Attendu depuis 2012, le centre d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) de Chibougamau a officiellement commencé à sortir de terre le 10 mai dernier, sur un terrain situé en bordure du lac Gilman.
La nouvelle construction, qui représente un investissement de 18 millions de dollars, abritera 32 chambres individuelles ainsi qu’un centre de jour pour les aînés et les personnes aux prises avec une déficience physique ou toute autre condition en lien avec une perte d’autonomie.
Le projet a toutefois évolué au fil des ans, indique Julie Pelletier, relationniste au CRSSS Baie-James. « Au départ, on avait prévu 24 places, soit le nombre de personnes âgées actuellement hébergées au Centre de santé de Chibougamau, dit-elle. Mais comme on ne dessert pas seulement la population locale, mais aussi la communauté crie de la Baie-James, on a revu la capacité d’accueil à la hausse. » Actuellement, environ 35 % des résidents hébergés proviennent de la communauté crie, selon les données du CRSSS.
D’une superficie de 2 940 mètres carrés (m2) sur un seul plancher, le CHSLD de Chibougamau aura la forme d’une croix aux branches décalées. Une des branches accueillera le centre de jour et le secteur administratif et de soins, alors que les trois autres seront aménagées en milieux de vie conviviaux pour les bénéficiaires. En tout, il y aura deux îlots prothétiques fermés, l’un de huit chambres, l’autre de dix chambres, ainsi qu’un îlot prothétique ouvert de quatorze chambres. Chaque îlot comprendra une salle à manger, un salon et un bloc sanitaire.
Les chambres, qui seront toutes équipées d’une salle de bains, seront surdimensionnées afin d’accueillir plusieurs visiteurs à la fois. « Comme certains résidents viennent de loin, on a pensé mettre à leur disposition une pièce qu’on appelle le petit condo, note Sophie Laporte, gestionnaire de projet à la Société québécoise des infrastructures. Ils y trouveront tout le nécessaire pour la durée de leur séjour : espaces repos, salle de bains et cuisinette. »
Sur le plan architectural, le bâtiment se reconnaîtra à son design de type manoir, avec faux pignons et toiture en pente recouverte de bardeaux d’asphalte. Sophie Laporte mentionne que la conception rejoint l’esprit de LEED en proposant certaines mesures, comme une structure de bois, un éclairage par DEL et fluocompactes, un système de conditionnement d’air intérieur de type modulaire en H avec roue thermique et un revêtement d’aluminium architectural imitant le bois.
« Comme la construction empiète sur un milieu humide, la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune nous oblige à aménager un bassin de sédimentation au début du ruisseau qui longe le terrain du CHSLD pour éviter de polluer le lac, ajoute la gestionnaire de la SQI. De plus, puisque le roc affleure en surface, on doit construire une station de pompage pour rejoindre le réseau sanitaire de la ville. »
Le chantier a été confié aux Entreprises de construction Guy Bonneau, qui le réalisent à partir de plans et devis préparés par Planitech, en collaboration avec Stantec (civil et structure) et Bouthillette Parizeau (mécanique et électricité). L’entrepreneur de Dolbeau-Mistassini a seize mois pour le mener à bien. Début juillet, les semelles et la fondation étaient avancées à 90 %. Suivront l’installation des murs préfabriqués et la fermeture de l’enveloppe avant les premiers froids. La livraison est prévue pour septembre 2019.
Cet article est paru dans l’édition du jeudi le 26 juillet 2018 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.