« Ça fait partie de nos mœurs », lance humblement André Fortier, président d’Excavation Charles-Auguste Fortier. Depuis le début de la crise, l’entreprise de Beauport participe, tant par la réalisation de travaux d’urgence que par le don de masques, à ce qu’on peut appeler l’effort de guerre pour combattre le virus.
Depuis le 24 mars, le Québec a été mis sur pause et l’industrie de la construction ne fait pas exception. Néanmoins, quelques chantiers jugés urgents sont toujours en marche. À cet effet, Excavation Charles-Auguste Fortier avait, jusqu’à tout récemment, toujours des travailleurs sur le chantier de l’Hôpital Enfant-Jésus, à Québec. « Fallait absolument finir un mur qui risquait de s’effondrer », précise M. Fortier.
Quelques-uns de ses hommes sont aussi présents sur le chantier de construction de l’usine Medicago, qui servira à produire un vaccin pour lutter contre la COVID-19. L’entreprise n’entend pas se bomber le torse pour autant. « Ce n’est pas parce que tu as un chantier [actif] que tu peux te péter les bretelles, prévient M. Fortier. Il s’agit qu’une seule personne ne suive pas les directives et qu’elle contamine tout le monde pour que le chantier ferme au complet. »
Mesures de prévention
Voilà pourquoi Excavation Charles-Auguste Fortier respecte à la lettre les consignes de prévention. D’abord, le nombre d’employés sur le chantier est limité au strict minimum. Puis, des installations sanitaires sont mises à la disposition des travailleurs, qui sont invités à les utiliser fréquemment. La distanciation physique s’avère bien sûr de mise pour tous. Heureusement, le travail d’excavation est surtout effectué par de la machinerie lourde, opérée à partir d’une cabine, ce qui réduit le risque de transmission.
Et sur le chantier, quelle est l’ambiance? Comment est le moral des travailleurs? « Ce n’est pas le meilleur moral qu’on a vu sur la planète, admet M. Fortier. Les travailleurs ne sautent pas de joie, tout le monde se surveille plus qu’autre chose. » Malgré tout, il reconnait l’importance de respecter les mesures coercitives. « Vous savez, il y a des gens qui perdent la vie en ce moment, il n’y a donc aucune chance à prendre », assure-t-il.
Des masques pour le personnel de santé
Très sensible au rôle des infirmières et des médecins sur la ligne de front, Excavation Charles-Auguste Fortier a tout naturellement donné la quarantaine de masques qu’elle avait en sa possession. « Si j’en avais eu plus, je me serais [quand même] vidé complètement pour les aider. C’est maintenant qu’ils en ont besoin », soutient le président.
Il souhaite de tout cœur aider le personnel de santé, ceux qui œuvrent souvent dans l’ombre, mais qui font néanmoins un travail crucial. M. Fortier rappelle que les entrepreneurs en construction ont une belle visibilité dans la société, mais que ceux qui sont constamment au combat n’obtiennent pas toujours celle qu’ils méritent. « Ceux qui soignent les gens, c’est maintenant qu’ils ont besoin d’aide, insiste-t-il. On est solidaires. C’est comme si un autre entrepreneur perdait sa pelle dans un cours d’eau, on serait les premiers à venir les aider. Ça fait partie de nos mœurs. »
#çavabienaller... sur tous les chantiers !
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et vous rappeler que cette pause n’est pas une fin en soi.