Le projet immobilier Les Bassins du Havre près du canal de Lachine, dans l’arrondissement montréalais du Sud-Ouest, s’est amorcé en décembre dernier avec les travaux d’excavation.
Les deux premières tours de neuf étages, soit les phases 1 et 2 du projet divisé en 12 phases, s’élèveront dans le ciel au cours des prochains mois. L’objectif est d’accueillir les premiers résidents de la phase 1, l’automne prochain et ceux de la phase 2 d’ici 2014.
Ces premières tours en copropriété auront respectivement 127 et 108 unités. Une troisième tour complètera la phase 2, avant d’entreprendre l’érection d’un immeuble de 20 étages sur le lot 1.
Le chantier immobilier comptera 1 800 copropriétés à la fin des travaux qui s’échelonneront sur huit à 10 ans.
L’emplacement exceptionnel du projet estimé à près de un milliard de dollars, inflation incluse, offre une vue sur le centre-ville de Montréal, le Mont-Royal ou le canal de Lachine.
Concrètement, Les Bassins du Havre sont érigés sur un terrain de 12 hectares (un million de pieds carrés) situé aux coins des rues Du Séminaire et Ottawa, dans le quartier Griffintown. L’ancien entrepôt de tri postal a laissé place à un immense terrain divisé en quatre lots par les promoteurs du projet, Prével et Rachel Julien.
Les travailleurs ont amorcé les travaux de préparation du terrain en vue de creuser un stationnement souterrain de 600 cases sur deux niveaux.
La contrainte technique majeure du projet à cette étape-ci concerne l’eau. Le chantier est situé à moins de 30 mètres du canal de Lachine. « C’est sûr que nous avons une gestion des eaux à faire, d’où la venue des palplanches qui sont devenues une nécessité », a indiqué Benoît Touchette, directeur général-construction pour les Bassins du Havre. Ce dernier indique qu’une membrane sera également déployée pour empêcher l’eau de s’infiltrer dans les fondations, le tout en forme de coque de bateau. « Ce sont des concepts pensés pour le long terme », précise-il.
Les travaux étaient rendus à l’étape de l’enfoncement des pieux lors de la visite du journal Constructo, le 16 février dernier. Suivra le coffrage dès ce printemps.
L’ossature des immeubles sera en béton armé. Le revêtement extérieur verra un amalgame de brique d’argile et de panneaux métalliques. Les fenêtres en aluminium représenteront 40 % des façades. Les balcons seront en béton ceinturés d’un garde-corps architectural en aluminium avec panneaux de verre.
Les promoteurs indiquent qu’ils visent l’obtention de la certification LEED de niveau Argent. Pour y arriver, l’ingénieur junior John Sonnasinh, adjoint au chargé de projet, indique que les promoteurs sont minutieux dans le choix des matériaux utilisés et la provenance de ceux-ci. Ils gardent un œil attentif au déroulement des travaux et au recyclage des déchets de construction.
La qualité de l’air dans les bâtiments sera exceptionnelle grâce à des matériaux scellés et l’utilisation de bois de construction et de finition certifié FSC, entre autres.
De plus, le toit sera végétalisé dans diverses sections et des membranes blanches seront utilisées pour éviter la création artificielle d’îlots de chaleur urbains. Enfin, une économie d’énergie de l’ordre de 30 % est ciblée par rapport au Code modèle national de l’énergie pour les bâtiments.
L’un des aspects les plus remarquables du projet est la reconstitution des bassins de navigation, d’où est extrait le nom du développement immobilier.
Les concepteurs ont choisi de recréer les bassins creusés dans les années 1870 qui servaient à la navigation commerciale. Cette réappropriation du passé industriel de Montréal aura comme effet de reconnecter le site au canal de Lachine et de dégager une impression de quais habités.
Ces bassins sont au cœur de l’aménagement paysager du projet. « Les bassins sont un clin d’œil à l’histoire. On s’est commis dans le projet pour réaliser un espace public dans un domaine privé. On veut reconnaître l’empreinte des anciens bassins », indique Denis Robitaille, président de Rachel Julien. Ces bassins auront également un volet durable étant alimentés par de l’eau de pluie traitée par biofiltration et aération.
Enfin, le promoteur est toujours à la recherche de sous-traitants. Les contrats accordés touchent la première partie du projet, soit l’excavation, le coffrage et l’armature, entre autres. Les qualités requises pour décrocher des contrats, au dire de Denis Robitaille, président de Rachel Julien, sont la compétence alliée à de fortes références. L’entrepreneur général est Les développements du Bassins inc.
Les architectes dédiés au projet sont Cardinal Hardy et la firme d’architectes Menkès Shooner Dagenais LeTourneux (MDSL). Les promoteurs se sont entourés de plusieurs partenaires pour concevoir ce projet, dont Cima +, BPA, MJM inc., Acoustique, l’agence de publicité Recidive et Humà Design. Des partenaires financiers tels que le Fonds immobilier de solidarité de la FTQ et la firme d’investissement Claridge font également partie de l’aventure.
Cet article est paru dans l’édition du mardi 21 février 2012 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !