Construction accélérée pour la cour municipale de Laval

20 février 2025
Par Isabelle Pronovost

Le nouveau bâtiment, plus moderne, lumineux et écoénergétique, devrait sortir de terre en 24 mois grâce à une planification très serrée de la Ville.

La Ville de Laval se dote, pour le coût de 45,5 M$ (excluant les taxes), d’un nouvel édifice pour sa cour municipale, qui loge actuellement dans l’ancien hôtel de ville de Pont-Viau. Situé sur le boulevard du Souvenir, le bâtiment de 6 450 m2 se déploiera sur deux étages : le rez-de-chaussée comportant deux salles d’audience, le bureau du greffe, la zone de détention et la salle des pas perdus, et l’étage supérieur hébergeant quatre salles d’audience supplémentaires ainsi que les bureaux de la magistrature et de la poursuite. S’ajoutera un stationnement sécurisé en sous-sol pour le personnel juridique.

 

Empreinte carbone réduite

Une certification LEED Argent est visée pour la future cour. Afin de réduire son empreinte carbone, la municipalité a intégré une série d’exigences dans son appel de propositions, notamment au chapitre de la consommation d’énergie. Ainsi, « les systèmes mécaniques du bâtiment ont été spécialement conçus pour minimiser l’utilisation de gaz naturel, qui ne sera requis qu’en période de pointe hivernale », indique la Ville. Par ailleurs, du bois sera employé pour la structure de la bâtisse, et cette dernière sera orientée de manière à maximiser l’apport de lumière naturelle. Le toit de l’immeuble sera végétalisé et l’aménagement paysager en façade agira comme parc éponge, deux mesures visant à favoriser l’absorption des eaux de pluie pour soulager les infrastructures municipales.

 

Autre particularité du projet : l’implantation de la cour numérique, c’est-à-dire la numérisation des documents en vue de réduire les besoins en archivage. Une certaine quantité de preuves matérielles devra toujours être stockée pendant les procès, mais ce virage informatique permettra de limiter les espaces réservés à l’entreposage au profit de locaux dits « vivants ».

 

Délais serrés et site exigu

Le projet avance à grande vitesse, incluant pour l’appel de propositions qui s’est fait en 98 jours ouvrables. « Le défi pour nos équipes a été d’avoir des documents clairs, assez précis, pour qu’il n’y ait pas de perte de temps durant l’appel de propositions et qu’on puisse avoir des propositions dans les temps demandés », explique Jean-Marc Venne, directeur du Service de la planification et de la réalisation de projets de la Ville de Laval. Il mentionne avoir reçu deux dépôts conformes, dont celui de Tisseur, qui a obtenu le contrat de conception-construction. Il sera secondé par CIMA+ pour tout ce qui touche le génie (mécanique, électrique, MES, civil, structure et télécommunications) ainsi que par Lemay et Groupe A pour l’architecture et l’architecture de paysage.

 

Il reste quelques détails à finaliser sur le plan de la conception pour « geler les plans », mais les travaux d’excavation devraient débuter en mars. Puisque le bâtiment occupera presque 100 % du lot, l’entrepreneur optera pour un mur berlinois. Puis le chantier suivra son cours, pour une livraison en avril 2027.

 

Avec un délai aussi serré, Jean-Marc Venne réitère qu’une bonne planification demeure la clé du succès. « Le défi, c’est que tout le monde s’aligne sur l’échéancier, sache ce qu’il a à faire. Ç’a l’air niaiseux à dire, mais dans la construction, je trouve qu’on a perdu l’essence, dans les dernières années, de planifier. On veut aller vite, mais on ne sait pas où on s’en va. Ça ne va pas plus vite au bout de la ligne. Donc bien partir les travaux. Je pense que le groupe Tisseur est très prêt, avec ses professionnels, à affronter ce délai de 24 mois. »

Cet article est paru dans l’édition du 30 janvier 2025 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.