Nergica, le centre de recherche appliquée qui s'est donné comme mission de stimuler l'innovation en matière d'énergies renouvelables, est à construire un bâtiment d'avant-garde sur le campus du Cégep de la Gaspésie et des Îles, à Gaspé, auquel il est affilié. Particularité ? Le futur Centre collégial de transfert de technologie (CCTT) sera l’un des premiers au Québec à être à énergie positive.
Enveloppe performante, panneaux solaires, structure en bois et autres choix stratégiques en matière d'économie d'énergie permettront au nouveau pavillon de quelque 1 000 mètres carrés de produire plus d'électricité qu'il n'en consommera, en plus d'expérimenter de nouvelles méthodes aptes à atteindre une plus grande sobriété énergétique.
L'organisme né en 2000 et qui gère le CCTT depuis 2007 avait besoin d'espace pour des installations de recherche, des ateliers, des espaces collaboratifs et de nouveaux bureaux. Le cégep avait pour sa part besoin de nouveaux locaux d'enseignement. Doublement gagnant, ce dernier se verra redistribuer l'énergie excédentaire produite par le nouveau pavillon à certaines périodes de l’année.
« C'est sûr que notre projet bénéficie de l'expérience de ceux qui nous ont précédés. Nous sommes confiants de pouvoir relever le défi », prévoit Frédéric Côté, directeur général de Nergica. Car rien n'est gagné d'avance, le calcul de la consommation d'énergie d'un bâtiment étant basé sur un bilan annuel, les saisons, le climat et l'ensoleillement influençant bien sûr les résultats. « Ce serait probablement l'un des premiers au Québec. Mais je vais être curieux de voir au niveau de la nordicité. Serait-t-il l'un de ceux situés le plus au nord? »
Les bénéfices d'un travail bien fait
La mise en chantier, d'abord prévue pour juin 2024, a eu lieu en septembre. L'excavation est terminée et les ouvriers sont en train de couler les fondations. On envisage une livraison à la fin de l'été 2025. « C'est un chantier qui roule bien », se réjouit Frédéric Côté.
« Nous sommes contents, parce que ça n'a quand même pas trop glissé, dans la mesure où il a fallu que l'on fasse deux appels d'offres. Le premier, au printemps, est sorti trop cher. Mais j'ai trouvé la démarche vraiment intéressante. Les entrepreneurs ont quand même donné des soumissions très détaillées, ce qui nous a permis de voir où nous avions des dépassements par rapport à nos hypothèses de coûts. Puis cela a permis d'avoir de bonnes conversations aussi avec eux pour revoir le design que nous avions soumis. »
Des concessions ont été accordées pour des matériaux plus dispendieux qu'ailleurs au Québec, par exemple, et pour certaines parties du design qui semblaient superflues. Mais aucun compromis n'a été consenti quant aux éléments de confort et de performance, assure-t-il. « Le concept en tant que tel est resté. C'est juste que nous avons redéployé ça différemment pour que, du point de vue d'un constructeur, ce soit plus facile à faire. »
Le contrat aura finalement été obtenu cet été par LFG construction pour le coût de 9 723 000 $. Du côté des firmes de professionnels, deux consortiums ont été retenus, soit Bang/Groupe A pour l'architecture et MRA/LGT en ce qui a trait à tous les aspects liés à l'ingénierie. La gérance de projet est assurée par le Cégep. Le budget global est de l'ordre de 12 M$.
« Nous sommes dans une situation où on peut vraiment faire mieux en termes énergétique et environnemental au Québec, commente Frédéric Côté. Puis nous avons une opportunité. Il y a actuellement beaucoup de besoins pour de la nouvelle construction. Si on peut bâtir mieux, de façon plus durable et plus intelligente, j'oserais dire, eh bien tant mieux ! »
Cet article est paru dans l’édition du 5 décembre 2024 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.