Dossiers
28 mars 2013
Par Justin Dupuis
On le sait déjà depuis plusieurs années, le vieillissement de la population apportera des défis dans à peu près toutes les sphères de la société. Le secteur du logement n'y échappera pas puisqu'il existe trop peu de résidences adaptées aux besoins de la population vieillissante.
En 2006, Statistique Canada évaluait à 23,6 % la proportion des Canadiens âgés entre 55 ans et 84 ans. Tout porte à croire qu'au cours des prochaines décennies, la tendance s'accentuera de manière importante. Si les projections de l'organisme s'avèrent, en 2036, ce sera plutôt 31,2 % de la population du pays qui se situera dans cette tranche d'âge.
Vieillissement et marché du logement
C'est la raison pour laquelle à la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL) multiplie les publications visant à fournir de l’information portant sur les conséquences qu'aura le vieillissement de la population sur le marché du logement. Le logement des aînés au Canada : le guide du marché des plus de 55 ans, une étude en cinq volumes, explore également les stratégies d'adaptation que les entrepreneurs en construction devront considérer pour répondre à la demande.
« C'est une évolution démographique que nous devrons prendre en compte pour la rénovation et l'adaptation des maisons », explique Mariam Lakoande, chercheuse principale en indicateurs de logement du département de Politiques et de Recherches à la SCHL.
Des maisons évolutives pour répondre aux besoins
De manière plus importante, la conception du logement devra dorénavant se faire en fonction des besoins qu'on en aura plusieurs années après sa construction. L'idée de cette maison évolutive, dit Mme Lakoande, est de « construire les résidences de manière à ce qu'on puisse facilement les adapter ». À la SCHL, on parle d'une approche Bâti-Flex.
L'approche Bâti-Flex prône une planification à long terme. Dans cette optique, avec peu de travaux, on peut facilement ajouter, enlever ou adapter des pièces, que ce soit pour un nouveau membre de la famille ou pour des personnes vieillissantes.
La maison évolutive, une nouvelle tendance en construction ?
La réflexion sur la maison évolutive est bien présente au sein de Bone Structure, une entreprise de Laval créée en 2005.
« Maintenant plus que jamais, nous avons une responsabilité sociale, en tant qu'êtres humains, qu'il y ait une pérennité au niveau des édifices, explique Marc-André Bovet, président de Bone Structure. Dans le respect de notre écologie, de nos ressources naturelles, il faut se poser la question à savoir comment construire des maisons réellement durables et évolutives.
« Réfléchir aux besoins futurs des occupants d'une maison, poursuit M. Bovet, fait en sorte qu'on peut y habiter plus longtemps. La démarche permet notamment de diminuer le nombre de nouvelles constructions destinées aux personnes âgées, réduisant du même coup l'impact environnemental du secteur de la construction.
« Les constructions Bone Structure, dit-il, apportent des solutions concrètes à la problématique de la durabilité en logement. Grâce à leurs structures en acier léger, les maisons de l'entreprise sont dépourvues de poutres porteuses, l’une des nombreuses caractéristiques qui permettent une très grande flexibilité lorsque vient le temps de faire évoluer sa maison. »
Des solutions durables en construction
Nombreuses sont les entreprises, observe Marc-André Bovet, qui réfléchissent aujourd'hui à des solutions durables afin de surmonter les problèmes de logement que connaîtra le pays. Bien que la SCHL ne dispose d'aucune statistique pouvant corroborer les observations de M. Bovet, la société d'État constate néanmoins que les documents portant sur le logement et le vieillissement de la population canadienne, disponibles sur son site Internet, sont de plus en plus téléchargés. Cette tendance laisse donc croire que Bone Structure n'est pas la seule entreprise du secteur de la construction à vouloir s'adapter aux changements démographiques, une problématique qui pourra créer de nouvelles occasions d'affaires.
