Jouer la carte du perfectionnement

Une entreprise a tout à gagner à parfaire les compétences de ses travailleurs.
L’exemple de Pavage Wemindji.

Par Rénald Fortier

Les activités de perfectionnement ne cessent de faire des adeptes dans l’industrie québécoise de la construction. Non sans raison d’ailleurs. Car de nouveaux équipements tout aussi performants que sophistiqués y font régulièrement leur apparition, tout comme de nouvelles technologies et façons de faire sur les chantiers. La formation s’impose donc pour qui veut en tirer le meilleur.

Perfectionnement des compétences

Le constructeur qui mise sur le perfectionnement des compétences de ses travailleurs, est-il besoin de le rappeler, gagne en productivité et améliore la rentabilité de ses contrats. Sans compter qu’il hausse sa compétitivité dans son marché.

C’est qu’en plus de contribuer à améliorer les habiletés et les connaissances des travailleurs, la formation permet aussi de les valoriser et de renforcer leur niveau de confiance vis-à-vis de l’exécution de leurs tâches. Ils sont ainsi en mesure de livrer un travail de meilleure qualité, ce qui fait qu’en bout de ligne les clients n’en sont que plus satisfaits.

Un entrepreneur, c’est l’évidence, a tout intérêt à devenir un apôtre de la formation continue. Surtout qu’il peut se tourner vers la Commission de la construction du Québec (CCQ) qui verra au financement de ses activités de perfectionnement, par l’entremise du Fonds de formation des salariés de la construction qu’elle administre, en plus de l’accompagner de bout en bout dans ses démarches.

Gaston Valiquette est désormais bien placé pour en parler. Directeur des opérations de l’établissement d’affaires satellite de Pavage Wemindji à Mont-Laurier, il a frappé à la porte de la CCQ pour une première fois l’an dernier. Il explique : « Nous avons acquis une paveuse à la fine pointe de la technologie pour satisfaire les exigences maintenant imposées par le ministère des Transports du Québec en matière de qualité lors de la réalisation de ses travaux.

« Nous devions être en mesure d’exploiter ce nouvel équipement au maximum de ses capacités et de le rentabiliser, poursuitil, parce qu’il s’agissait quand même d’un investissement de plus d’un demi-million de dollars. Pour ce faire, il nous fallait nécessairement mettre à jour les connaissances de nos travailleurs et c’est pourquoi nous avons communiqué avec la CCQ à l’automne 2012. »

Un conseiller de la CCQ s’est par la suite rendu à Mont-Laurier pour s’assurer de prendre la mesure des besoins de l’entreprise. Puis il a vu à lui préparer une activité de formation théorique et pratique, à trouver un lieu permettant de poser 500 tonnes d’asphalte pour les besoins du cours et à assigner trois formateurs. Si bien qu’à la fin d’avril dernier, sept travailleurs de Wemindji – auxquels s’était joint un employé d’une autre entreprise – entreprenaient une formation de près de 60 heures.

Le cours s’est étalé sur six journées bien remplies, incluant un samedi. Il visait à parfaire les compétences des travailleurs sur le plan du pavage, bien sûr, mais aussi sur ceux du raclage et du roulage du béton bitumineux. « Nous avions besoin de nous améliorer dans ces trois aspects du travail », note le directeur des opérations de l’entreprise oeuvrant sur les chantiers routiers ainsi que dans les secteurs commercial et résidentiel.

Une approche gagnante

Aujourd’hui, Gaston Valiquette se félicite d’avoir joué la carte du perfectionnement. Car il a pu constater à la reprise de la saison des chantiers, environ un mois après qu’eut été donnée la formation, une nette différence dans la qualité des travaux exécutés par ses travailleurs.

« Avant, j’étais souvent insatisfait de la qualité des joints, par exemple, et il arrivait que l’on doive apporter des correctifs avec les coûts que cela comportait, reconnaît-il. Mais depuis qu’a été donnée la formation à nos travailleurs, les ouvrages sont impeccables. Au point où je les ai félicités pour leur exécution sans faille sur les chantiers. »

Celui qui oeuvre dans le domaine du pavage depuis maintenant 30 ans se réjouit aussi de constater que les travailleurs de l’entreprise ont apprécié au plus haut point la formation suivie au printemps. Il précise : « C’est incroyable comment un travailleur est heureux lorsqu’il revient d’une activité de perfectionnement. Il se sent plus à l’aise dans son travail et est davantage satisfait de ce qu’il a accompli au chantier à la fin d’une journée. Comme nous le sommes de son rendement, ce qui est très valorisant pour lui. »

Gaston Valiquette n’écarte pas la possibilité de recourir de nouveau aux activités de formation offertes par la CCQ. Mais il y a un hic : le nombre d’heures travaillées requis permettant d’y avoir accès.
« Cette fois, dit-il, nous avions cumulé suffisamment d’heures à Mont- Laurier, mais ce n’est pas le cas tous les ans. Je sais bien que nous pouvons former un groupe réunissant nos travailleurs à ceux d’autres entreprises, mais ce n’est pas évident quand on oeuvre dans notre créneau en région.

« Il reste que si nous avons la chance de profiter de nouveau du perfectionnement, nous n’hésiterons pas, conclut-il. L’expérience que l’on vient de vivre s’est révélée très heureuse et nous en sortons tous gagnants : l’entreprise, nos travailleurs et nos clients. »