Hydro-Québec donnait, début janvier, le coup d'envoi aux travaux de mise à niveau du complexe hydroélectrique de la Trenche. L'ouvrage, situé au nord de La Tuque, est le plus important de la société d'État sur la rivière Saint-Maurice. Mais également l'un des plus anciens.
Comme il est en fonction depuis 75 ans, tout un programme d'interventions s'impose. Son coût est évalué à 1,25 G$. Il doit s'échelonner jusqu'en 2034.
Plus précisément, les deniers publics permettront de remplacer les six groupes turbine-alternateur par des modèles récents plus performants, à raison d'un annuellement, soit de 2027 à 2033. En découlera un accroissement de la puissance installée de la centrale d’environ 15 %, qui passera ainsi de 302 à 350mégawatts, et ce, sans modification du débit de la rivière. Durant cette période, les tabliers amont et aval feront également l'objet de travaux de mise à niveau, de même que le passage hydraulique et les services auxiliaires.
Seraient par le suite effectués, en 2034, des travaux à l’intérieur du bâtiment ainsi que la réhabilitation de l’évacuateur de crues. Et sont réalisés cet hiver les travaux de déboisement et de terrassement requis pour l’aménagement du stationnement principal et des aires de travail. Les bâtiments de chantier — on ne parle pas ici de roulottes —, incluant les infrastructures de services, seraient installés à compter de l’été prochain. Ces interventions préliminaires s'étendraient jusqu'à l'automne 2027.
Pointe du chantier en 2030
Hydro-Québec prévoit qu’au plus fort des travaux, en 2030, 200 travailleurs et travailleuses seront présents sur le chantier.
« Travailler sur un ouvrage existant comporte toujours son lot de défis et de complexité, parce que l'on doit composer avec certaines conditions particulières, s'adapter », indique Marie-Andrée Bardier, cheffe de projets chez Hydro-Québec. Ceci a motivé la société d'État à retenir pour ce projet le mode collaboratif, à tout le moins pour les principaux contrats à être octroyés. « Nous sommes actuellement en appel de qualification pour aller chercher des gens qui ont vraiment l'expérience et l'expertise pour travailler là-dessus. Le mode collaboratif, fait-elle valoir, induira la mise en commun des forces, ce qui permettra l'atteinte des objectifs et la livraison du projet dans les temps. »
Trois principaux lots distincts sont prévus, soit à l'intention des entreprises spécialisées en mécanique lourde et civile, de celles liées aux équipements auxiliaires ainsi que des fabricants de groupes turbine-alternateur.
Au fil de l'eau
Construit au début des années 1950 par la Shawinigan Water and Power Company, l'aménagement hydroélectrique de la rivière Trenche, un affluent de la rivière Saint-Maurice, est doté d'une centrale de six groupes turbine-alternateur et d'un barrage de type béton‑gravité. Ce dernier a une hauteur et une longueur de 53 et de 442 mètres (m), respectivement. Sa chute de près de 50 m permet d'alimenter 109 000 habitations. Cette capacité passerait à 126 000 unités à la fin des travaux de réhabilitation.
Ce projet de pérennisation et d'augmentation de la puissance de ce complexe s'inscrit dans la volonté de Québec de doubler la capacité de production hydroélectrique et de capitaliser sur les actifs de la province dans le contexte de transition énergétique que nous connaissons.
Cet article est paru dans l’édition du 13 février 2025 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.