Groupe Moreau : faire équipe avec le client

17 janvier 2014

Établir une relation durable avec chacun de ses clients : une recette gagnante pour Le Groupe Moreau.

Par Rénald Fortier

 

Fondé en 1977 à Rouyn-Noranda, l’entrepreneur J.Y. Moreau Électrique s’est élevé au fil des ans au rang des plus importants constructeurs québécois. Aujourd’hui connu sous le nom de Moreau, tout simplement, il poursuit sur sa lancée de plus belle. Comme en témoigne son volume d’affaires de 193 millions de dollars en 2012, en hausse de 88 millions par rapport à l’année précédente.

 

Il faut dire que cet entrepreneur spécialisé en électricité n’a cessé d’ajouter des cordes à son arc à partir des années 90 : mécanique industrielle, tuyauterie, chaudronnerie, soudure, plomberie... À telle enseigne que Moreau est devenu un véritable groupe intégré comptant plus de 1 200 employés et s’activant dans plus d’une vingtaine de champs d’activité.

 

Outre J.Y. Moreau Électrique, le groupe chapeaute aujourd’hui trois autres entités corporatives : Moreau Industries et Nunavik Construction – une compagnie Inuit à 51 % –, qui donnent toutes deux dans les ouvrages de maintenance industrielle, et Moreau Nunavik, autre société Inuit qui voit à l’exécution de travaux de construction dans le Nord-du-Québec.

 

Faire équipe avec le client

 

« L’idée derrière l’addition de nouvelles expertises était de nous permettre de réaliser de bout en bout un projet, sinon presque, bref de livrer un contrat clés en main au client, indique le président de l’entreprise, Jean-François Moreau. En plus, lorsqu’une baisse d’activité se fait sentir dans l’un de nos secteurs, nous pouvons désormais nous appuyer sur les autres pour maintenir la bonne marche de nos affaires. »

 

C’est sans compter que Moreau, qui oeuvre principalement dans le secteur industriel pour le compte de sociétés minières et pétrochimiques, a su élargir son rayonnement ailleurs au Canada, voire outre-mer. Au point de rapporter des revenus hors Québec de 95 millions de dollars l’an dernier, générés notamment par sa participation à des chantiers miniers dans le nord de l’Ontario (projet Detour Lake) et en Afrique de l’Ouest.

 

Si la diversification à la fois sectorielle et géographique de Moreau lui permet d’alimenter sa croissance, sinon de la consolider, il reste que la réussite de l’entreprise passe aussi par la relation privilégiée qu’elle établit et maintient avec ses donneurs d’ouvrage. C’est pourquoi elle mise non pas sur un grand volume de clients, mais plutôt sur la récurrence des contrats que peuvent lui apporter ceux faisant partie du cercle qu’elle a su fidéliser. Comme Osisko, Xstrata, IAMGOLD ou Canadian Royalties pour ne citer que ces sociétés minières.

 

Faire équipe avec le client

 

« Nous cherchons toujours à développer des relations durables et à articuler notre croissance autour d’un noyau de clients que nous nous concentrons à bien servir, explique Jean-François Moreau. Comme nous visons toujours à être la solution au besoin d’un client, nous mettons tout en oeuvre pour lui répondre le plus rapidement et le plus efficacement possible.

 

« Il y a des clients que nous accompagnons depuis une vingtaine d’années, poursuit-il, et ils nous amènent de la récurrence. Une fois un projet de construction complété, ils font appel à nous pour la maintenance et pour exécuter une foule d’autres travaux. C’est notre récompense quand ils nous rappellent fois après fois. »
Des appels qui peuvent parfois mener Moreau aussi loin qu’au Burkina Faso, comme ce fut le cas il y a deux ans après qu’elle eut travaillé sur des projets miniers d’IAMGOLD en Abitibi. Une aventure en sol africain qui se poursuit toujours pour l’entreprise de Rouyn-Noranda, elle qui y fournit des travailleurs de différents corps de métier (électriciens, tuyauteurs, mécaniciens…) pour diriger et former de la main-d’oeuvre locale.

 

Il faut dire que Moreau avait déjà l’expérience de ce pays, ayant accompagné auparavant la société minière canadienne Semafo. Dans ce cas également par l’entremise de la location de main-d’oeuvre. « Ces occasions nous ont été offertes parce que nous avions tissé des liens avec ces entreprises lors de l’exécution de mandats pour leur compte au Québec, note le président de Moreau. L’expérience est d’autant plus intéressante actuellement parce qu’il y a un ralentissement ici et que c’est plus facile d’envoyer des ressources en Afrique. »

 

Dans les pas du fondateur

Ce n’est pas le fruit du hasard si Jean-François Moreau insiste sur l’importance d’accompagner le client, de faire équipe avec lui. Car c’est une approche dont a toujours fait sienne son père, Jean-Yves, qui lui a cédé les commandes de l’entreprise pas plus tard qu’au début d'octobre, amorçant ainsi une passation du flambeau qui s’annonce sans heurt.

 

Il faut dire que le fondateur, qui demeurera dans l’organisation comme conseiller un an ou deux, avait bien pris soin de préparer son fils à suivre ses pas. À l’aube de la quarantaine, le nouveau président oeuvre au sein de l’entreprise depuis une vingtaine d’années déjà. Après avoir travaillé sur les chantiers, il a gravi les échelons pour atteindre la présidence de la division Moreau Industries et la direction des opérations du groupe.

 

« Nous allons faire en sorte que la transition se fasse le plus en douceur possible. Mon père et moi, ça fait longtemps qu’on prenait toutes les décisions ensemble et on était tous les deux prêts à passer à autre chose. Jean-Yves venait de passer le cap de la soixantaine et tout le monde ici s’attendait à ce qu’il me cède la présidence à un moment donné. Ça n’a donc été une surprise pour personne », note Jean-François Moreau, en soulignant que sa soeur cadette oeuvrait également au sein du groupe.

 

Faire équipe avec le client

 

Pour le nouveau président, il ne fait pas de doute que l’entreprise saura poursuivre son élan des dernières années, elle qui se dirige vers un volume d’affaires avoisinant les 170 millions de dollars pour 2013. Son plan de match pour 2014 s’articule notamment autour du marché de l’Ouest canadien – elle compte un établissement d’affaires en Alberta –, dans les ouvrages liés à l’exploitation des sables bitumineux, ainsi que du projet aurifère des Mines Opinaca, filiale de Goldcorp, dans le Nord-du-Québec.

 

« La compétence et l’engagement de nos ressources humaines nous permettent d’aller toujours plus loin et de saisir les occasions d’affaires qui sont à notre portée, indique Jean-François Moreau. Et nous leur vouons un grand respect, tout comme à nos clients. Chez Moreau, nous poursuivons tous les mêmes buts : avoir du plaisir à travailler et livrer des ouvrages dans les temps et les budgets établis. Bref, réaliser des contrats dont nous allons être fiers. »

 

 

MAIN-D’OEUVRE COMPÉTENTE

Pour s’assurer de disposer d’une main-d’oeuvre performante, Moreau accorde une grande importance à son perfectionnement. Même que l’entreprise est à mettre sur pied son propre service de formation. « Plutôt que d’aller à l’externe, nous allons désormais avoir nos cours et nos formateurs, dit Jean-François Moreau. Nous allons notamment donner de la formation sur l’utilisation de nos équipements, par exemple les chariots élévateurs, pour que nos travailleurs puissent en tirer le plein rendement en toute sécurité. »

 

ÉQUIPEMENT PERFORMANT

Pour optimiser sa productivité sur les chantiers, et du coup sa compétitivité, Moreau n’hésite pas à investir dans l’outillage et l’équipement, elle dont le parc compte quelque 700 pièces. « C’est majeur, signale le président du groupe. Mais si on veut que nos travailleurs soient le plus efficaces possible, il faut voir à leur fournir le meilleur équipement. »
L’entreprise, qui dispose d’un atelier mécanique à Rouyn-Noranda, ne lésine pas non plus pour maintenir son parc dans un état optimal. « Nos mécaniciens vont sur les chantiers pour faire l’entretien de nos équipements et, s’il arrive un pépin, pour effectuer les réparations sur-le-champ. »