liens avec des donneurs d’ouvrage et aujourd’hui, les enfants de ces mêmes donneurs d’ouvrage continuent de faire affaire avec nous, alors que nous sommes la deuxième génération également. Pour moi, ça veut dire que nous donnons du bon service et que nous faisons de la bonne construction. »
Le fait d’oeuvrer principalement dans sa région ne veut pas nécessairement dire que l’entreprise n’a pas à tenir compte de l’éloignement, surtout dans le Bas-Saint-Laurent. « Quand on va travailler à Gaspé par exemple, même si on dit qu’on reste dans notre région, on travaille loin de la maison. Il y a beaucoup de route à faire entre Saint-Pascal et Gaspé, on parle de six heures. »
Pour celui qui est à la tête de cette entreprise qui a fêté son 40e anniversaire en 2016, l’éloignement ne constitue plus vraiment un obstacle, surtout avec les moyens de communication modernes qui facilitent grandement le travail. « Aujourd’hui, avec Internet, le fait d’être installé dans une région éloignée ne représente plus un problème. En réalité, même si on est loin, on est proches de tout le monde. Si nous avons besoin de matériaux, si nous devons trouver des sous-traitants ou si nous avons à dénicher des équipements, c’est assez facile avec la technologie à notre disposition. »
D’ailleurs, au sujet des nouvelles technologies, Guy Charest s’assure de toujours rester au fait des tendances actuelles. À cet effet, il compte bien suivre la mode du BIM, qui gagne en popularité partout dans le monde de la construction. « Là également, c’est une question d’adaptation, nous n’avons pas vraiment le choix, il faut être au devant de la parade. »
Une difficulté commune
Malgré la cinquantaine d’employés sous sa gouverne et le peu de roulement au sein de son personnel, Guy Charest avoue que le véritable défi auquel doit faire face son entreprise en est un que vivent pratiquement tous les entrepreneurs de la province de Québec, qu’ils soient situés dans les grandes agglomérations ou non : la main-d’oeuvre.
« Le défi de la main-d’oeuvre est grandissant, il s’agit d’un problème d’ampleur. Le recrutement se fait difficilement, c’est une tâche laborieuse de trouver des gens. Voilà le grand défi des années à venir. Nous avons la chance d’avoir des chargés de projet et des contremaîtres qui travaillent pour nous depuis de nombreuses années, comptant entre 20 et 30 ans d’ancienneté. Mais il y a un hic, ils sont dans la cinquantaine et même plus. Il faut alors penser à la relève, il faut s’assurer de trouver des gens qui seront en mesure d’attraper la balle au bond à moyen et à long terme. Évidemment, on a de bons jeunes aussi et on s’assure de les garder avec nous. »
Construction Marcel Charest et Fils enchaîne les projets d’envergure dans son coin de pays et a d’ailleurs récemment été récompensée pour son implication, son dynamisme et son excellence par l’Association de la construction du Québec (ACQ), qui lui a remis le trophée Construire 2017 pour la région du Bas-Saint- Laurent / Gaspésie / Les Îles. Il s’agit d’un prix attribué aux entreprises qui ont su se démarquer en contribuant au développement économique et social de leur région.
« On a été nommés par des architectes, des sous-traitants et des entrepreneurs, donc par des gens avec qui on travaille sur une base quotidienne. J’imagine que ça signifie qu’on fait un travail assez convenable, ajoute Guy Charest. Nous en sommes très fiers. »
Le président souhaite voir une troisième génération emboîter le pas au sein de l’entreprise fondée par son père. « Déjà, les deux enfants de Marc travaillent avec nous. De plus, mes deux enfants ont étudié pour devenir architectes. Pour l’instant, ils vivent leurs expériences de travail au sein d’autres entreprises, mais dans un avenir plus ou moins éloigné, peut-être qu’ils vont choisir de nous rejoindre. Nous ne voulons pas forcer personne, ils ont le choix et la porte est ouverte. Ils ont encore du temps. L’objectif est évidemment de garder l’aspect familial de l’entreprise. »
Exceller en région, c’est chose possible, et la réussite de l’entreprise familiale Construction Marcel Charest et Fils en fait la preuve année après année.
- Volume d’affaires en 2016 : 18 565 921 $
- Variation par rapport à l’année précédente : ± 1 000 000 $
- Volume d’affaires prévu pour l’année en cours : ± 20 000 000 $
- Nombre d’heures travaillées déclarées à la CCQ en 2016 : 46 664 heures
- Évolution du volume d’affaires depuis cinq ans : ± 5 d’augmentation par année
- MRC de Kamouraska : 3 500 000 $
- Résidence Reine-Antier à Rivière-du-Loup : 4 000 000 $
- Géoparc de Percé : 2 000 000 $
- Réaménagement de l’hôtel de ville de Rivière-du-Loup : 2 000 000 $
- Nouvelle caserne de pompiers à Saint-Alexandre-de-Kamouraska : 1 200 000 $
- MRC Matapédia : 4 000 000 $
- Premier Tech, projet Uruguay : 6 000 000 $
- Centre multifonctionnel de Saint-Épiphane : 1 300 000 $
Cet article est tiré du Magazine – Les Leaders de la construction 2017. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !
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