Pratt & Whitney inaugurait officiellement, le 6 mai dernier, son nouveau centre aéronautique à Mirabel. La construction de ce bâtiment d’envergure, qui vise une certification LEED-NC de niveau Argent, a été rendue possible grâce à un investissement de 250 millions $ consenti par l’État. Au total, son aménagement a coûté quelque 360 millions $.
Les travaux comprenaient deux phases. Pendant la première, Pratt & Whitney Canada a pu consolider ses installations destinées aux opérations d’essais en vol, lesquelles étaient naguère réparties sur deux sites, à Saint-Hubert et à Plattsburgh. Mirabel comprend désormais un hangar abritant deux avions 747. Il bénéficie d’infrastructures complètement modifiées. Sa mise en exploitation a eu lieu l’an dernier. Quant à la seconde phase des travaux, elle a entre autres impliqué la mise en place d’une chaîne d’assemblage automatisée à flux indexé, et dotée de ponts roulants permettant le montage horizontal et ergonomique des moteurs d’avion.
Principalement constituée d’acier, la nouvelle bâtisse s’étend sur une superficie couvrant 280 000 pieds carrés. Son plancher comporte du béton armé poli ; mais l’un des points forts du bâtiment, soit la zone réservée aux bancs d’essai, ressemble à un véritable bunker. Dans la partie centrale, les murs et plafond en béton sont de trois pieds d’épaisseur. L’endroit inclut deux cheminées : la première permet la prise d’air en continu du moteur testé, et la seconde expulse ce même air à l’extérieur. Pendant ce temps, hors du bunker, un opérateur observe le comportement du moteur au moyen d’une caméra à haute définition. « Le coulage du béton pour le banc d’essai a duré quatre mois », précise Yvan Landry, ingénieur et directeur de l’ingénierie et des services des installations chez Pratt & Whitney.
Ce bunker ramène le bruit du moteur à 70 décibels hors de ses murs. Cela élimine les inconforts qu’il occasionnerait, autrement, dans les zones résidentielles des environs. En outre, si une composante venait à se détacher du moteur pendant sa révolution, le béton résisterait aisément à l’impact. « Ainsi, cela nous éviterait de devoir aller la chercher deux kilomètres plus loin », de dire Yvan Landry. Pendant les essais, deux portes en acier distancées de quelques pouces, l’une de l’autre, permettent la fermeture étanche du bunker. L’espace entre elles contribue à l’insonorisation intérieure.
Des caractéristiques LEED
L’utilisation de matériaux régionaux fait partie des attraits du bâtiment associés à LEED. En outre, une façade du centre comporte un mur solaire passif dans lequel pénètre l’air extérieur. Il y monte par convection et entre dans le système de ventilation, pour ensuite être libéré dans le bâtiment. Celui-ci est également doté d’une toiture réfléchissante pour réduire les îlots de chaleur. Les salles sanitaires comprennent des appareils à débit d’eau contrôlé. À l’extérieur, plusieurs lampadaires comportant des diodes électroluminescentes (DEL) sont alimentés par des capteurs solaires, lesquels rechargent les batteries qui s’y trouvent. Côté isolation, les concepteurs ont misé sur des normes largement supérieures à la moyenne. Et, bien évidemment, la fenestration du bâtiment y est abondante, spécialement dans les espaces destinés à la cafétéria et aux bureaux.
Pratt & Whitney modifie actuellement trois bancs d’essai à ses installations de Longueuil, pour pouvoir accueillir les nouveaux moteurs PW800. À Saint-Hubert, elle a ajusté ses chaînes de montage, question de les adapter à la nouvelle usine de Mirabel. La coquille des bâtiments demeurera la même, mais les aménagements intérieurs ont passablement changé. Ils feront office de centres d’entretien et d’accessoires, et s’inscrivent dans une optique de service après-vente.
DCYSA Architecture et Design était la firme d’architectes impliquée dans ce projet. Quant à Blondin Fortin inc. Génie Conseils, elle s’est occupée des aspects liés au génie mécanique et électrique. Genivar était mandatée pour la conception du banc d’essai, tandis que l’entrepreneur Pomerleau a construit l’ensemble du bâtiment. Les travaux ont commencé à l’automne 2009, et se sont achevés officiellement le 6 mai dernier.