Devenue nécessaire pour être conforme aux normes antisismiques, la réfection des parements extérieurs du Musée de la civilisation de Québec suit son cours. Les travaux nécessitent le retrait complet de la maçonnerie, un mur à la fois, afin de créer des points d’ancrage plus solides pour la retenir.
Ces travaux d’envergure permettront également d’améliorer l’enveloppe du bâtiment, pour pouvoir maintenir une humidité relative intérieure d’au moins 40 %, afin de protéger les nombreux artéfacts qui s’y trouvent.
Quand la pierre pose un double défi
Comme certaines pierres ont bougé au fil du temps, et qu’elles auraient pu chuter éventuellement, les firmes Ardam Architecture et EMS ingénierie ont été confrontées à un double défi : sécuriser les murs de blocs intérieurs, et augmenter la force des ancrages supportant les pierres.
Sur la façade longeant la rue Saint-Antoine, plusieurs pierres de coin se trouvent à la fois exposées au soleil et à l’ombre. L’hiver, elles subissent le jeu des écarts thermiques ainsi que du gel et du dégel, raison pour laquelle elles se sont déplacées. « Nous nous sommes également aperçus que les ancrages ne pouvaient les supporter adéquatement », lance François Plamondon, directeur du Service des ressources matérielles au Musée de la civilisation de Québec.
Tester des solutions
Des hypothèses ont donc été avancées afin de corriger la situation. Pour pouvoir en valider l’efficacité, une partie du mur donnant sur la rue Saint-Antoine a fait l’objet d’une première expérience, entre septembre et décembre 2011. Après avoir retiré les pierres recouvrant la zone visée, l’entrepreneur général Beauvais & Verret y a intégré une structure d’acier comportant des ancrages galvanisés. Il a également profité de cette ouverture pour refaire l’isolation, au moyen d’une mousse en polyuréthane giclée. Cela venait corriger une autre problématique d’infiltration et d’exfiltration d’air. Une fois le mur consolidé, la base extérieure en granit et les pierres récupérables ont été remises en place.
Comme cette étape initiale appelée phase « test » s’est avérée concluante, une seconde phase a pu être amorcée en 2012. Cette fois, l’ensemble de la façade située sur la rue Saint-Antoine, ainsi qu’un segment de celles qui font face aux rues Dalhousie et Saint-Pierre, ont été restaurés en appliquant la même recette.
Prochaines étapes
Quant à la phase 3, elle aura permis la rénovation du mur se trouvant sur la rue de la Barricade. Les travaux de la phase 4 (rue Saint-Pierre) ont commencé il y a quelque temps. Ils consistent à refaire une façade de la section neuve du Musée, entre les maisons Marines et Estèbe. Leur terminaison est prévue à la mi-février 2013.
La prochaine étape ciblera les façades à angle qui ceinturent les murs-rideaux du toit terrasse. La membrane d’étanchéité de ce même toit devra aussi être remplacée. Cette portion des travaux, qui inclura aussi la restauration des verrières du bâtiment, ne commencera qu’en 2014 à l’occasion des phases 5 et 6.
Le chantier prend une pause
L’année 2013 sera marquée par une pause des travaux, car le Musée célébrera son 25e anniversaire de naissance. Cela permettra aux ingénieurs et architectes d’évaluer l’ampleur des tâches à accomplir, question de bien préparer les plans et devis qui mèneront aux prochains appels d’offres.
Ces derniers seront lancés par la Société immobilière du Québec (SIQ) au tournant de l’année 2013, afin de mandater plusieurs entrepreneurs en construction. L’ensemble des travaux nécessitera 19,5 millions $. Ils sont financés par le ministère de la Culture et des Communications.
Cet article est paru dans l’édition du jeudi 17 janvier 2013 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !