Imaginez un monde où l’aluminium contribuerait à l’élimination des virus et des bactéries plutôt qu’à leur transmission. Un monde antimicrobien que cherche à créer A3 Surfaces depuis une dizaine d’années en développant une technologie qui pourrait d’ailleurs s’avérer une arme de taille contre la COVID-19.
Par ce procédé unique au monde, l’entreprise saguenéenne pourrait rendre stérile bon nombre de surfaces dans les espaces publics, entre autres dans les hôpitaux et les transports en commun. Le docteur Guy Leblanc, responsable du volet médical, explique que l’anodisation d’une surface y crée des nanopores qui permettent ensuite d’y incorporer un agent biocide.
« Au résultat, on a une surface parfaitement lisse qui, à l’œil, ressemble simplement à de l’aluminium anodisé, mais qui est antimicrobien et biocide. Ça veut dire qu’on détruit les microbes, les bactéries, les virus, dans une question de secondes à minutes. Les enduits de surface sur le marché sont bactériostatiques, donc vont juste limiter la croissance des microbes. […] Notre produit, lui, rend la surface stérile, autodésinfectante. »
À savoir si le procédé s’avèrerait efficace contre le coronavirus, Guy Leblanc et Martin Lambert, président fondateur et responsable d’A3 Surfaces, se veulent catégoriques : « On ne croit pas, on est certains ». Et leur conviction sera confirmée sous peu, alors qu’ils recevront d’ici quelques semaines les résultats de tests en laboratoire à cet effet.
Preuve que le projet est prometteur, l’entreprise bénéficie de plusieurs appuis, à commencer par celui du Gouvernement du Québec, avec lequel elle a aménagé une chambre test à l’Hôpital de Chicoutimi. Malgré les nombreuses années de recherche et de validation derrière la technologie, l’idée était surtout d’en démontrer l’efficacité dans un milieu réel. Même son de cloche pour une plaque à pousser installée il y a quatre ans au Cégep de Chicoutimi, dont les tests hebdomadaires confirment depuis qu’elle est « libre de toute bactéries ».
Qu’en est-il de l’intérêt pour le produit, en ce temps de pandémie? « Énorme! Il y a un intérêt énorme, autant national qu’international. On sait par exemple que la COVID-19 demeure trois jours sur les surfaces en Stainless, alors ça explique l’intérêt maintenant. Il y en avait déjà un avant […], il y avait déjà un gros problème de contamination croisée et d’infection nosocomiale dans les hôpitaux, alors c’est ce qu’on essayait de régler entre autres. Mais là, c’est certain qu’il y a un intérêt majeur », souligne le docteur Leblanc.
Les applications qui découleront de la commercialisation imminente de cette technologie pour un plus large public seront nombreuses. Des pièces de quincaillerie comme les poignées et les plaques à pousser aux systèmes de ventilation et aux murs antimicrobiens, en passant par les barres de maintien, les éviers et les lavabos… partout où il y a de l’aluminium, il y a aussi des microbes à éliminer.
« La commercialisation est déjà faite en partie. […] Il y a déjà des bureaux d’architectes qui vont spécifier nos produits dans les devis pour les entrepreneurs. Donc, il y a déjà ce système-là de mis en place, on a un catalogue de produits, et on traite également pour des clients qui vont distribuer dans les quincailleries. Mais il y a un côté licence pour les compagnies internationales qui ont de gros volumes de pièces d’aluminium. Logistiquement, faire venir ça par centaines de millions de pièces ici, ça n’a pas de sens, alors ça prend des entreprises qui font déjà de l’anodisation, à qui on va vendre des licences avec lesquelles elles vont pouvoir faire l’antimicrobien dans leur chaine. »
C’est d’ailleurs pour répondre à la forte demande qu’A3 Surfaces déménagera son unité de production dans une nouvelle usine au cours des prochains mois. Si tout se déroule comme prévu, celle-ci pourrait être complètement opérationnelle à compter d’octobre ou novembre prochain.
#çavabienaller... sur tous les chantiers !
Une section pour mettre un peu de couleur dans votre fil d’actualité
et vous rappeler que cette pause n’est pas une fin en soi.