Les Elles de la construction faisaient la rencontre de deux avocates aguerries, le 7 juin dernier, à l’occasion de la présentation d’un atelier interactif portant sur les accidents graves et mortels sur les chantiers de construction.
Celui-ci a été donné par Catherine Deslauriers, avocate principale, ainsi que Katherine Poirier, associée. Ces dernières, professionnelles dont la pratique se consacre au droit du travail et de l’emploi, œuvrent chez Borden Ladner Gervais, un important cabinet juridique national de services intégrés.
Les participantes à cet atelier ont pu échanger avec ces deux professionnelles en recevant leurs conseils, notamment sur la façon de prévenir les accidents graves et mortels sur les chantiers de construction. À titre d’illustration, à partir d’un cas type, soit celui d’un employeur déclaré coupable d’homicide involontaire à la suite de la découverte d’un travailleur enseveli, les participantes en ont appris davantage sur les conséquences potentielles d’un accident grave et mortel pour un employeur, un gestionnaire ou toute autre personne ayant participé à la commission de l’infraction.
Le parcours de Catherine Deslauriers
Les Elles de la construction ont le bonheur de connaître Catherine Deslauriers puisqu’elle est membre bénévole depuis près d’un an dans le comité Événements de l’organisme. Sa vie professionnelle a débuté en 2010 à la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (autrefois la CSST) à titre de stagiaire en droit, puis à titre d’avocate par la suite. Deux ans plus tard, elle obtient un poste pour une association de la construction, soit l’Association des constructeurs de routes et grands travaux du Québec (ACRGTQ). Sa pratique était alors principalement axée sur le droit administratif, le droit du travail et le droit pénal dans le domaine de la construction pour toutes questions relatives aux règles régissant les relations de travail et la santé et sécurité du travail.
Puis, en mars 2016, Catherine Deslauriers s’est jointe au cabinet Borden Ladner Gervais, qui compte plus de 700 avocats et autres professionnels répartis à travers le Canada. Elle a ainsi pu continuer à développer et faire partager son expertise en droit du travail, avec un intérêt particulier pour les domaines de la construction et de la santé et sécurité au travail. Depuis plusieurs années, Catherine représente les intérêts des employeurs dans des dossiers impliquant la CNESST et la Commission de la construction du Québec (CCQ). Elle a assisté ceux-ci dans le cadre d’enquêtes administratives et pénales menées par ces organismes. Elle les représente également devant différents tribunaux pour tous types de questions, allant de l’indemnisation des lésions professionnelles, au grief de congédiement, à l’assujettissement de travaux à la Loi R-20 de même qu’à la détermination du statut de maître d’œuvre.
Son implication auprès des femmes
Son implication réelle auprès des femmes dans l’industrie a débuté il y a trois ans alors que l’ACRGTQ lui a donné l’opportunité de se joindre à un comité mixte de la CCQ et des associations patronales et syndicales visant à faciliter l’accession des femmes dans l’industrie de la construction. Par la voie de ce comité, elle a pu émettre son opinion sur les modifications qui ont été apportées en 2016 à la règlementation dans l’industrie de la construction, incluant notamment le Règlement sur la délivrance des certificats de compétence. Arrivée dans un cabinet national reconnu pour le droit de la construction, Catherine rencontre plusieurs clientes de l’industrie qui lui font part de leur désir de prendre part à un réseau plus fort de femmes entrepreneures et professionnelles pour se soutenir et pouvoir discuter de la réalité particulière des femmes dans l’industrie.
Il n’en faut pas plus pour que Catherine décide d’élaborer un projet de réseautage, assistée par sa collègue Me Julie Fortier, avocate chez BLG et membre des Elles de la construction. Ensemble, elles organisent un événement de réseautage destiné aux entrepreneures et professionnelles œuvrant dans l’industrie de la construction. L’événement donne lieu à de nombreux échanges enrichissants et que plusieurs femmes tissent rapidement des liens, notamment en raison des défis auxquels elles doivent faire face dans l’industrie de la construction. La force du nombre devient une évidence pour Catherine, et l’idée naît de créer un réseau. Or, elle décide pour ce faire de s’impliquer notamment auprès des Elles de la construction afin de mettre à contribution son expertise et faire grandir notre organisation, notamment en partageant son expérience avec son réseau et en l’intégrant à celui des Elles de la construction.
Le parcours de Katherine Poirier
Katherine est associée au sein du cabinet Borden Ladner Gervais, où elle œuvre depuis le début de sa pratique, ayant été recrutée par le cabinet alors qu’elle complétait ses études de droit à l’Université McGill. Très active dans le milieu associatif, elle a siégé notamment à la vice-présidence aux affaires juridiques de la Jeune Chambre de Commerce de Montréal, et à l’Association du Barreau canadien, division Québec, section Droit du travail. Elle a d’ailleurs assuré la présidence de cette section durant deux ans.
Katherine pratique en droit du travail et de l’emploi et a développé une forte expertise en matière de santé et sécurité du travail et de gestion des lésions professionnelles. Elle a ainsi donné de nombreuses formations à tous types d’audiences, portant notamment sur la conduite à tenir lors de visites d’inspection d’organismes tiers, la prévention du harcèlement psychologique et sexuel, la prévention des accidents graves et autres sujets connexes. Dans le cadre du mouvement #metoo, Katherine a été appelée à commenter celui-ci et à prodiguer des conseils sur différentes tribunes médiatiques. Katherine a été sélectionnée par ses pairs afin de figurer à la publication The Best Lawyers in Canada, pour les éditions 2017, 2018 et l’édition 2019 à venir. De plus, elle est la première femme canadienne à accéder à la vice-présidence du comité Workers’Compensation de l’Association du Barreau américain, comité auquel elle siège depuis 2016 et dont elle assurera la présidence dès 2019.
Son engagement auprès des femmes
Selon des statistiques du Barreau du Québec publiées en 2014, seulement 19 % des femmes accédaient à des postes d’associés dans des cabinets privés d’avocats, même si les femmes représentent plus de 60 % des finissants de l’école du Barreau. Or, Katherine a su faire son chemin pour atteindre cet échelon tant convoité par plusieurs. Forte de son expérience, elle se consacre notamment au développement des jeunes de son bureau. Sa collègue, Catherine Deslauriers, décrit Katherine Poirier comme étant une femme exceptionnelle qui inspire les membres de son équipe au quotidien. Elle est un modèle pour tous et toutes. En effet, elle agit comme mentore pour plusieurs femmes dans le cabinet en les accompagnant dans leur parcours professionnel, notamment en leur prodiguant de judicieux conseils permettant à celles-ci de conjuguer réussite professionnelle, vie personnelle et familiale, le cas échéant. Elle aide les femmes de son cabinet à grandir et les pousse toujours à se dépasser. Katherine croit fermement qu’une équipe forte est la clé du succès. Cette dernière est déterminée à apporter le soutien aux professionnelles qui l’entourent afin qu’elles atteignent leurs objectifs dans tous les aspects de leur vie professionnelle et personnelle, et n’hésite pas à déployer les meilleurs efforts afin de leur ouvrir des portes.
Dans le cadre de sa carrière, elle a à ce jour joué le rôle de mentore auprès de plus d’une quinzaine de jeunes professionnelles au sein de son organisation. Active au sein du comité de développement du leadership féminin de BLG, elle a organisé plusieurs activités de réseautage interne permettant aux professionnelles de son organisation de tisser des liens. Elle a également contribué à mettre en place au sein de son cabinet des outils facilitant la transition au départ et au retour d’un congé de maternité. Elle a aussi conçu des outils permettant aux jeunes professionnelles en développement de partager les expériences vécues et celles qu’elles aimeraient vivre, le tout afin de favoriser l’égalité des chances dans l’attribution des mandats et l’épanouissement professionnel des membres de son équipe. Enfin, depuis 2017, elle copréside le groupe national des professionnels de BLG voué aux questions de prévention du harcèlement psychologique et sexuel en organisation.