29 novembre 2019
Par Marie Gagnon

Poursuivant l’hyperspécialisation de ses équipes, Pageau Morel crée Solutions créatives afin d’encadrer le développement de ses ressources en matière d’écoconception.

Afin de cristalliser sa vision globaliste du bâtiment durable, mais aussi pour assurer le développement d’une nouvelle génération d’ingénieurs, Pageau Morel a mis sur pied cette nouvelle équipe constituée des ingénieurs Jacques Lagacé et Roland Charneux. Cette démarche s’inscrit dans un mouvement d’hyperspécialisation entamé en 2009 par la firme. « Le but, c’est de mieux diffuser l’information et les connaissances en matière de conception intégrée, indique Roland Charneux.

 

« On s’intègre à l’équipe de projet au tout début pour faire partager notre expérience, explique-t-il. En fait, on joue un double rôle de mentor : d’un côté, on apporte des idées, de l’autre, on valide celles émises par nos jeunes ingénieurs, qui prennent ainsi de l’assurance et gagnent en confiance. C’est tout aussi profitable pour le client, qui peut alors prendre des décisions éclairées, puisque toutes les options auront été envisagées. Enfin, c’est aussi une façon de conserver nos savoirs et d’assurer la relève de l’entreprise. »

 

Roland Charneux- Photo : Courtoisie

 

Cette initiative arrive à point nommé, ajoute Roland Charneux. En effet, il constate depuis quelques années que les nouveaux diplômés ont une conscience environnementale beaucoup plus grande que celle de leurs prédécesseurs. Ils cherchent donc à intégrer les rangs de firmes qui mettent à l’avant-plan l’impact du bâtiment sur l’environnement. Et chez Pageau Morel, l’écoconception est loin d’être une mode passagère, bien au contraire.

 

Une tendance lourde

« On a commencé à s’intéresser à l’écoconception il y a plus de vingt ans, rappelle Roland Charneux. Pour nous, tous les projets, petits ou grands, peuvent être abordés sous l’angle de l’écoconception, mais pas au même niveau. En regroupant nos talents au sein d’équipes hyperspécialisées, comme Solutions créatives, on répond aux besoins de nos clients, qui cherchent des experts dans leur domaine. Et ça donne de meilleurs produits au final. » Il ajoute que l’écoconception repose souvent sur des technologies de pointe et des approches novatrices. Et qu’à celles-ci sont associées des risques potentiels auxquels le client doit consentir.

 

Par exemple, pour améliorer le bilan environnemental d’un bâtiment, on va bien sûr optimiser l’enveloppe, mais on va aussi intégrer des pompes à chaleur et miser sur l’inertie thermique des dalles de béton. « Au magasin MEC du Marché central, on a même installé des citernes pour récupérer l’eau de pluie. Mais pour cela, il faut d’abord obtenir l’adhésion du client. »

 

Une vision affinée

Autant de réalisations qui ont permis à la firme d’affiner sa vision de l’écoconception, souligne au passage Roland Charneux. « L’écoconception, c’est d’abord réduire les ressources externes, comme la consommation électrique, en concevant une enveloppe ultraperformante et en misant sur une fenestration abondante pour profiter de l’éclairage naturel et maximiser les gains solaires en hiver, tout en mettant en place des solutions pour emmagasiner cette chaleur et la restituer plus tard.

 

« Mais il faut aussi instaurer une meilleure mixité quand on développe de nouveaux quartiers et combiner les différentes fonctions pour profiter de synergies sur le plan énergétique, poursuit-il. Par exemple, la chaleur générée par un centre de données pourrait être récupérée pour chauffer l’eau chaude d’un pâté de maisons. Il reste quand même beaucoup de chemin à faire en conception intégrée, et parfois on n’a pas toute la flexibilité souhaitée dès le départ. Mais j’ai confiance en nos jeunes. Ils ont la vision, l’intérêt et la motivation pour faire bouger les choses. »