Une alliance par la robotique entre Pomerleau et PCL

C’est dans le cadre de ses travaux de recherche et développement que la plus grande entreprise québécoise de construction, Pomerleau, a saisi l’opportunité de s’associer à PCL, un concurrent basé en Alberta et réalisant des projets de construction au pays et dans le monde. « Une de nos missions chez Pomerleau est d’accélérer la vitesse à laquelle nous allons développer et analyser des technologies existantes afin de les déployer sur nos chantiers d’un océan à l’autre », explique Carolyne Fillion, directrice Innovation, recherche et développement. Cette alliance entre Pomerleau et PCL a pris la forme de la robotique, sujet omniprésent à l’heure actuelle en recherche et développement dans le domaine de la construction et surtout rempli de potentiel, puisqu’elle permet de réduire les tâches répétitives n’ajoutant aucune valeur à l’emploi des travailleurs de la construction. « Nous avons donc tous les deux mis de côté le fait que nous soyons normalement toujours en compétition et nous avons plutôt uni nos forces pour implanter davantage d’outils robotiques sur les chantiers dans l’industrie canadienne », ajoute Carolyne Fillion.

La première phase du projet s’est déroulée en novembre dernier et l’accent a été mis sur la collaboration comme telle. « C’était la première fois que nous allions collaborer avec un compétiteur », précise la directrice Innovation, recherche et développement. Moins costaude que les suivantes, cette première étape était tout de même cruciale pour la suite, les entreprises devant apprendre avant tout à travailler ensemble. « C’était une courbe d’apprentissage de part et d’autre. Nous devions former PCL quant à l’utilisation de la robotique. Et en échange, nous avons intégré avec eux une nouvelle caméra à 360 degrés sur Spot », mentionne Mme Fillion. Robot à quatre pattes, Spot est une création de Boston Dynamics que Pomerleau utilise.

Ses articulations particulières et son agilité en font un compagnon de travail idéal sur les chantiers de construction, lui permettant de naviguer dans des environnements instables et en transformation constante. « Spot en soi, c’est uniquement une plateforme », spécifie la dirigeante. « On doit y intégrer de l’intelligence et des équipements pour que le chien robot effectue le travail demandé. » Ainsi outillé, Spot peut par la suite suivre la progression des travaux, en déterminer la qualité ou encore constater le niveau de sécurité des lieux. Fort de sa propre expérience, Pomerleau a donc guidé PCL dans l’implantation de la robotique sur un chantier de construction de ce dernier. En effet, les leçons apprises par l’entrepreneur québécois en trois ans de pratique avec Spot ont pu être partagées avec un autre acteur pour faciliter chez lui cette démarche technologique.

Le projet va donc bon train. La prochaine phase consistera à intégrer de nouveaux équipements d’acquisition de données sur Spot. Cette partie du travail collaboratif réunira à la fois Pomerleau, PCL et Latium Technologies, compagnie derrière les outils en question. En plus de la caméra à 360 degrés s’ajouteront un scanner au laser 3D, des capteurs de la qualité de l’air, des capteurs GPS et des capteurs sensoriels. « Et nous continuerons de travailler ensemble afin d’arriver pour la première fois à intégrer ces équipements à la robotique, et ce, pour le bénéfice de notre industrie », termine Carolyne Fillion.