Le Fonds immobilier FTQ investit dans l’avenir du Québec : 400 M$ dans des projets de développement immobilier de nature socioéconomique

5 mai 2017
Par Marie Gagnon

Le Fonds immobilier de solidarité FTQ amorce cette année un virage en s’investissant à fond dans les infrastructures publiques. Sous son impulsion, villes, commissions scolaires et organismes communautaires bénéficieront d’un coup de pouce pour bâtir les institutions de demain.

Quatre cents millions de dollars. C’est la somme que le Fonds immobilier de solidarité FTQ entend investir, cette année, dans des projets de développement immobilier de nature socioéconomique. Ces investissements seront réalisés en partenariat avec des promoteurs aguerris et viendront soutenir l’État, les municipalités, les commissions scolaires et autres organismes publics dans le maintien et le développement de leurs infrastructures. Le tout, dans le but de créer et de sauvegarder des emplois partout au Québec.

 

Comme le signale sa porte-parole, Josée Lagacé, ces subsides seront engagés conformément au modèle d’affaires du Fonds. Depuis sa création en 1991, le Fonds immobilier de solidarité FTQ est en effet à l’affût des catégories d’actifs qui bénéficient d’un fort potentiel de rendement. Leader en capital de risque au Québec, il joue ainsi un rôle catalyseur en fournissant les capitaux nécessaires au démarrage d’un projet immobilier. S’il contribue ainsi à la conception et à la gestion d’un immeuble, il évite toutefois de s’immiscer dans le quotidien d’un chantier.

 

« La participation du Fonds est égale à celle du partenaire-promoteur. Par exemple, pour un immeuble dont le démarrage nécessite une mise de fonds de 4 millions de dollars, le Fonds et son partenaire y injecteront chacun 2 millions, illustre Josée Lagacé. Notre but, ce n’est pas le développement d’un portefeuille immobilier à long terme, c’est de créer des emplois et de générer un rendement en revendant notre participation au bout de cinq à sept ans. Lorsque le climat économique est moins favorable, on attend avant de récupérer nos billes. »

 

En date du 30 novembre dernier, le Fonds détenait ainsi 43 immeubles sous gestion et participait à la construction ou au démarrage de 46 immeubles. Ces investissements totalisaient 2,7 milliards et représentaient un potentiel de 22 000 emplois. Le Fonds possédait en outre 1 580 mètres carrés de terrain à développer. Par le biais de ses sept fonds dédiés à l’habitation sociale et communautaire, il a par ailleurs permis la construction et la rénovation de près de 2 700 logements, pour un investissement total de 59 millions de dollars.

 

Présence active

Des exemples ? Mentionnons d’abord le démarrage d’Urbania II, un complexe de 1 150 copropriétés d’une valeur de 51 millions de dollars, pour lequel le Fonds a allongé 8,2 millions. Ce dernier est également propriétaire d’Industria 440, un parc de copropriétés industrielles évalué à 33 millions, dans lequel il a investi 3,4 millions. Il appuie aussi Montoni et Cogir, en injectant 15 millions dans l’ébauche d’Espace Montmorency, un complexe à l’architecture audacieuse, pour un budget total de 420 millions qui prévoit des bureaux et des commerces, mais aussi un volet hôtelier et résidentiel.

 

C’est également à Cogir que le Fonds immobilier s’est associé pour donner forme à Humaniti, un autre complexe mixte évalué à plus de 200 millions de dollars qui verra le jour l’an prochain, à Montréal. Sa participation s’élève cette fois à 35 millions. Sans oublier le coup de pouce donné à Canderel, Cadillac Fairview et le Club des Canadiens, pour les tours des Canadiens I et II. Des projets de moindre envergure profitent également de son soutien, comme les Haltes du Roy, à Trois-Rivières, ou Viva-Cité, sur la rive nord de Montréal. Des projets très différents, mais qui affichent tous un caractère durable, une valeur véhiculée par le Fonds depuis sa création.

 

Sous la loupe

Normand Bélanger, président-directeur général du Fonds immobilier de solidarité FTQ.  - Crédits Julia Marois, Photographe

 

« On est présent dans toutes les catégories d’actifs au Québec et on suit l’évolution du marché, souligne pour sa part son président-directeur général, Normand Bélanger. Au départ, on s’intéressait beaucoup aux résidences pour aînés, puis nous nous sommes tournés davantage vers les immeubles de copropriété. Ceci dit, on constate ces temps ci un ralentissement dans la copropriété et une hausse de la demande pour les immeubles résidentiels locatifs destinés aux 55 ans et plus. La tendance est aussi à la mixité des usages, avec des volets commerciaux et résidentiels. »

 

Fort de cette analyse, le Fonds immobilier concentre aujourd’hui ses activités dans trois portefeuilles : immobilier mixte, logement social et infrastructures socioéconomiques. Ce dernier portefeuille vise la création de nouveaux actifs (écoles, bibliothèques, complexes sportifs) en partenariat avec les villes, les commissions scolaires et les gouvernements. Les investissements sont assurés par le Fonds immobilier et un partenaire-promoteur. Ceux-ci resteront propriétaires des actifs mais les loueront aux instances concernées par le biais d’un bail de longue durée (de 25 à 30 ans).

 

« On s’intéresse aussi aux résidences étudiantes et on réfléchit sur la manière de mettre en place ce type de produit. On pense entre autres au complexe de résidences UTILE (Unité de travail pour l’implantation de logements étudiants) sur le Plateau-Mont-Royal, un projet auquel est associée l’Université Concordia, confie Normand Bélanger. On croit que la création de résidences conçues exprès pour les étudiants permettra de libérer des logements locatifs pour les familles. On songe aussi à mettre sur pied un fonds spécial pour la construction de centres de la petite enfance (CPE), afin de combler les besoins dans ce marché. Ces investissements viendraient pallier la baisse des investissements publics en immobilisations consentis aux CPE. »

 

Vision d’avenir

Bref, ce ne sont pas les perspectives d’investissement qui manquent. Surtout à Montréal où, malgré l’exode des familles, on constate une hausse démographique importante, occasionnée notamment par les nouveaux arrivants. Un boom qui devrait stimuler la demande de nouveaux logements, estime le grand patron du Fonds. Sans oublier le marché des baby-boomers qui recherchent un produit adapté à leur réalité et à leurs besoins.

 

« Notre but, c’est de participer à la création de nouveaux marchés, souligne-t-il. Pour cela, on compte sur une équipe multidisciplinaire constituée de gestionnaires, d’avocats, d’analystes de marché et même de gens de chantier. Nos partenaires nous alimentent aussi de leurs connaissances. Et, au besoin, on organise des focus group [groupes de discussion] pour préciser davantage les tendances qui semblent se dégager d’un marché en particulier. Tout cela nous permet de rester à l’affût et de remplir notre mission. »

 

ASSURER LA RELÈVE

En novembre dernier, le Fonds immobilier de solidarité FTQ s’associait au réseau Anges Québec pour accompagner l’émergence d’une nouvelle génération de promoteurs immobiliers, à la recherche de capitaux et d’accompagnement. Cette initiative vise à soutenir la réalisation de projets résidentiels, commerciaux ou industriels, dont la valeur se situe entre 5 et 25 millions de dollars.

 

Elle s’adresse en particulier aux promoteurs cherchant à maximiser leur équité, tout en profitant de l’expertise de l’organisation. Présent partout au Québec, Anges Québec est un réseau de 180 investisseurs privés ayant à coeur d’appuyer les entrepreneurs à fort potentiel.