Intégration des femmes à l'industrie : Rose Fierimonte prône la persévérance

  • Fondée en 2010, Les Elles de la construction est un organisme sans but lucratif dont la mission est de promouvoir la place des femmes dans le secteur de la construction, et ce, à différents niveaux : entrepreneures, chargées de projet, femmes de métier, professionnelles et étudiantes.

15 août 2014 |

À la suite du dernier billet des Elles de la construction, Participation de la CCQ au réseau Les Elles de la construction, une lectrice a fait part de sa désillusion par rapport à ses perspectives d'emploi dans l'industrie québécoise de la construction. Rose Fierimonte, présidente des Elles de la construction et de Dorbec Construction, a tenu à lui répondre et aborder la question de l'intégration des femmes à l'industrie.

Mme Presse,

 

Au nom des Elles de la construction, je vous remercie d’avoir pris le temps de partager avec nous votre expérience de travail. C'est très dommage que votre métier de magasinier de chantier « se meurt », comme vous le dites, et que votre intégration dans cette industrie n’a pas été facile.

 

Avec le taux d'abandon très élevé pour les femmes œuvrant dans l'industrie de la construction au Québec, les statistiques parlent et indiquent que vous n'êtes pas seule à avoir éprouvé autant de difficulté. C'est très dommage… et j'espère que les futures générations de femmes n'auront pas à rencontrer autant d'obstacles.

 

Pour certaines femmes, l'aide d'un père, d'un frère, d'un conjoint ou d'un cousin, comme vous le mentionnez, peut faciliter l'intégration d'une femme dans un métier non traditionnel, mais il n'y a pas de garantie et malheureusement ce ne sont pas toutes les femmes qui peuvent bénéficier d'un « coup de main » auquel vous faites allusion dans vos commentaires.

 

Cependant, il y'a plusieurs ELLES de la construction qui ont persévéré et réussissent malgré leur isolement et tous les défis auxquels elles continuent de faire face. Il est important de garder l'espoir que peu à peu, avec la réussite de chaque pionnière dans cette industrie, le chemin se bâtit pour les femmes toujours plus solidement. Dans d'autres provinces canadiennes, les femmes sont beaucoup mieux intégrées dans l'industrie de la construction, alors pourquoi ne pas espérer la même réussite pour les Québécoises ?

 

Nous osons espérer que la situation va s'améliorer au Québec et les efforts déployés par la CCQ pour l'intégration des femmes en construction leur apporteront le support que des pionnières comme vous et moi n'ont pas eu dans le passé. Après 26 ans de carrière en construction au Québec, j'ai été témoin de changements positifs et je me réjouis de savoir que des organismes comme la CCQ veulent « donner de la force aux femmes », comme vous le dites.

 

Je suis d'accord avec vous pour affirmer que le changement prend du temps… mais l'importance c'est l'avancement ! Lorsque j'ai intégré l'industrie de la construction en 1988, je n'aurais jamais pensé que la chef de la CCQ serait un jour une femme, et vous pouvez imaginer ma grande joie lorsque Mme Diane Lemieux a été nommée présidente- directrice générale de la CCQ !!! Une autre grande joie a été lorsque ma collègue et amie, Isabelle Perron, a réalisé notre rêve de fonder la première association des femmes en construction : Les Elles de la construction.

 

Chères ELLES de la construction, soyons tenaces et avançons unies et solidaires pour prendre davantage notre place dans cette industrie.

 

Rose Fierimonte

Présidente des Elles de la construction