Marquée au fer rouge par un accident survenu en décembre 2016, Hydro-Québec corrige sa trajectoire en matière de sécurité. Depuis 2017, la société d’État québécoise parle de conformité pour stimuler la fierté et la bienveillance.
Avec un volume de chantiers qui s’annonce à 3,6 milliards de dollars pour les deux années à venir, Hydro-Québec se montre proactive et a besoin d’un encadrement optimal. Comment veut-elle déployer ces démarches pour protéger les travailleurs?
En février dernier, Hydro-Québec présente le bilan de l’année 2021 en ce qui a trait aux approvisionnements et à ses perspectives en matière de construction pour l’année en cours. Ce qui est une parfaite occasion pour faire une mise au point sur la santé et la sécurité au travail sur ses chantiers de construction. « Se mettre en action », tel est le mot d’ordre!
La bienveillance à l’honneur
L’augmentation remarquée du nombre d’activités principalement dans les projets de transport, de production et de réfection amène les équipes à se responsabiliser pour éviter les blessures sur les futurs chantiers. Stéphane Jean, directeur principal des projets de production et de la SEBJ pour le groupe Trans énergie équipement, donne le ton : « Nous voulons devenir une référence en matière de santé et sécurité, […] parce qu’on y croit et que nous sommes bienveillants pour soi et envers les autres. »
La mort sur le chantier d’un employé d’un fournisseur a paralysé les projets de la Romaine-4 en 2016. Face à une mauvaise évaluation des risques qui a couté la vie de celui-ci, Stéphane Jean affiche une politique de fermeté. Plus loin, il va d’ailleurs dire : « Notre priorité à Hydro-Québec et chez les entrepreneurs doit demeurer pour tous et toutes la santé et la sécurité : c’est non négociable! » Hydro-Québec ainsi que les entrepreneurs doivent donc s’organiser sur toute la chaine de projet pour éliminer n’importe quelle forme de risque.
Une approche collaborative
Depuis 2017 Hydro-Québec passe ainsi au crible les comportements considérés comme indispensables pour assurer la sécurité de ses employés à chaque étape d’un chantier. Comment? En améliorant la prise en charge des dangers via des formations préventives, en collaboration avec les industries, les entrepreneurs et les travailleurs. D’où l’importance de parler, de comprendre ainsi que de diminuer les risques à chacune des phases de projet.
La phase de collaboration nécessite pour l’entrepreneur d’effectuer sa propre analyse à partir du registre et d’intégrer de nouvelles règles dans son programme de prévention.
Enfin, rendu au chantier, Hydro-Québec souhaite développer une dynamique centrée sur les risques. D’où l’importance d’analyser les échéanciers aux trois semaines et de savoir quel danger adviendrait en cas de non-respect. Stéphane Jean parle de gestion des écarts et d’interventions à travers des inspections conjointes. Sur le terrain, Hydro-Québec et les entrepreneurs voient ce qui se passe et ont la possibilité d’intervenir en même temps. Le tandem inspecte l’évolution des travaux selon l’inventaire des bonnes pratiques.
De son côté, le travailleur fait l’analyse sécuritaire de tâches (AST) dans son environnement. En effet, ce dernier se donne les moyens de s’ajuster à l’aide de formations adaptées qui clarifient les exigences et les risques avant une opération comportant des risques. Avec la même énergie, Stéphane Jean met en avant ses convictions : « Selon les écarts constatés, nous appliquerons des mesures correctives. »
Cet article est paru dans l’édition du 3 mars 2022 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.