La société Nemaska Lithium, de Québec, espère entreprendre, dès l’automne, les travaux de construction de son usine d'hydroxyde et de carbonate de lithium à Salaberry-de-Valleyfield, en Montérégie.
« Nous sommes en train de finaliser le montage financier », précise Guy Bourassa, président de Nemaska.
Le projet se déploiera en deux phases. Il est nécessaire pour traiter le minerai extrait du gisement Whabouchi situé près de la communauté crie de Nemaska, à environ 280 kilomètres au nord de Chibougamau.
Phase 1: usine pilote
« La première phase de notre projet consiste à aménager une usine pilote qui sera assemblée à partir de composantes préfabriquées. Nous allons faire l’installation de ces équipements à l’intérieur d’un bâtiment existant que nous allons louer », décrit-il.
L'usine de la phase 1 aura une superficie de 25 000 pieds carrés. Elle transformera du concentré de spodumène en hydroxyde et en carbonate de lithium de haute pureté, destinés au marché de la batterie au lithium.
Les équipements de traitement se composent d’un séchoir, d’un cristalliseur, et de cellules d’électrolyse membranaire, les premières à être utilisées pour traiter du lithium. « C’est une technologie existante depuis longtemps qui n’a jamais été testée pour l’hydroxyde de lithium comme nous on veut le faire », dit le président de l’entreprise. Le procédé, qui est en instance de brevet, aura une production annuelle estimée à 426 tonnes.
Quant au cristalliseur, il a été conçu de manière surdimensionnée particulièrement pour le projet Nemaska.
L’investissement totalise 25 millions $, dont 10 millions dans l’achat d’équipements et 5 millions dans l'installation. Le reste est dédié aux travaux mécanique et électrique qui seront confiés à un entrepreneur de la région de Valleyfield, à la suite d’un appel d’offres.
Le contrat pour ces travaux d’assemblage est prévu pour une durée de neuf mois. L’entreprise Met-Chem est déjà retenue en tant qu’ingénieurs-conseils. « Tous les plans et devis sont préparés. Nous avons identifié tous les fournisseurs, nous sommes prêts à aller de l’avant dès que nous aurons attaché toutes les ficelles pour le financement », précise Guy Bourassa.
Les premiers travaux auront lieu au niveau des services connexes au traitement du minerai, comme le laboratoire et les espaces administratifs. Au fur et à mesure que les équipements seront livrés, les ouvriers procéderont à leur installation.
Cette usine pilote sera opérationnelle pendant au moins deux ans. M. Bourassa prévoit qu’une période de huit ou neuf mois sera nécessaire pour confirmer la rentabilité du projet, notamment pour la durabilité des membranes, l’élément essentiel à valider pour Nemaska.
Phase 2: Un investissement de 300 millions $
Si les résultats sont concluants, l’entreprise procédera à la phase 2 de son projet qui est de construire une usine d’une capacité de traitement de 28 000 tonnes d’hydroxyde et de carbonate de lithium par année. Le coût sera de 300 millions $ et plus d’une centaine d’emplois seront créés.
« La majorité des grands utilisateurs d’hydroxyde de lithium que nous avons rencontrés avec nos résultats de laboratoire ont confirmé leur intérêt envers notre produit. Il suffit de démontrer que la qualité de notre produit demeure constante à l’intérieur d’un procédé de fabrication continue », soutient le président et promoteur.
Nemaska Lithium a choisi Salaberry-de-Valleyfield en raison de la présence d'industries complémentaires, de chemins de fer et d'un accès à la voie maritime grâce à un port.
Cet article est paru dans l’édition du jeudi 4 juillet 2013 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !