Dossiers
Par Benoit Poirier
C’est le16 mars prochain que les occupants du 2-22 Sainte-Catherine, à Montréal, commenceront à accueillir leurs premiers visiteurs. Diverses activités, dont de nombreuses expositions, y seront présentées gratuitement à longueur d’année.
Bien que son aménagement ne soit pas tout à fait terminé, le nouvel édifice était officiellement inauguré le 6 février dernier.
Embûches administratives et juridiques, retards lors des travaux, « difficultés inhérentes à cette dualité entre une architecture un peu forte et des organismes un peu moins fortunés, donc le montage financier a été long à réaliser. Tout ça a fait que le projet a pris un peu plus de temps que prévu », commente Christian Yaccarini, président et chef de la direction de la Société de développement Angus (SDA), chef d’orchestre de ce nouveau projet de revitalisation urbaine.
Six ans (dont trois pour la construction) et 20 millions $ d’investissements plus tard, le nouvel édifice à vocation culturelle de près de 60 000 pieds carrés sur six étages hors sol est maintenant réalité. Il a pris forme avec le concours d’Ædifica+Gilles Huot, Architectes (et de l’architecte français Paul Andreu), de SNC-Lavalin sur le plan de l’ingénierie, et du Groupe TEQ, pour la réalisation des travaux.
« On a demandé à nos architectes d’arriver avec une nouvelle vision qui regrouperait la vision qu’on avait, mais qui viendrait aussi ancrer le projet au coin de Sainte-Catherine et Saint-Laurent. Un projet qui s’insérait dans le secteur, qui répondait aux besoins de nos occupants. La réponse a été ce bâtiment construit sur un très petit terrain – on parle de 9 000 pieds carrés – au coin d’une intersection aussi compliquée où construire. C’a été tout un exploit ! », fait remarquer le directeur du projet, Philippe Lamarre.
Le projet de la SDA — organisme sans but lucratif qui n’est pas subventionné, souligne son pdg — a bénéficié d'une enveloppe de 5 millions $ dans le cadre du programme Imaginer-Réaliser Montréal 2025 et de la cession du terrain par la Ville de Montréal. Fondaction CSN a pour sa part investi 12 millions $.
Gestion responsable de l’eau potable, double paroi verre et bois, frêne local, édifice 40 % plus efficace sur le plan énergétique qu’un bâtiment comparable sont au nombre des mesures qui permettent au promoteur de viser la certification LEED-NC.
Copropriété divise
Conformément à l'entente ratifiée avec la Ville de Montréal, la SDA assure à 75 % la vocation culturelle de l'immeuble durant 30 ans. À l’aide de subventions publiques et de campagnes de financement, ARTEXTE, principal organisme canadien à étudier et à mettre en valeur l’art visuel contemporain, le Centre de l’image contemporaine VOX, le Regroupement des centres d'artistes autogérés du Québec (RCAAQ), la librairie d’art actuel FoRMaTS et LA VITRINE y ont élu domicile. Cette dernière, guichet central de 1 345 lieux de diffusion du Grand Montréal, met à la disposition du public une installation multimédia interactive unique au monde signée Moment Factory.
Loge également dans le nouvel édifice du Quartier des spectacles… et des arts visuels la station de radio communautaire et de formation francophone montréalaise CIBL qui, de concert avec l’Association des radiodiffuseurs communautaires du Québec (ARCQ) et l’Association mondiale des radiodiffuseurs communautaires (AMARC), qui regroupent respectivement 34 et 4 500 radios, sont à créer la Maison mondiale des radios communautaires.
On y retrouve aussi le restaurant Le St-Cyr, nommé à la mémoire de la célèbre effeuilleuse Lili St-Cyr, et un bar-terrasse, à l’étage supérieur.
« Chaque occupant culturel est propriétaire à 100 % de son espace. Il y a aussi certains étages qui sont partagés », indique Philippe Lamarre.
Pierre angulaire d’un projet d’ensemble
Le 2-22 Sainte-Catherine constitue la pierre d’assise d’un projet d’ensemble, mentionne le pdg de la SDA, qui a pour but de faire revivre ce coin de rue « hautement symbolique et hautement emblématique ».
L’angle sud-est de l’artère étant maintenant livré, l’équipe de la SDA est en train de concevoir les plans et devis pour les travaux de démolition de plusieurs bâtiments situés en face, incluant le démantèlement et la préservation de certaines façades.
Le relevé laser de celles-ci a été réalisé. L’auscultation et la numérotation de chaque élément de maçonnerie retenu doit débuter la semaine prochaine en vue de leur intégration dans ce vaste projet de remplacement.
« On a l’horizon 2015 pour un projet complété », précise Christian Yaccarini.
Le projet d’ensemble comporte également la construction d’un édifice à vocation culturelle sur le terrain vague sur lequel se trouve actuellement l’édicule de la station de métro Saint-Laurent.
Cet article est paru dans l’édition du mardi 14 février 2012 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !
