Après avoir terminé une première ronde de travaux majeurs sur le barrage des Quinze (2010-2011), à Angliers, le ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs (MDDEFP) devait enclencher une seconde vague d’interventions tout de suite après.
Mais l’appel d’offres lancé pour les réaliser n’a pas été concluant : une seule soumission a été reçue, et la « méthodologie de travail proposée par le soumissionnaire n’était pas adaptée à la situation », ce qui augmentait substantiellement les risques associés à la gestion des eaux.
Le Centre d’expertise hydrique du Québec (CEHQ) a donc réévalué le concept d’intervention en profondeur, en ce qui a trait aux travaux à faire sur l’évacuateur de crue. Il fallait changer d’approche, pour ainsi permettre une participation au nouvel appel d’offres à un plus grand nombre de soumissionnaires. Le scénario initialement prévu mettait la barre trop haute. Il fallait trouver un compromis à la fois acceptable et sécuritaire, afin de diminuer les risques inhérents à la gestion des travaux par l’entrepreneur retenu.
« Le barrage des Quinze est l’un des plus importants ouvrages, sur le bassin versant de l’Outaouais supérieur, à assurer le contrôle du débit des eaux », indique Jacques Thériault, ingénieur et chef de service des projets à la direction des barrages publics au MDDEFP, maître d’œuvre du projet.
Comme il s’agit d’un chantier complexe, plusieurs difficultés techniques ont dû être prises en compte au regard du déroulement des travaux, dont ceux portant sur les pertuis d’évacuation du barrage. À cet effet, il fallait préconiser certaines méthodes et séquences d’installation des batardeaux en amont, pour s’assurer un contrôle des crues potentielles et ainsi éviter les inondations.
Cette période d’ajustement aura permis, en outre, l’ajout d’autres composantes du barrage sur la liste des réparations à faire, soit le tablier du pont et la route 391 (laquelle appartient au MTQ). Un appel d’offres a ensuite été lancé, en avril 2013, qui a conduit à l’adjudication du contrat à EBC, le 28 juin de la même année. Sa valeur s’élevait à 48 227 557 $, soit le coût total des travaux à réaliser pendant ce deuxième tour. Ils ont commencé le 22 août dernier.
Dès septembre, la mise aux normes des évacuateurs de crue a débuté. Ces travaux seront suivis par des opérations d’ancrage des piliers de l’évacuateur de crue, ainsi que d’autres travaux sur les pertuis de ce même évacuateur.
En somme, les premiers travaux (2010-2011) visaient à consolider les digues et les berges en amont du barrage et à élargir ses piliers. La mise aux normes de la voie routière a débuté en 2013 et prendra fin en 2014. Il faut en corriger la géométrie et repaver sa voie.
Entre 2014 et 2016, il y aura mise en fonction des vannes métalliques automatisées sur cinq pertuis, incluant les structures et équipements de levage (ex. : un chariot-treuil moderne), et construction d’un bâtiment abritant le groupe électrogène d’urgence.
Par la suite, en 2016-2017, les pertuis à poutrelles seront entièrement rénovés. Puis, il faudra terminer les réparations du béton propre à l’évacuateur de crue.
L’échéancier des travaux, qui est prévu le 1e novembre 2017, s’achèvera par la « fabrication et la mise en fonction » du nouveau chariot-treuil pour les pertuis à poutrelles. Au final, l’ensemble des travaux pour ce barrage aura coûté 79 millions $.
Cet article est paru dans l’édition du jeudi 5 décembre 2013 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !